Salon international de l'édition et du livre, un succès en décalage avec les niveaux de lecture au Maroc

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Les chiffres du Salon indiqueraient que contrairement à une idée répondue il y aurait une soif de lecture, de culture et de livres. Ça reste à démontrer

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Rabat - Le coup d'envoi de la 28ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL-2023) a été donné, jeudi à Rabat, en présence d'une pléiade d'éminentes personnalités du monde politique, diplomatique et culturel.

Placée sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, cette édition, qui se poursuivra jusqu'au 11 juin, connaît la participation de plus de 700 exposants, dont 287 exposants directs et 450 exposants indirects, représentant 51 pays, avec le Québec comme invité spécial.

Depuis près de trente ans, cet événement international, qui se tenait d’abord à Casablanca avant d’être déménagé à Rabat, connaît à chaque édition un engouement des visiteurs et des participants. Les chiffres du Salon indiqueraient que contrairement à une idée répondue il y aurait une soif de lecture, de culture et de livres. Néanmoins, selon une enquête réalisée en 2016 , et rapportée par le CSEE, 48.2% des personnes questionnées ne lisent pas les journaux, contre 15 % qui les lisent de façon quotidienne ; 10.6 % ne les lisent que rarement et 26.2 % les lisent environ deux fois par semaine. Par ailleurs, 64.3 % de Marocains n’ont acheté aucun livre au cours des 12 derniers mois qui ont précédé l’enquête, contre 35.7 % qui ont fait l’achat de livres durant la même période. Le rapport Arab Reading Index 20163 indique que les Marocains consacrent à peine 57 heures à la lecture durant l’année. Le Maroc dépasse pourtant la moyenne dans le monde arabe qui est de 32,24 heures par an. L’enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages au Maroc, réalisée en 2013-2014 sur l’ensemble du territoire national par le Haut-Commissariat au Plan (cette enquête ne ciblait pas précisément la lecture), montre que les Marocains dépensent au titre de l’enseignement, de la culture et des loisirs, respectivement 2,8% et 6,6% de leurs budgets4 . Par ailleurs, moins de 3% des enfants de 7 à 14 ans pratiquent la lecture, alors qu’ils passent en moyenne trois heures par jour à regarder la télévision. Le milieu socio-économique qui joue un rôle important ne favorise pas souvent les enfants. En effet, 38% des écoliers marocains possèdent quelques ressources de lecture chez eux, contre 61% qui n’en possèdent guère. D’autres facteurs socio-économiques entravent le développement de la lecture : les conditions de logement, les transports en commun et les espaces publics peu propices à la lecture.

Il est important aussi de noter que les chiffres de Chakib Benmoussa, ministre de l’Education, du préscolaire te du Sport, sur l’état de la lecture dans nos écoles et la compréhension par les élèves de ce qu’ils lisent, sont catastrophiques. 

La 28ème édition du SIEL en chiffres

Mais les principaux chiffres à retenir de la 28ème édition du Salon International de l'Edition et du Livre, livrent tout de même une image satisfaisante du Salon qui, contre vents et marées, tient au fil des ans ses promesses :
– 51 pays participants.

– 737 exposants dont 287 exposants directs et 450 exposants indirects.

– 139 exposants marocains.

– Plus de 120.000 titres et 2 millions d’exemplaires exposés.

– 221 activités du programme culturel.

– 661 écrivains, intellectuels et poètes marocains et étrangers participant au programme culturel.

– 660 activités dans l’espace enfant.

– Surface totale du Salon : 35.000 mètres carrés.

– 287 stands (210 stands équipés et 77 stands personnalisés).

 

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