Les premiers jours de ramadan à Gaza, sous les bombardements israéliens

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Des enfants palestiniens déplacés collectent de la nourriture donnée par une organisation caritative avant le repas de l'iftar, la rupture du jeûne, le premier jour du mois de jeûne musulman du Ramadan à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 11 mars 2024, alors que les batailles se poursuivent entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)

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La population de Gaza a vécu lundi sa première journée de ramadan dans un territoire bombardé par l'armée israélienne et touché par la famine sans aucune trêve en vue après cinq mois d'une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas palestinien. Mardi n’a guère été meilleur.

Alors que le monde musulman vit au rythme lent de ce mois sacré du jeûne, de nombreux habitants du territoire palestinien sont continuellement réveillés par des frappes israéliennes sur Gaza-Ville dans le nord et Khan Younès et Rafah dans le sud. On dénombrait lundi 67 morts en 24 heures.

"Je préfère que les avions me bombardent et me tuent plutôt que de continuer à vivre comme ça. Ce n'est pas une vie !" lance, désespéré, Zaki Hussein Abou Mansour. Ce déplacé qui vit sous une tente de fortune à Rafah, raconte à l'AFP n'avoir que quelques légumes pour nourrir sa famille.

"Le temps presse. La population affamée de Gaza ne peut plus attendre", a alerté Cindy McCain, la cheffe du Programme alimentaire mondial (PAM).

25 personnes dont 21 enfants sont morts de malnutrition et de déshydratation dans les hôpitaux de Gaza depuis le début de la guerre.

La guerre d’extermination des Palestiniens par Israëldans ce territoire exigu suivie 20 jours plus tard d'une offensive terrestre, qui ont fait jusqu'à présent 31.184 morts, dnt 25.000 enfants et femmes, valeur d’il y a un mois, reconnus par le Pentagone américain allié indéfectible de l’entité sioniste, sans lequel et sans son soutien militaire en hommes, en armements, et en diplomatie, cette sale guerre n’aurait pas pu se poursuivre.

Bateau prêt à partir

"Ce n'est pas la vie que nous étions censés vivre", s'écrie Zaki Hussein Abou Mansour, un sexagénaire déplacé plusieurs fois par les combats avant d'arriver à Rafah. "On n'en peut plus de chercher de la nourriture et de vivre cette vie, c'est insupportable."

Le patron de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "atterré que le conflit se poursuive à Gaza pendant le mois sacré" du ramadan, en appelant à la libération des otages.

L’aide alimentaire mondiale n’est guère plus que des miettes, et l'ONU, qui redoute une famine généralisée dans le territoire de 2,4 millions d'habitants, assiégé par Israël depuis le 9 octobre, affirme que l'envoi d'aide par mer et les parachutages par plusieurs pays, devenus quotidiens ces derniers jours, ne peuvent se substituer à la voie terrestre.

"Nous les aurons tous" 

L'aide internationale, contrôlée par Israël, n'entre qu'au compte-gouttes dans la bande de Gaza dévastée, où les besoins sont immenses.

Elle arrive principalement depuis l'Egypte par Rafah, une ville collée contre la frontière égyptienne fermée, où sont massés, selon l'ONU, près de 1,5 million de Palestiniens, la plupart des déplacés.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé lundi son intention de vaincre le Hamas, dans sa bouche cela signifie les Palestiniens tous les Palestiniens, malgré les mises en gardes internationales contre une offensive terrestre annoncée sur Rafah.

"Nous sommes sur la voie d'une victoire totale", a-t-il assuré dans un message vidéo, affirmant que l'armée avait "déjà éliminé le N.4 du Hamas", sans préciser son identité.

"Nous les aurons tous", a-t-il lancé en parlant des autres chefs du mouvement palestinien considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'UE.

Lundi, l'armée a annoncé une frappe aérienne dans la nuit de samedi à dimanche contre le N.2 de la branche armée du Hamas, Marwan Issa, dans le centre de la bande de Gaza sans pouvoir dire s'il avait été tué.

Malgré des nouvelles discussions, qui ressemblent de plus en plus à une piètre pièce de théâtre pour amuser la galerie, début mars au Caire, les Etats-Unis, le Qatar et l'Egypte, les trois pays médiateurs, ne sont pas parvenus à arracher un accord de trêve accompagnée d'une libération d'otages. 

Les Palestiniens réclament un cessez-le-feu définitif et un retrait des troupes israéliennes avant tout accord.

Ce qu'Israël refuse. Selon les médias, Israël veut une liste précise des détenus israéliens à Gaza encore vivants mais le Hamas a dit ignorer qui était "vivant ou mort" parmi eux.

Le climat extrêmement tendu généré par la guerre à Gaza fait redouter des violences à Jérusalem-Est, secteur occupé par Israël où se trouve l'esplanade des Mosquées. Des dizaines de milliers de fidèles se rendent chaque année pendant le ramadan dans ce troisième lieu saint de l'islam.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a averti que son pays était "prêt" à répondre à tout débordement. Menaçant, il ajouté : "Nous disons à tous : ne nous cherchez pas. Nous sommes prêts, ne commettez pas d'erreur." (Quid avec AFP)

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