Présenté au SIEL 2025, Fragments de regards de Tamim Bennaghmouch est un cri lucide, à la fois critique et porteur d’espoir. À travers ses chroniques politiques, l’auteur interroge le sens de l’action publique au Maroc, entre désenchantement démocratique et rêve tenace d’un renouveau. Samir Belahsen l’a lu.

« Il y a en chacun de nous une chose qui n'a pas de nom, et cette chose est ce que nous sommes. »

José Saramago / L'aveuglement

 « Il faut quand même persister, L’espoir est comme le sel, il ne nourrit pas, mais il donne de la saveur au pain. »

José Saramago/ La lucidité

Tamim Bennaghmouch vient de présenter au SIEL son premier livre en arabe

« شذرات من نظرات », Fragments de regards.

L’ouvrage est un recueil d'articles politiques qui reflètent les émotions vécues par l’auteur, ses aspirations au changement, ses désenchantements…

Il regroupe des pépites de messages publiés sur les médias sociaux et ses articles parus dans la presse électronique.

Il décrit notamment la période du fameux « blocage » que le Maroc a connu après les élections du 7 octobre 2016, lors des consultations qui l’ont suivi pendant des mois, l’auteur s’attarde sur ses implications politiques, économiques et sociales.

L’ouvrage présente, de manière poignante, les expériences politiques et les souvenirs que le pays a vécus, en particulier au cours de cette période suivant les élections du 7 octobre 2016, mettant en lumière le « blocage » qui a suivi ce scrutin et qui a engendré un vide politique, assombrissant les attentes populaires, selon l’auteur. Toutefois, malgré cette obscurité, Tamim Benghamouche nous offre une étincelle d’espoir quant à la possibilité de transcender ces crises, alimentée par le rêve indéfectible de construire un Maroc où règnent la justice, le progrès et la démocratie.

Il soulève les problématiques de fonds.

Y a-t- il une réelle volonté politique pour démocratiser ?

Ou bien sommes-nous encore en hésitation ? en transition ? en transition hésitante ?

L’auteur exprime son espérance en un changement politique capable d’orienter notre pensée vers une ouverture démocratique réelle.

Ainsi, le livre ne se limite pas à des articles rédigés dans un contexte politique hautement complexe et ambigu depuis l’automne 2005. C'est aussi un cri de cœur empreint d'espoir et d’aspirations démocratiques.

« Fragments de regards », entre désenchantement et espoir, est d’abord une invitation à la réflexion. Il pose plus de questions qu’il n’offre de réponses.

L’auteur nous interroge :

Est-ce le moment de renverser les idolâtries qui limitent nos ambitions ?

La politique peut-elle réellement atteindre des objectifs ?

Pourquoi la réalité politique demeure-t-elle à la merci d'intérêts étroits alimentés par des groupes ?

Tout en exprimant des critiques sévères envers certains partis politiques, il appelle à un engagement authentique à servir l’intérêt du citoyen.

N’est- ce pas l’essence de la mission du politique ?

Tamim nous propose un regard profondément critique sur la crise de l’action politique qui est entravée les traditions, les mauvaises habitudes et les pratiques qui freinent le changement.

« Fragments de regards » est fondamentalement un appel à la réévaluation du rôle de la politique et de la pratique démocratique dans le pays ?

Ce livre se distingue par l’audace de l'auteur dans sa critique des réalités politiques et par le courage de poser les questions qui fâchent.

L’espoir fait vivre

L’espoir est un concept psychologique, sociétal, et même philosophique. Antoine de Saint-Exupéry disait "Ce qui est essentiel est invisible pour les yeux." 

Lorsque le désespoir s'installe, il est temps de plonger au cœur de l'espoir !  L’espoir se révèle souvent être un puissant catalyseur qui façonne notre manière de percevoir le monde, influence nos actions et, in fine, il détermine en grande partie nos trajectoires. 

L'espoir se présente souvent comme une lumière qui éclaire les chemins obscurs de notre existence mais parfois comme un mirage,

Historiquement, l'espoir a toujours été un compagnon de route et de lutte, une force vitale qui transcende les épreuves. 

Les luttes de chaque génération témoignent de sa puissance, de ce qu’elle est ; il est ce fil conducteur qui relie les âmes et nourrit les aspirations. 

L'espoir engendre bien plus que la promesse d'un avenir radieux ; il incarne la résilience qui sommeille en chacun de nous.

La déception tue et l’espoir fait vivre, "Espérer, c’est vivre"  disait Victor Hugo.