Tartuffe aux Champs Elysées : Couvrez ces Casseroles que je ne saurais entendre !

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La célébration de la fin de la seconde guerre mondiale en évacuant le peuple des Champs Elysées : Les célébrations sans le peuple, un ‘’entre-soi courtisan en rupture avec le pays”

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Paris - Le déroulement de la cérémonie du 8 mai 2023 sur des Champs Élysée quasiment vides, d'où tout public avait été évacué, prenait une connotation particulièrement "dramatique" car jamais une image ne fut plus emblématique de la “fracture entre la nation et ses dirigeants”, écrit l’essayiste français Maxime Tandonnet dans une chronique dans un média local Le Figaro.

Le peuple symboliquement écarté de la cérémonie, celle-ci devenait une sorte de “ballet mondain, hors-sol, célébrant non pas l'unité nationale ou la France rassemblée, mais une sorte d'entre-soi courtisan en rupture avec le pays”, souligne-t-il.

Selon l’essayiste, la nouveauté de 2023 tient à l'attitude des dirigeants au pouvoir qui consiste à éloigner le public de la cérémonie pour se protéger de ses quolibets ou «casserolades», faisant valoir que cette attitude souligne la priorité absolue qui est accordée à la préservation de l'image personnelle des gouvernants.

L'impératif est d'éviter le risque de la laisser salir par des signes de la colère populaire, relève M. Tandonnet, pour qui la classe dirigeante est (de longue date) en “échec” dans tous les secteurs de la vie publique : déclin du niveau scolaire, explosion de la dette, poussée de la violence, de l'inflation et de la pauvreté, chômage et désindustrialisation, dégradation des services hospitaliers, etc.

“Le culte de l'image personnelle est le paravent d'un désastre collectif : la magnificence du chef est supposée couvrir l'impuissance à régler les problèmes, les souffrances ou inquiétudes de la société. C'est pourquoi, dans cette logique, il est tellement crucial de la préserver de toute salissure”, renchérit-il.

Et d’ajouter que le système du cordon sanitaire (entre la sphère dirigeante et le peuple) qui s'est imposé le 8-Mai 2023, fait d'ailleurs l'objet d'une étrange acceptation dans la France dite «d'en haut», ou politico-médiatique.

Les voix discordantes contestant la mise à l'écart du peuple (à Paris comme à Lyon) ont été rares et discrètes sur les médias nationaux, observe-t-on, estimant que cette “allégeance ou résignation” contraste avec l'indignation qui s'exprime sur les réseaux sociaux et que cette accoutumance est particulièrement “préoccupante” pour l'avenir des libertés en France.

La politique du cordon sanitaire est le signe d'un “immense malaise”, pointe l’essayiste, considérant que les casserolades font peur aux dirigeants politiques, car même si elles sont le fait d'une poignée d'individus, elles bénéficient d'une vaste sympathie populaire selon toutes les enquêtes d'opinion.

Elles expriment, poursuit-on, une colère qui s'est cristallisée sur le totem des «64 ans» à propos de la réforme des retraites mais dont les raisons sont plus anciennes et plus complexes.

Aux yeux du chroniqueur, la parade choisie – celle de cérémonies confinées – ne fait cependant qu'"amplifier les maux du pays aggravant jusqu'au vertige l'impression du mépris des élites dirigeantes envers le peuple, c'est-à-dire la fracture démocratique”.

“Le pouvoir politique donne des signes de fragilité en révélant au grand jour sa phobie des casserolades – des signes qui ne peuvent qu'encourager la poursuite du mouvement”, relève l’auteur, qui se demande comment le pouvoir va-t-il tenir quatre années dans de telles conditions.

 

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