Nouvel ordre mondial : réflexions sur la redéfinition des relations internationales - Par Samir Belahsen

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La complexité croissante des relations internationales appelle une nouvelle approche révolutionnaire, disruptive, où la coopération et le dialogue remplacent la confrontation

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Alors que les repères traditionnels s’effondrent et que la multipolarité redessine les équilibres géostratégiques, pour Samir Belahsen une refonte des relations internationales s’impose. Face aux défis globaux et à l’érosion des grandes puissances classiques, l’heure serait à l’inclusion, à l’innovation diplomatique et à la coopération multilatérale.

 

« Ce n'est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l'exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime... »

Aung San Suu Kyi

« L’histoire est écrite par les vainqueurs, mais les vérités des perdants ne doivent pas être oubliées. » 

Angela Davis 

Le déclin relatif des grandes puissances et l’émergence des nouveaux acteurs

Quand le monde se transforme, il convient de repenser nos paradigmes ! 

Dans le contexte géopolitique actuel où les notions traditionnelles de puissance et d’influence paraissent en pleine mutation, il conviendrait de se pencher sur les fondements des relations internationales. 

La dynamique actuelle est marquée par l’émergence de nouveaux acteurs qui résonne avec la complexité des enjeux globaux tels que le changement climatique, la migration, la guerre économique et les inégalités croissantes... Ce paysage géopolitique questionne les certitudes établies. 

Les États-Unis, longtemps considérés comme le phare de la démocratie, des droits de l’homme et de la puissance militaire, voient leur primauté prise longtemps pour acquise, fortement remise en question par de sérieux défis internes et externes. La polarisation politique accrue par la montée d’un nationalisme exaspéré, les crises économiques cycliques et la montée de l’isolationnisme nationaliste mettent à mal leur capacité et leur volonté à maintenir un leadership cohérent et actif sur la scène mondiale. 

En face, la Chine, avec sa stratégie d’expansion audacieuse, s’impose dorénavant comme un rival incontournable, redéfinissant les contours de l’équilibre des forces. Son initiative « La Ceinture et la Route » est révélatrice d’une ambition « impérialiste » qui va bien au-delà de simples échanges commerciaux, cherchant à établir un réseau d’influence diplomatique et culturel à travers le monde. 

La Russie, de son côté, affirme sa présence sur la scène internationale par des actions de plus en plus assertives, parfois agressive, notamment en Europe de l’Est, en Afrique au Moyen-Orient. La réaffirmation de son pouvoir militaire, le rappel de sa suprématie nucléaire et sa volonté de contrer l’influence occidentale soulignent un désir de retrouver un statut de grande puissance, ou même impérial, tout en défiant les normes établies et admises après la chute de l’URSS. 

Ainsi, les ex-petites et moyennes puissances, souvent négligées, commencent à se faire entendre. En tirant profit de leur position géographique, de leurs ressources naturelles, de leur capacité militaire et de leur dynamisme économique, elles s’affirment comme des acteurs clés dans la redéfinition des relations internationales. Leurs voix et leur rôle dans les discussions sur le climat, le système financier mondial, la sécurité alimentaire et la gouvernance mondiale deviennent incontournables. 

Pour une diplomatie de la coopération dans un monde fragmenté 

La complexité croissante des relations internationales appelle une nouvelle approche révolutionnaire, disruptive, où la coopération et le dialogue remplacent la confrontation. Les forums multilatéraux devraient être renforcés pour assurer une représentation plus équitable des intérêts de tous les pays. Les défis globaux nécessitent des solutions globales. La collaboration devient impérative pour instaurer un nouvel ordre mondial basé sur des valeurs partagées et une compréhension mutuelle.

Nicolas Tenzer, dans son nouvel essai, « Fin de la politique des grandes puissances » paru le 23 avril 2025 explique que les grandes puissances traditionnelles, Etats-Unis, Chine ou Russie, connaissent une sérieuse "érosion" de leur influence, alors que les petits et moyens pays veulent de plus en plus prendre leur destin en main.

L’avenir des relations internationales dépendra de la capacité des élites à accepter ce changement à l’embrasser, à valoriser la diversité des voix et à construire des ponts plutôt que des murs.

Il s’agit de cultiver une nouvelle diplomatie inclusive, en favorisant l’innovation, et en adoptant une approche proactive face aux défis contemporains.

Le monde est amené à en repenser les outils ONU et OMC principalement…C’est la condition sine qua non pour espérer bâtir un monde plus juste et plus équitable. Et éviter le pire…

Eviter le pire, ne serait ce que par peur de l’apocalypse, c’est le début de la sagesse, me semble-t-il.

La peur est parfois un indicateur de sagesse.

Alors que nous nous dirigeons vers cet avenir complexe et incertain, il parait essentiel de se rappeler que la véritable force réside dans notre capacité à vivre ensemble, travailler ensemble, à transcender les rivalités historiques et culturelles et à appréhender les enjeux globaux avec la vision la plus collective possible.

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