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Au sommet de Bagdad, Mohammed VI appelle à une réforme de l’action arabe et à une solidarité concrète avec la Palestine

Le Souverain a réaffirmé l’attachement du Maroc à une solution à deux États sur la base des frontières de 1967, avec Al-Qods Est pour capitale.
Dans un discours fort et structurant adressé au 34e Sommet de la Ligue des États arabes à Bagdad, le Roi Mohammed VI a exhorté les pays arabes à un sursaut collectif face aux drames en Palestine, plaidé pour une refondation de l’action arabe commune et souligné les enjeux économiques, politiques et environnementaux de la région.
La Palestine au cœur de l'appel royal
Le Roi Mohammed VI, dont le discours a été lu par le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, a placé la question palestinienne au centre de son intervention. Face à l’escalade des violences dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, il a interpellé la communauté arabe sur ses responsabilités, appelant à l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes et au retour des négociations en vue d’un cessez-le-feu définitif.
Cinq mesures prioritaires ont été proposées : cesser les agressions militaires, stopper les démolitions de logements et les déplacements forcés, garantir l’acheminement de l’aide humanitaire, préserver le rôle vital de l’UNRWA et enclencher la reconstruction de Gaza sous supervision arabe et internationale, sous l’égide de l’Autorité palestinienne.
Le Souverain a réaffirmé l’attachement du Maroc à une solution à deux États sur la base des frontières de 1967, avec Al-Qods Est pour capitale. Il a également insisté sur la nécessité de soutenir l’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas et de favoriser la réconciliation nationale palestinienne. En sa qualité de Président du Comité Al-Qods, le Roi a souligné l’action conjointe diplomatique et humanitaire du Maroc via l’Agence Bayt Mal Al-Qods pour préserver l'identité spirituelle de la ville sainte et améliorer les conditions de vie de ses habitants.
Un plaidoyer pour la réforme, l’intégration régionale et la paix
Dans un appel appuyé à la réforme de la Ligue arabe, le Roi a souligné que l’efficacité de l’action commune dépend de la volonté politique, du respect de la souveraineté des États, de la lutte contre l’ingérence et du rejet des séparatismes. Il a exprimé le soutien du Maroc à toutes les initiatives de coopération face aux défis économiques mondiaux, tels que la flambée des prix, la pénurie d’eau ou les impacts du changement climatique. Il a appelé à investir dans les énergies renouvelables, l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies pour rattraper le retard de développement
Le Souverain a particulièrement critiqué la faiblesse des échanges interarabes et le retard d’intégration économique en Afrique du Nord, dénonçant l’inaction de l’Union du Maghreb Arabe. Le Souverain adéplorer, une fois de plus, le fait que l’Union du Maghreb Arabe ne remplisse pas son rôle naturel de levier de développement commun pour les pays maghrébins, en garantissant, notamment, la libre circulation des personnes, des capitaux, des biens et des services entre ses cinq Etats membres.
Abordant les crises régionales, le Roi a plaidé pour des solutions politiques, notamment en Libye, où le Maroc reste engagé dans une médiation active. Il a annoncé la réouverture de l’ambassade du Maroc à Damas, marquant un tournant dans les relations maroco-syriennes. Le Maroc, a-t-il dit, appuie également toute dynamique de sortie de crise au Yémen, au Liban et au Soudan, dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.
Le discours royal s’est conclu sur un engagement fort : celui de voir le Maroc participer pleinement à toute initiative visant à renforcer la sécurité, la stabilité et la prospérité du monde arabe.