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Macron réaffirme le soutien à la ''souveraineté marocaine'' sur le Sahara et appelle à un nouveau partenariat stratégique en 2025
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours devant les membres du Parlement marocain à Rabat, le 29 octobre 2024. (Photo Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Emmanuel Macron a réaffirmé mardi solennellement, devant le Parlement du Maroc à Rabat, que "le présent et l'avenir" du Sahara occidental "s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine", suscitant les applaudissements nourris des élus.
"Cette position n'est hostile à personne", a assuré le président français dans une réponse aux critiques de l'Algérie, qui soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario dans ce territoire disputé.
"Et je le dis ici aussi avec beaucoup de force, nos opérateurs et nos entreprises accompagneront le développement de ces territoires au travers d'investissements, d'initiatives durables et solidaires au bénéfice des populations locales", a-t-il ajouté.
Cette ex-colonie espagnole, considérée comme un "territoire non autonome" par l'ONU, oppose depuis un demi-siècle le Maroc au Front Polisario.
Après la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur ce territoire, Rabat ne comprenait que la France, historiquement responsable du dépeçage territorial du Maroc, reste figée sur une position d’entre-deux.
Le 30 juillet, et après de bien longues pérepities, Emmanuel Macron a fini par considérer dans une lettre adressée au roi Mohammed VI que l'avenir du Sahara occidental s'inscrivait "dans le cadre de la souveraineté marocaine", ouvrant la voie à un réchauffement avec Rabat.
Ce réalignement de la position française avait ouvert la voie à cette visite d'Etat, maintes fois repoussée jusque-là.
"Nouvelle page"
"L'autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue et le plan d'autonomie de 2007" proposé par le Maroc "constitue la seule base pour parvenir à une solution politique juste, durable et négociée, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies", a insisté mardi le président français.
"Ancrée dans l'histoire, respectueuse des réalités et prometteuse pour l'avenir, cette position est celle que la France mettra en œuvre pour accompagner le Maroc dans les instances internationales", s'est-il engagé.
"Elle permet d'ouvrir une nouvelle page", y compris "avec tous ceux qui veulent agir dans un cadre de coopération régionale en Méditerranée avec les pays voisins du Maroc et avec l'Union européenne", a précisé le chef de l’Etat français.
Au-delà du Sahar, Emmanuel Macron a évoqué la nécessité d'aboutir dans la région du Sahel à "une stabilité respectueuse des peuples".
Il a plaidé pour des "projets de développement pour la jeunesse" qui "seule permettra non seulement la stabilité, mais de mettre fin aux routes des trafics et de la misère qui, du Golfe de Guinée à la Libye, sont ceux qui font souffrir le continent africain et le continent européen".
Trois pays du Sahel, Niger, Mali et Burkina Faso, ont rompu avec la France, ex-puissance coloniale.
M. Macron a assuré vouloir, "avec humilité", "bâtir une stratégie partenariale nouvelle" dans la région.
Pour un nouveau partenariat stratégique en 2025 à Paris
Le président français Emmanuel Macron a également dit avoir proposé au roi du Maroc Mohammed VI de signer un nouveau "cadre stratégique" bilatéral en 2025 à Paris à l'occasion du 70e anniversaire de la Déclaration qui scella l'indépendance du Maroc de la France.
"Ce nouveau cadre stratégique pourrait être signé 70 ans après (la Déclaration) de la Celle-Saint-Cloud", le 6 novembre 1955, à l'occasion d'une "visite d’Etat en France que sa Majesté a accepté" d'effectuer, a-t-il dit mardi devant le Parlement marocain.
Appel à une "coopération naturelle et fluide"
Emmanuel Macron a par ailleurs appelé à une "coopération naturelle et fluide" avec le Maroc contre "l'immigration illégale", et à "davantage encore de résultats" en la matière.
Le président français a estimé que le "partenariat d'exception renforcé" conclu la veille avec le roi Mohammed VI devait notamment porter sur "l'immigration illégale et la nécessité d'une coopération naturelle et fluide en matière consulaire".
Il faisait allusion à la volonté de la France que le Maroc reprenne plus facilement ses ressortissants que les autorités françaises décident d'expulser.
"Nous avons besoin de davantage encore de résultats", a-t-il ajouté, évoquant également la "lutte contre les trafics de toute nature", notamment le "narcotrafic", qui "nécessite une coopération judiciaire très étroite et encore plus rapide".
Au-delà de l'immigration illégale, M. Macron a également plaidé mardi devant le Parlement marocain pour "jeter les bases d'une circulation naturelle des personnes afin de faire bien davantage ensemble en matière de recherche de projets, de création d'entreprises, comme autant d'opportunités offertes à ces talents".
"Des initiatives bienvenues ont été prises ces derniers mois, notamment à l'intention des alumni (étudiants, ndlr) marocains de l'enseignement supérieur français, qui reçoivent désormais automatiquement un visa de circulation. Il nous faut continuer de viser plus haut et je souhaite avec le Maroc, faire une expérimentation pilote en la matière", a-t-il ajouté, sans détailler davantage. (Quid avec AFP)