National
Migration : la triste ruée
Une vue peu expressive de la déferlante de ces deux derniers jours sur Fnideq et ses environs
Un observateur sur palace indique que de milliers de jeunes Marocains, dont des mineurs, se dirigent en masse vers la ville de Sebta dans une tentative d'y accéder quitte à forcer les barrages placés par les autorités marocaines.
On a assisté depuis deux jours à une forte mobilisations des forces de l’ordre tant autour de Sebta que sur les routes qui y mènent, ainsi que dans les gares et les stations de bus des villes de transit. Dans la région, la tension était palpable au fur et à mesure que les jeunes par dizaines arrivaient à Fnideq est ses environs.
Malgré cela, selon certaines indications de témoins sur place, des centaines d'entre eux ont réussi à atteindre les environs de Sebta, certains ayant recours à la violence contre la police dans la zone céramique de Castillejos, causant des dégâts matériels mineurs.
D'après des observations sur le terrain et sur les réseaux sociaux, rien qu’hier samedi, des centaines de ces jeunes ont été interceptés et arrêtés.
Parmi eux, certains sont habitués à se déplacer et à faire face aux tensions, en raison de leur expérience avec les supporters de football, par exemple, raconte unn-observateur qui a également remarqué des mineurs aux visages empreints d'incertitude et aux yeux dégageant peur, peut-être vivant leur première expérience de cette triste aventure.
L’ensemble des commentateurs qui se demande encore sur comment cela a été possible, s’accordent à dire que ce qui se passe nécessite une réflexion sérieuse de la part de tous pour étudier la situation de ces jeunes et les moyens de lever ce désespoir qui les pousse à tenter de fuir leur pays en risquant de se jeter à la mer ou de grimper les clôtures.
Au cours des opérations d'intervention contre cette vague de migration collective et massive, certaines plaintes ont été enregistrées par des médias nationaux tels que "Hespress" et "Al Oumk", concernant des « agressions » subies par leurs journalistes sur le terrain par des fonctionnaires visiblement très tendus.
Si les forces de sécurité accomplissent leur rôle en matière de maintien de l'ordre public et de respect de la loi, en enquêtant, sous la supervision du système judiciaire, sur les éventuels aspects criminels de ce qui se passe, les événements que nous suivons dépassent, de loin, le simple cadre sécuritaire et répressif, et concernent directement les politiques publiques liées.
A l’heure où nous écrivons, les autorités restent silencieuses sur ces tristes et déplorables évènements. Pour rappel, DGSN/DGST) et Gendarmerie Royale faisait de plusieurs arrestations ont réussi à appréhender, samedi après-midi, 6 individus, dont un mineur, âgés de 16 à 31 ans, pour leur implication présumée dans la diffusion de fausses informations et de contenus numériques incitant à l’émigration illégale.
Les services de veille informatique de ces trois corps avaient repéré des publications et des contenus numériques faisant état de la préparation d’un assaut contre le grillage de sécurité situé entre la ville de Fnideq et la ville de Sebta et incitant les utilisateurs des sites et applications de réseaux sociaux à l’émigration illégale.
Lire aussi : Gendarmerie Royale et DGST/DGSN sur l’affaire d’incitation à une migration massive à Sebta
Les enquêtes techniques et les investigations sur le terrain avaien tpermis d’identifier les suspects et de les appréhender dans les villes de Tétouan, Casablanca, Souk Larbaa, Ksar El Kébir et Tanger.
Les enquêtes techniques et les investigations sur le terrain avaient également permis d'identifier et d'arrêter un suspect dans la ville de Tanger, en possession de plusieurs téléphones portables.
Par ailleurs, des sources informées ont révélé au journal "Al Omq" que les autorités marocaines ont mené une vaste opération sécuritaire au cours de laquelle elles ont arrêté plus de 800 candidats à la migration clandestine en une seule nuit , pour la plupart des Marocains et des Algériens, ainsi que d'autres nationalités arabes et asiatiques, dans un contexte de grande mobilisation sécuritaire tout au long de la nuit.
Selon les mêmes sources, les autorités marocaines, représentées par les Forces Armées Royales, la Gendarmerie Royale, les Forces Auxiliaires, la Sûreté Nationale, ainsi que les agents de l'autorité locale, ont intensifié de manière stricte les mesures pour limiter ces tentatives récurrentes de migration.
Parmi les nouvelles mesures prises par les autorités, figurait la fermeture complète du quai menant à la plage au niveau du tronçon reliant Fnideq à Sebta, par des barrières métalliques, pour empêcher quiconque de s'approcher de la plage afin de mettre fin aux tentatives de saut dans la mer pour nager vers Sebta.
Les sources ont indiqué que les autorités sécuritaires arrêtent toute personne suspectée d'avoir l'intention de sauter dans la mer, parallèlement à une campagne de sécurité pour traquer et arrêter les incitateurs à la migration clandestine et les récidivistes impliqués dans l'organisation de ces tentatives, pour les déférer devant le parquet compétent pour les poursuivre en justice.
Dans le même contexte, le journal "El Faro de Ceuta" avait révélé que le Maroc a renforcé sa présence sécuritaire et militaire à la frontière avec Seuta, en augmentant le nombre de bateaux maritimes surveillant les opérations de migration clandestine à Fnideq à six bateaux, avec l'apport de renforts sécuritaires importants tout au long du littoral entre Fnideq et Sebta.
Le 5 septembre, le ministère de l’intérieur rendait public un bilan qui état de 45.015 tentatives d’émigration irrégulière avortées depuis le début de l'année 2024. Toujours selon l’Intérieur, les services de sécurité ont démantelé 177 réseaux criminels s’activant dans le trafic de migrants, alors que 10.589 migrants ont été secourus en mer. Toujours confronté en cette année 2024 à une pression migratoire croissante, Rabat, qui met en cause l'instabilité prévalant dans la région du Sahel ainsi que de la perméabilité des frontières, soulignait l’exigence d’une coordination sans faille entre tous les pays partenaires, à travers des actions de surveillance et de prévention des facteurs d'attraction. Le Maroc dénonce également l'exploitation cynique des politiques de protection et d’accueil par des réseaux criminels de trafic de migrants.