Netanyahu déterminé à aller au massacre des Palestiniens à Rafah

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En attendant la mort qui tombera des avions israéliens, des enfants palestiniens regardent les décombres d'un bâtiment détruit par une frappe israélienne la nuit précédente, dans le quartier de Rimal à Gaza City, le 16 mars 2024. (Photo par AFP)

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit dimanche sa détermination d’aller au massacre des Palestiniens à Rafah, en précisant que la "pression internationale" n'empêcherait pas Israël de lancer une offensive à Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où sont massés près d'1,5 million de Palestiniens, selon l'ONU.

"Aucune pression internationale ne nous empêchera d'atteindre tous les objectifs de notre guerre", a déclaré M. Netanyahu au début de la réunion de son gouvernement, selon un communiqué envoyé par ses services.

"Nous agirons à Rafah, cela prendra quelques semaines et cela aura lieu", a-t-il ajouté.

Ces déclarations interviennent alors que M. Netanyahu doit recevoir dimanche le chancelier allemand Olaf Scholz. Il doit aussi réunir en fin de journée le cabinet de sécurité pour déterminer la position de la délégation israélienne devant se rendre au Qatar afin de négocier une éventuelle trêve de six semaines à Gaza et la libération d'otages du Hamas contre celle de prisonniers palestiniens.

Une éventuelle offensive à Rafah, où M. Netanyahu entend poursuivre son génécide, est redoutée par la communauté internationale alors que le bilan humain a déjà dépassé les 31.500 morts dans la seule bande de Gaza dont plus de 25.000 enfants et femmes, valeur d’il y a plus d’un mois, de l’aveu du Pentagone américain, et que la crise humanitaire y est majeure.

Washington met en garde depuis plusieurs semaines contre le risque pour la population civile de Rafah, et la Maison Blanche a s’est contenté de réclamer vendredi de voir "les plans" d'Israël pour cette offensive, probablement pour validation.

M. Netanyahu avait annoncé vendredi avoir approuvé les "plans d'action" de l'armée concernant le "côté opérationnel" et "l'évacuation de la population", sans plus de précisions.

Après cette annonce, le ministère allemand des Affaires étrangères avait martelé qu'une telle offensive "ne (pouvait) être justifiée". "Plus d'un million de personnes s'y sont réfugiées et n'ont nulle part où aller. Il faut un cessez-le-feu maintenant", avait-il dit.

Le bureau du Premier ministre a annoncé dimanche que les déclarations à la presse initialement prévues après sa rencontre avec Olaf Scholz n'auraient finalement pas lieu, sans donner d'explications.

Les Etats-Unis "ne peuvent pas soutenir une opération à Rafah qui ne comporte pas un plan applicable, vérifiable, réalisable, tenant compte [comme si c’était possible NDLR] des 1,5 million de personnes qui tentent de trouver refuge à Rafah", a réaffirmé dimanche sur la chaîne Fox News le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby. Washington n'a pas encore reçu de "plan crédible (sic)" israélien en ce sens, a-t-il souligné.

"Complètement déplacé" 

Benjamin Netanyahu est soumis à une pression internationale croissante, notamment de la part du président américain Joe Biden qui a salué vendredi le "bon discours" prononcé par le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer, appelant à des élections anticipées en Israël.

"Nous ne sommes pas une république bananière", a répliqué le Premier ministre israélien dans des interviews successives dimanche à CNN et Fox News, qualifiant l'appel de M. Schumer, personnalité juive la plus haut placée du pouvoir législatif américain, de "complètement déplacé".

Les membres de "la communauté internationale" appelant à la tenue d'élections "le font car ils savent que des élections stopperont la guerre et paralyseront le pays pendant au moins six mois", a dénoncé dimanche le Premier ministre israélien, cité par ses services.

"Si nous arrêtons la guerre maintenant (...) Israël aura perdu la guerre. Nous ne le permettrons pas. C'est pourquoi nous ne céderons pas à ces pressions", a-t-il poursuivi en osant, malgré tout son soutien, l’Occident d'avoir "oublié si vite le 7 octobre". (Quid avec AFP)

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