France: Des manifestations ponctuées de violences, les syndicats dénoncent les méthodes policières

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Plusieurs organisations dénoncent des violences policières qui révèlent le choix d’une politique de pourrissement et de répression tout azimut (Photo AFP) .

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Paris - Des manifestations, entachées de heurts et violences entre marcheurs et forces de police, ont été organisées dans plusieurs villes françaises, mardi à l’appel de l’intersyndicale, pour protester contre la réforme des retraites, adoptée via l'arme constitutionnelle du 49.3.

Lors de cette dixième journée de mobilisation, plus de 2 millions de personnes ont manifesté selon la Confédération Générale du Travail (CGT), et 740.000 d'après le ministère de l'Intérieur.

Dans la capitale, où des affrontements violents ont eu lieu entre manifestants et forces de l'ordre, la CGT a annoncé 450.000 manifestants. La préfecture de police a elle recensé 93.000 manifestants. Plusieurs organisations dénoncent des violences policières qui révèlent le choix d’une politique de pourrissement et de répression tout azimut .

A Nantes, une agence bancaire a été incendiée et le tribunal administratif visé, alors qu'à Rennes plusieurs dégradations ont été enregistrées. Des tensions ont également été recensées à Dijon et à Toulouse où les forces de l'ordre ont fait usage d'un canon à eau. Strasbourg, Nancy et Besançon ont aussi connu des échauffourées.

Parallèlement, des blocages et piquets de grèves continuent toujours depuis plusieurs jours, perturbant l'approvisionnement en carburant de certaines régions de l'Hexagone et certains axes routiers ou dépôts logistiques.

La circulation des trains était fortement perturbée mardi. La Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a aussi demandé aux compagnies aériennes d'annuler une partie de leurs vols jeudi et vendredi, notamment à l'aéroport de Paris-Orly, en raison de la grève des contrôleurs aériens.

Plusieurs sites touristiques ont également été touchés par la grève. A Paris, la Tour Eiffel et l'Arc de Triomphe sont fermés, tout comme le château de Versailles.

Après plus de trois semaines de grève des éboueurs, des milliers de tonnes de déchets défigurent toujours la capitale française. Les syndicats ont annoncé, par ailleurs, la "suspension" de leur mouvement à partir de mercredi.

Lors de la précédente journée de mobilisation le jeudi 23 mars, quelque 3,5 millions de personnes avaient battu le pavé dans toute la France, selon les chiffres de la CGT, soit autant que la mobilisation record du 7 mars. Les autorités avaient annoncé, pour leur part, 1,089 million de manifestants. Un record de mobilisation avait aussi été atteint à Paris ce jour-là avec 800.000 manifestants dans la capitale selon la CGT, contre 119.000 selon la préfecture de police.

Pour rappel, le projet de réforme controversé des retraites, qui prévoit notamment le recul de l'âge de départ à la retraite de 62 et 64 ans, a été adopté sans vote, grâce à l'article 49.3 de la Constitution qui permet au gouvernement d'engager sa responsabilité pour faire passer un texte de loi en cas d'absence de la majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Deux motions de censure pour faire tomber l'Exécutif s'en sont suivies, mais n'ont pas pu recueillir le nombre de voix suffisants. L'opposition et les syndicats, de leur côté, ne lâchent pas.

 

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