Festival de Marrakech: le cinéaste iranien Emad Aleebrahim Dehkordi dédie son Etoile d’or aux''femmes d'Iran''

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Le premier long-métrage d'Emad Aleebrahim Dehkordi, explore la vie d'un jeune Iranien, vivant à Shemroon, au nord de Téhéran, qui bascule du côté obscur

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Le jeune réalisateur iranien Emad Aleebrahim Dehkordi a remporté samedi soir l'Etoile d'or, la récompense suprême du festival international du film de Marrakech (FIFM), avec son film "Chevalier noir", dédiant son prix à "toutes les femmes d'Iran".

"Chevalier noir" (2022), le premier long-métrage d'Emad Aleebrahim Dehkordi, explore la vie d'un jeune Iranien, vivant à Shemroon, au nord de Téhéran, qui bascule du côté obscur en tentant de se faire de l'argent facile.

"Je veux rendre hommage à tous ceux qui ont perdu la vie en se battant pour retrouver la liberté d'être eux-mêmes", a déclaré le cinéaste, en référence à la révolte en Iran qui a éclaté il y a plus de deux mois après la mort de Mahsa Amini.

"Je dédie mon prix à toutes les femmes d'Iran et à la jeune génération qui risquent leurs vies pour la liberté", a ajouté le réalisateur de 43 ans.

L'Iran est confronté à une vague de manifestations déclenchée par la mort de cette Kurde de 22 ans décédée le 16 septembre après son arrestation à Téhéran pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique prévoyant notamment le port du voile pour les femmes.

Au moins 378 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations, selon un nouveau bilan diffusé samedi par l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège.

Le jury du FIFM -- présidé par Paolo Sorrentino et composé notamment de l'acteur français Tahar Rahim, de la réalisatrice libanaise Nadine Labaki ou encore l'actrice germano-américaine Diane Kruger -- a décerné le prix de la mise en scène au drame "Foudre" (2022), de la Suisse Carmen Jaquier

Le prix du jury, lui, a été attribué ex-aequo à deux réalisatrices: la Marocaine Maryam Touzani pour "Le Bleu du Caftan", représentant du Maroc aux Oscars, et la Portugaise Cristèle Alves Meira pour "Alma Viva".

C'est l'actrice coréenne Choi Seung-yoon qui a remporté le prix d'interprétation féminine pour son rôle dans "Riceboy Sleeps" du réalisateur canadien Anthony Shim.

Le prix d'interprétation masculine est revenu à l'acteur indonésien Arswendy Bening Swara pour "Autobiography" de son compatriote Makbul Mubarak.

"Dans la sélection, il y a eu uniquement des drames, peut-être que les nouveaux réalisateurs sont intéressés par les sujets dramatiques", a commenté pour l'AFP Paolo Sorrentino.

En outre, durant la soirée de clôture du festival, un hommage a été rendu à l'actrice productrice Tilda Swinton, toujours audacieuse.

"C’est le chance de ma vie d’avoir trouvé la porte secrète d’une existence où je fais des films aux côtés de certains des plus grands cinéastes contemporains. Quand vous m’honorez, vous honorez mes camarades", a confié l'actrice, en citant entre autres Pedro Almodóvar et Wes Anderson.

Le festival du film de Marrakech était de retour du 11 au 19 novembre après deux années d'absence en raison de la pandémie.

La tapis rouge y a été déroulé pour de grands noms du cinéma comme Isabelle Huppert, Jim Jarmusch ou Leos Carax. (AFP)