Réactions après la mort de sept humanitaires à Gaza, bombardés pour terroriser ceux qui portent secours aux Palestiniens

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Des corps des employés de World Central Kitchen à l'hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah, dans la bande de Gaza, le 1er avril 2024, dans le cadre des batailles entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. World Central Kitchen, une organisation d'aide alimentaire, a déclaré qu'une frappe israélienne avait tué plusieurs de ses employés dans la bande de Gaza assiégée le 1er avril. Le ministère de la santé du territoire dirigé par le Hamas a indiqué que quatre d'entre eux étaient des étrangers

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La mort lundi dans une frappe de l'armée israélienne de sept travailleurs humanitaires de l'ONG américaine World Central Kitchen, qui livre de la nourriture dans la bande de Gaza dans la famine, a suscité de vives réactions, dans le monde. L’ONG étant américaines, les capitales occidentales ne pouvaient pas se taire, même si souvent leurs réactions se limitent au service minimum. Aucun n’a osé parler de crime de guerre.

Les victimes étaient notamment originaires d'Australie, de Pologne, du Royaume-Uni, selon l'association, qui a dénoncé une "attaque ciblée" et décidé de "suspendre ses opérations dans la région".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a évoqué, bien sûr, "un incident tragique", à l'occasion d'une frappe israélienne "non intentionnelle" et qui a touché des "innocents".

Voici les principales réactions internationales :

"Crime odieux" pour les Emirats arabes unis 

Le ministère émirati des Affaires étrangères a condamné la frappe et demandé une enquête "indépendante et transparente", ainsi que la punition des responsable de "ce crime odieux qui viole les règles du droit international".

"Cœur brisé" pour les Etats-Unis 

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a réclamé mardi une enquête "rapide et impartiale" des autorités israéliennes sur la mort des sept humanitaires.

"Nous avons le cœur brisé et sommes profondément troublés par la frappe", avait auparavant déclaré sur le réseau social X la porte-parole du Conseil de sécurité nationale Adrienne Watson.

"Complètement inacceptable" pour l'Australie -

"C'est complètement inacceptable. L'Australie exige que tous les responsables de la mort de travailleurs humanitaires rendent des comptes", a déclaré son Premier ministre Anthony Albanese, confirmant qu'une Australienne figurait parmi les victimes.

"C'est une tragédie qui n'aurait jamais dû se produire", a-t-il insisté, ajoutant que l'Australie "chercherait à établir les responsabilités" de l'attaque.

L'Espagne "exige" qu'Israël fasse la lumière sur la frappe 

"J'espère, et je l'exige, que le gouvernement israélien fera la lumière dès que possible sur les circonstances de cette attaque brutale", a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez.

Londres attend des "explications complètes" d'Israël 

Le Royaume-Uni attend d'Israël "des explications transparentes et complètes", a déclaré mardi le chef de la diplomatie britannique David Cameron.

"Il est essentiel que les travailleurs humanitaires soient protégés et capables d'effectuer leur mission", a affirmé le ministre des Affaires étrangères sur X, ajoutant que la mort de ces travailleurs humanitaires était "profondément bouleversante".

"Il y a clairement des questions auxquelles il faut répondre", a réagi peu après sur des médias britanniques le Premier ministre Rishi Sunak, se disant "choqué et attristé".

Une "tragédie" qui n'aurait "jamais dû se produire", pour Varsovie -

"J'ai personnellement demandé à l'ambassadeur israélien Yacov Livne des explications d'urgence. Il m'a assuré que la Pologne recevrait bientôt les résultats d'une enquête sur cette tragédie", a indiqué le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski sur X.

Le ministre a présenté aussi ses "condoléances (...) à la famille de notre courageux volontaire et à toutes les victimes civiles de Gaza".

"Cette tragédie n'aurait jamais dû se produire et doit être expliquée", a affirmé de son côté le président polonais Andrzej Duda.

"Condamnation ferme" pour la France 

Le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné a exprimé mardi la "condamnation ferme" de la France.

"La protection des humanitaires est un impératif moral et juridique auquel tout le monde doit se tenir", a ajouté M. Séjourné, avant d'ajouter : "Rien ne justifie une telle tragédie".

L'UE "condamne" l'attaque et réclame une enquête -

"Je condamne cette attaque et je réclame qu'une enquête soit lancée au plus vite", a écrit le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell sur X.

"En dépit de toutes les demandes pour protéger les civils et les travailleurs humanitaires, nous continuons à voir des innocents tués", a-t-il ajouté.

La Chine "choquée" 

Pékin "s'oppose à toute action qui porte atteinte aux civils, détruit des infrastructures civiles ou viole le droit international", a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise Wang Wenbin.

"Nous sommes choqués par l'attaque" à Gaza "et la condamnons", a-t-il souligné.

"Un message" de l'armée israélienne, pour Médecins du Monde -

La frappe qui a tué sept travailleurs de l'ONG américaine d'aide alimentaire World Central Kitchen (WCK) à Gaza est "un message envoyé par l'armée israélienne" visant à empêcher les humanitaires d'intervenir sur le terrain, a dénoncé mardi le vice-président de Médecins du Monde Jean-François Corty.

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