Cinéma: le couple ''Barbenheimer'' en tête des nominations pour les nouveaux Golden Globes le 7 janvier

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L’acteur irlandais Cillian Murphy de "Oppenheimer" et l'actrice australienne Margot Robbie de "Barbie" au Shrine Auditorium de Los Angeles, le 9 juillet 2023."Barbie" et "Oppenheimer", les deux films improbables qui ont dominé le box-office et engendré d'innombrables mèmes sur internet cet été, devraient être en tête des Golden Globes nouvellement remaniés lorsque les nominations seront dévoilées le 11 décembre.(Photo de HENRY NICHOLLS et Michael Tran / AFP)

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Le duo "Barbie" et "Oppenheimer", qui a surfé cet été en tête du box-office, a dominé lundi les nominations des Golden Globes, récompenses cinématographiques et télévisuelles en quête de renouveau.

Véritable phénomène culturel et commercial, le film "Barbie" de l'Américaine Greta Gerwig est nommé neuf fois, notamment dans les catégories "meilleure comédie", "meilleur/e réalisateur/réalisatrice" et "meilleure chanson" (avec trois titres).

"Oppenheimer", portrait tortueux du concepteur de la bombe atomique réalisé par Christopher Nolan, compte huit nominations, notamment pour "meilleur film dramatique" et "meilleur/e réalisateur/réalisatrice".

Suivent "Killers of the Flower Moon" de Martin Scorsese et "Pauvres créatures" de Yorgos Lanthimos, chacun sept fois nommés.

Vainqueur de la Palme d'or 2023, le drame français "Anatomie d'une chute" de Justine Triet s'illustre avec quatre nominations. Sandra Huller, qui y incarne une écrivaine allemande accusée d'avoir tué son mari, postule dans la catégorie "meilleure actrice dramatique".

Surnommés "Barbenheimer" sur les réseaux sociaux, les deux blockbusters de l'année sont sortis en même temps, pendant l'été, et s'apprêtent à dominer la saison des récompenses hollywoodiennes, qui commence avec les Golden Globes.

"C'est incroyable qu'ils (ces deux films) aient réussi à prolonger cet élan", a salué lundi le vice-président exécutif des Golden Globes, Tim Gray.

La cérémonie mettra aussi à l'honneur les séries de télévision "Succession" et "The Last Of Us", qui cumulent respectivement neuf et trois nominations.

Jury remanié 

Elle se tiendra à Beverly Hills (Californie), le 7 janvier, et sera diffusée par le réseau national CBS, propriété du géant du cinéma Paramount, qui a remplacé son concurrent NBC.

Avec ce changement de diffuseur, une nouvelle catégorie, un jury remanié et de nouveaux propriétaires, les Golden Globes tentent de faire remonter leurs audiences et de mettre de côté les polémiques du passé.

Un temps placés juste derrière les Oscars en termes d'audience, les "Globes" n'avaient réuni en 2023 que 6,3 millions de téléspectateurs, leur pire score d'audience, après 18 millions début 2020, juste avant la pandémie de Covid-19.

La cérémonie a perdu de son lustre en raison d'accusations de racisme et de corruption, et certaines critiques à Hollywood jugent que les réformes engagées posent de nouvelles questions éthiques.

Pendant des décennies, les Golden Globes ont été détenus, gérés et attribués par l'Association de la presse étrangère d'Hollywood (HFPA). Ce groupe éclectique d'une centaine de journalistes couvrant la rubrique divertissement pour des médias internationaux a été souvent critiqué par les professionnels de l'industrie pour son amateurisme et son opacité.

Ces piques en coulisses ont éclaté au grand jour en 2021, lorsque le Los Angeles Times a révélé que l'organisation ne comptait aucune personne noire et que ses membres acceptaient des cadeaux mirobolants.

L'année suivante, la cérémonie a été boycottée par Hollywood. Elle reste aujourd'hui en quête de rédemption.

"Inconvenant" 

Pour cette 81e édition, des grands noms du cinéma - Leonardo DiCaprio, Emma Stone, Ryan Gosling - sont attendus. On pourrait aussi y voir Paul Giamatti, Bradley Cooper, Timothée Chalamet et Natalie Portman.

Les Golden Globes ont été rachetés en juin par des investisseurs, dont le milliardaire américain Todd Boehly. La HFPA a été dissoute et un nouveau plan adopté pour tenter de rétablir le prestige d'antan.

Les membres de l'ancienne HFPA sont désormais des employés de la nouvelle société des Golden Globes, rémunérés pour regarder des films, voter et rédiger des articles pour le site web de l'organisation.

Une situation potentiellement porteuse de conflits d'intérêts.

D'autant que certains des nouveaux propriétaires sont des acteurs essentiels de l'industrie. Comme la société de production Penske Media, à laquelle appartiennent les magazines Variety et The Hollywood Reporter, ou l'entreprise Eldridge, qui détient une participation dans le studio de cinéma A24, régulièrement en lice pour les récompenses hollywoodiennes.

"Il y a quelque chose d'inconvenant à ce qu'un électeur des Globes soit payé pour écrire sur le site web des Globe à propos d'un acteur qu'il pourrait nommer pour un Golden Globe qui sera remis sur la scène d'une cérémonie à la société pour laquelle il travaille", pointait récemment le Los Angeles Times dans un éditorial.

Pour le journal, "le nouveau modèle semble être une gigantesque machine de relations publiques".

Mais les nouveaux Golden Globes se défendent.

Selon l'organisation, verser un salaire de 75.000 dollars aux votants à Hollywood permet d'en finir avec un système vicié, où des journalistes précaires, souvent indépendants, acceptaient des cadeaux somptueux et de luxueux voyages de presse tous frais payés de la part des studios.

Plus de 200 votants non membres, et donc non rémunérés, ont aussi été désignés pour plus d'impartialité. Et le nouveau conseil d'administration comprend des anciens respectés de l'industrie, comme l'ex-rédacteur en chef de Variety Tim Gray. (AFP)

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