Chronique Cinéma, mon amour de Driss Chouika: ''LA GARCONNIERE'', UNE COMÉDIE ROMANTIQUE INTEMPORELLE

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Bien que son action est située dans le contexte spécifique du New York des années 1960, "La Garçonnière" aborde des thèmes universels qui résonnent à travers les époques. La solitude, la recherche de l'amour véritable, les dilemmes moraux au travail, et la quête de bonheur sont des éléments qui restent intemporels

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« Je n'étais pas le gars qui écrit des révélations profondes ou une pièce comme "En attendant Godot". Ce qui m'intéressait, c'était d'élever le goût de l'individu moyen, l'élever juste un petit peu ». Billy Wilder.

Le cinéma de Billy Wilder est marqué par son intelligence, son humour incisif et sa capacité à sonder les aspects complexes de la nature humaine. "La Garçonnière" ("The Apartment"), sorti en 1960, ayant remporté 05 Oscars dont ceux de Meilleur film et Meilleur réalisateur, en plus d’un nombre incalculable de prix dans des festivals et événements prestigieux, demeure l'un des joyaux de sa filmographie, un mélange subtil de comédie et de drame qui explore les intrications des relations humaines dans le contexte d'une satire sociale habile.

"La Garçonnière" suit l'histoire de C.C. Baxter, interprété par Jack Lemmon, un employé de bureau qui prête son appartement à ses supérieurs pour des liaisons extraconjugales. L'intrigue prend une tournure inattendue lorsque Baxter tombe amoureux de la charmante liftière Fran Kubelik, jouée par Shirley MacLaine, qui se trouve être l'une des liaisons de son patron. Les thèmes centraux du film incluent l'amour impossible, les compromis moraux, et la recherche de soi dans un monde professionnel impitoyable. 

DES PERFORMANCES MÉMORABLES

Jack Lemmon incarne avec brio le personnage de C.C. Baxter, apportant une combinaison irrésistible de charme comique et de vulnérabilité. Shirley MacLaine offre une interprétation tout aussi captivante en tant que Fran, une femme en quête d'amour et de sens dans une vie complexe. Le duo Lemmon-MacLaine éclaire l'écran de son alchimie, donnant vie à une romance touchante et mémorable. Exploitant ces performances, Billy Wilder a excellé dans la création d'une satire sociale habile, explorant les dynamiques du pouvoir au sein du monde professionnel des années 1960, soulignant les compromis moraux que les individus sont prêts à faire pour réussir dans leur carrière. Wilder utilise l'humour pour dénoncer les pratiques éthiquement douteuses tout en offrant une réflexion perspicace sur la nature humaine. En plus, le fait d’avoir filmer en noir et blanc a été une décision artistique qui ajoute une couche d'élégance intemporelle au récit. Les contrastes frappants et l'utilisation ingénieuse de l'éclairage renforcent l'atmosphère particulière d’un certain cinéma classique hollywoodien. Cette esthétique contribue à l'immortalité visuelle du film.

La musique aussi, composée par Adolph Deutsch, ajoute une dimension émotionnelle supplémentaire à cette expérience cinématographique. La partition mélodieuse accompagne parfaitement les moments clés du film, intensifiant les émotions et renforçant l'impact des scènes les plus mémorables. 

UNE COMÉDIE ROMANTIQUE PROFONDÉMENT HUMAINE

Et bien que son action soit située dans le contexte spécifique du New York des années 1960, "La Garçonnière" aborde des thèmes universels qui résonnent à travers les époques. La solitude, la recherche de l'amour véritable, les dilemmes moraux au travail, et la quête de bonheur sont des éléments qui restent intemporels, permettant au film de conserver sa pertinence pour les générations successives de spectateurs. En plus, le scénario de Wilder, coécrit avec I.A.L. Diamond, est un exemple de narration socio-culturelle riche et bien construite. Au-delà de la comédie romantique, le film explore ces thèmes humains d’une manière profonde. Les dialogues aussi, ciselés avec une finesse remarquable, reflétant l'esprit acéré de Wilder, donnent plus de profondeur au film.

Le film a également laissé une empreinte indélébile dans l'histoire du cinéma en devenant un classique incontournable. Son influence persiste dans de nombreuses comédies romantiques contemporaines qui s'inspirent de sa combinaison unique d'humour, de romance et de commentaire social. Billy Wilder, maître incontesté de la comédie comme du drame, imprègne "La Garçonnière" de sa signature créative. Sa capacité à équilibrer l'humour avec la profondeur émotionnelle, à présenter des personnages tridimensionnels et à tisser des récits captivants démontre son génie cinématographique. Wilder présente une fenêtre perspicace sur l'âme humaine, ajoutant une dimension réaliste à son traitement humoristique.

Ainsi, "La Garçonnière" de Billy Wilder demeure un chef-d'œuvre intemporel qui continue de charmer et d'inspirer les amateurs de cinéma du monde entier. Avec son mélange unique de comédie sophistiquée, de romance sincère et de satire sociale, le film s'élève au-delà des conventions du genre pour devenir une expérience cinématographique riche et mémorable. L'héritage culturel de ce film réside non seulement dans ses distinctions et ses récompenses, mais surtout dans sa capacité à captiver les cœurs avec une histoire universelle d'amour et de découverte de soi.

 FILMOGRAPHIE DE BILLY WILDER (LM)

« Uniformes et jupons courts » (1942) ; « Les cinq secrets du désert » (1943) ; « Assurance sur la mort » (1944) ; « Death Mills » (1945) ; « La valse de l’empereur » (1947) ; « La scandaleuse de Berlin » (1948) ; « Boulevard du crépuscule » (1950) ; « Le gouffre aux chimères » (1951) ; « Stalag 17 » (1953) ; « Sabrina » (1954) ; « Sept ans de réflexion » (1955) ; « Ariane » (1957) ; « Certains l’aiment chaud » (1959) ; « La garçonnière » (1960) ; « Un, deux, trois » (1961) ; « Irma la douce » (1963) ; « Embrasse-moi, idiot » (1964) ; « La vie privée de Sherlock Holmes » (1970) ; « Avanti ! » (1972) ; « Fedora » (1978) ; « Victor la gaffe » (1981).