National
Eau/énergie: Rabat et Abou Dhabi signent des accords pour environ de 13 milliards de dollars

Les accords signés prévoient notamment la réalisation d'une ligne à haute tension de 1.400 kilomètres transportant de l'électricité verte du Sahara occidental jusqu'à Casablanca
Un méga-accord d’un montant record de 13 milliards d’euros scelle une nouvelle ère de partenariat stratégique entre le Maroc et les Émirats. À travers un ambitieux programme d’infrastructures énergétiques et hydriques porté par Taqa Morocco, Nareva et le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, le Royaume affirme sa volonté de renforcer sa souveraineté énergétique et sa sécurité hydrique à l’horizon 2030.
Un consortium maroco-émirati a conclu lundi avec le gouvernement marocain une série d'accords portant sur des projets d'infrastructures dans les secteurs de l'eau et de l'énergie, pour un montant d’environ 13 milliards d'euros selon une filiale marocaine engagée dans ce partenariat.
Taqa Morocco (filiale du géant émirati de l'énergie Taqa), Nareva (filiale spécialisée dans les énergies appartenant à la holding royale Al Mada), et le fonds public Mohammed VI pour l'Investissement, ont signé trois accords avec le gouvernement marocain et l'Office de l'électricité et de l'eau potable (ONEE).
Ces projets visent à "renforcer tant la sécurité hydrique que l'indépendance énergétique" du Maroc, ont indiqué les signataires dans un communiqué commun.
Le montant total des investissements s'élève à près de 130 milliards de dirhams (environ 13 milliards de dollars) à l'horizon 2030, a précisé Taqa Morocco dans un communiqué distinct.
Les accords signés prévoient notamment la réalisation d'une ligne à haute tension de 1.400 kilomètres transportant de l'électricité verte du Sahara jusqu'à Casablanca.
Le Maroc a fortement misé ces 15 dernières années sur les énergies renouvelables qui fournissent 38% de l'électricité produite actuellement, et ambitionne d'atteindre 52% en 2030.
Parmi les autres projets figure la construction de stations de dessalement d'eau de mer pour une capacité totale de 900 millions de m3/an, alimentées par des énergies renouvelables.
Confronté à un stress hydrique aigu, le Maroc mise sur le dessalement pour accroître ses ressources hydriques. Le pays dispose de 16 stations de dessalement d'une capacité totale de 270 millions de m3 par an et entend atteindre 1,7 milliard de m3 par an d'ici 2030.
Les investissements scellés concernent également la réalisation de nouvelles infrastructures de transfert de l'eau entre le bassin du fleuve Sebou (nord) et celui du fleuve Oum Errabiâ (centre) pour une capacité de 800 millions de m3/an.
Une première phase de ce projet, transférant le surplus d'eau du bassin du Sebou vers Rabat et le nord de Casablanca, est opérationnelle depuis l'été 2023.
Les accords prévoient aussi l'augmentation de la production d'électricité renouvelable et le développement de centrales thermiques fonctionnant au gaz naturel sur le site de Tahaddart (nord).
L'ensemble des projets "sera détenu à parts égales" par Taqa Morocco et Nareva "avec une participation de 15% pour le Fonds Mohammed VI pour l'Investissement et les autres acteurs publics", selon le communiqué de Taqa Morocco. (Quid avec AFP)