''Argentina, 1985'', le film qui replonge les Argentins dans la post-dictature militaire

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Argentina, 1985” met les pieds dans les sables mouvants d’une période charnière de l’histoire récente d’Argentine

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Buenos Aires - Les cinéphiles argentins, surtout parmi la jeune génération, avaient rendez-vous ce week-end avec le premier long métrage qui dévoile l'histoire des procureurs ayant conduit les leaders de la junte militaire devant la justice.

“Argentina, 1985” met les pieds dans les sables mouvants d’une période charnière de l’histoire récente d’Argentine, à peine sortie de six années d’une dictature militaire implacable qui aura fait 30.000 disparus.

Selon les chiffres publiés par la compagnie de distribution du film, quelque 200 mille argentins se sont rendus dans environ 250 salles de cinéma pour voir le long métrage pendant le premier week-end de sa projection, alors que ses producteurs tablaient sur la moitié de ce chiffre.

Cet afflux massif des argentins dans les salles de cinéma dénote une soif de plonger dans les détails d’un moment historique qui continue de peser de tout son poids sur la vie politique du pays.

Ses deux principaux personnages, Ricardo Darín et Peter Lanzani jouent le rôle des deux procureurs (César Strassera et Luis Moreno Ocampo) qui ont dessiné, dans un contexte adverse et une situation politique volatile, les contours du procès qui débouché sur la condamnation des chefs de la junte militaire ayant placé le pays sous une chape de plomb entre 1976 et 1983.

Réalisé par le cinéaste Santiago Mitre, ce long métrage a eu un autre mérite non négligeable au regard du succès qu’il a rencontré. Les grandes chaînes de salles de cinéma ont refusé de le programmer à cause de la petite fenêtre de temps qui leur a été accordée (3 semaines) avant que le film ne soit projeté sur une plateforme de streaming à partir du 21 octobre.

Bien avant sa projection dans son pays d’origine, « Argentina, 1985 » a déjà remporter deux distinctions aux festivals de cinéma de Venise et de San Sebastian et s’apprête à représenter l’Argentine aux Oscars

Selon la plateforme de l’Association catholique mondiale de communication, qui octroie chaque année un prix (Signis) dans les grands festivals cinématographique, “Argentina, 1985” a le “mérite de transmettre un puissant message pour la préservation de la mémoire et les valeurs de la démocratie ».

Le film raconte comment les procureurs Strassera et Moreno Ocampo avaient réussi, malgré les menaces proférées contre eux-mêmes et contre leurs familles, à réunir une équipe d’hommes de droit pour mener un combat qualifié de « David contre Goliat », tellement l’institution militaire était encore très forte et la jeune démocratie argentine encore fragile.

 

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