Une menace sanitaire que le Maroc doit prendre au sérieux : Le moustique tigre prolifère en France

5437685854_d630fceaff_b-

Le moustique tigre (Aedes albopictus) est un insecte originaire d’Asie, actif surtout l'été, il est reconnaissable à ses rayures noires et blanches. Il peut transmettre la dengue, le chikungunya et le virus Zika.

1
Partager :

Présent désormais dans 84 % des départements métropolitains, le moustique tigre inquiète les autorités sanitaires françaises. Vecteur redoutable de la dengue, du chikungunya et du Zika, actif surtout l'été, cet insecte est plus qu’une simple nuisance estivale : il représente un risque épidémique concret. Et pas seulement pour la France. Voyageant visiblement bien, le moustique a toutes les chances d’atterrir au Maroc et dans bien d’autres pays.

Par Hassan Zakariaa avec agences

Une implantation massive et une saison à haut risque

Paris, 17 mai 2025 – Le moustique tigre (Aedes albopictus), originaire d’Asie du Sud-Est, poursuit son expansion fulgurante en France. Selon le ministère de la Santé français, il est désormais implanté dans 81 départements métropolitains sur 96, soit 84 % du territoire. Une progression alarmante, doublée d’un bilan épidémiologique préoccupant : en 2024, la France a enregistré un record de cas de dengue, dont de nombreux cas autochtones, c’est-à-dire contractés localement, sans voyage préalable en zone tropicale.

Depuis le début de l’année 2025, plus de 1 100 cas importés de dengue et 900 cas de chikungunya ont déjà été recensés. Ces chiffres témoignent d’une pression constante sur le système de veille sanitaire. Le risque n’est plus lointain : il est désormais enraciné dans le quotidien hexagonal, d’autant que la période d’activité du moustique – de mai à novembre – bat son plein.

Les services de l’État, les agences régionales de santé (ARS) et les collectivités territoriales  français multiplient les efforts pour freiner la propagation du moustique et prévenir les transmissions locales. La vigilance est renforcée dès le début de saison : dès la déclaration d’un cas suspect, des opérations de lutte antivectorielle sont déclenchées autour du foyer de contamination pour empêcher la dissémination du virus.

Petits gestes, grands effets : la prévention au cœur de la stratégie

Face à ce danger, la mobilisation des pouvoirs publics ne suffit pas. La population a un rôle essentiel à jouer. Les autorités sanitaires françaises rappellent l’importance des gestes de prévention, notamment la lutte contre les gîtes larvaires, ces zones d’eaux stagnantes où les moustiques pondent leurs œufs : coupelles de pots de fleurs, gouttières obstruées, bâches, objets abandonnés, tous peuvent se transformer en incubateurs à moustiques.

Des mesures qui devraient s’appliquer au Maroc et que les autorités sanitaires nationales devraient emprunter.

La suppression de ces eaux stagnantes est considérée comme le moyen le plus efficace d’endiguer leur prolifération. Se protéger contre les piqûres – en portant des vêtements longs, en utilisant des répulsifs ou en installant des moustiquaires – reste également crucial, surtout dans les zones déjà colonisées.

En cas de piqûre et d’apparition de symptômes (fièvre, douleurs musculaires, éruptions cutanées), une consultation médicale rapide est impérative. Un diagnostic précoce permet aux autorités sanitaires de réagir vite, de localiser les cas et d’appliquer les mesures de lutte autour des foyers d’infection.

Au-delà de la gêne, le moustique tigre est devenu un véritable enjeu de santé publique. La France, comme d’autres pays du sud de l’Europe, entre dans une nouvelle ère où des maladies autrefois tropicales deviennent locales. La réponse passe par la combinaison d’une action institutionnelle rigoureuse et d’une implication citoyenne continue.

Une situation et des mesures qui devraient autant alerter  qu’inspirer les autorités sanitaires marocaines.

lire aussi