Numérisation intégrale de la revue culte du cinéma marocain, Études cinématographiques, désormais en ligne sur le site de l’ARMCDH

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Études cinématographiques (دراسات سينمائية,)  a joué un rôle clé dans la promotion et la réflexion sur le cinéma au Maroc, en offrant des critiques, des analyses, des interviews, et des contributions importantes sur le cinéma national et international

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L'Association des Rencontres Méditerranéennes du Cinéma et des Droits de l'Homme (ARMCDH) a lancé la numérisation complète des 13 numéros de la revue cinématographique marocaine Études Cinématographiques. C’est une initiative qui vise la préservation e la valorisation de la mémoire cinématographique, offrant ainsi un accès inédit à un pan important de l'histoire culturelle et cinématographique du Royaume.

Études cinématographiques (دراسات سينمائية,)  a joué un rôle clé dans la promotion et la réflexion sur le cinéma au Maroc, en offrant des critiques, des analyses, des interviews, et des contributions importantes sur le cinéma national et international. Jusqu'à présent, l'accès à ces archives était limité aux chercheurs spécialisés et aux passionnés ayant accès aux exemplaires physiques conservés dans quelques bibliothèques et collections privées.

La revue Études cinématographiques, est une revue bilingue, éditée en langues arabe et française entre 1985 et 1991 en 13 numéros, par la Fédération Nationale des Ciné-Clubs au Maroc. Elle a été une plateforme incontournable de réflexion critique et d'échanges intellectuels autour du cinéma marocain et international. 

Avec un comité de rédaction composé de cinéastes, critiques, et universitaires passionnés : Nour Eddine Sail, Driss Chouika, Khalil Damoun, Abdelkrim Chiguer, Noureddine Afaya, Mohamed Kaouti, Azdine Khettabi, Ferhat Ali, Mohamed Chouhoub, Mohamed Dehhan et bien d’autres, la revue a permis de dynamiser le débat cinématographique au Maroc en offrant un espace privilégié pour la réflexion critique et la diffusion de connaissances autour du septième art. Elle a joué un rôle clé dans la formation des cinéphiles et des professionnels du cinéma en favorisant l'échange d'idées, l'analyse des œuvres et l'exploration des enjeux culturels et esthétiques liés au cinéma marocain et international. En outre, la revue a contribué à la valorisation des talents émergents et à la mise en avant des voix innovantes, tout en renforçant la culture cinéphile au sein des ciné-clubs et pour toute une génération. 

« On ne peut pas parler dès le départ d'une ligne éditoriale prédéfinie, claire et nette. Le défi initial était de faire évoluer nos discussions sur le cinéma vers l'écriture à son sujet, afin que les plumes s'ouvrent et sortent du cocon de l'oralité (les débats qui suivent les films au sein des clubs) pour s'étendre vers des horizons plus larges à travers une écriture guidée par une méthodologie esthétique qui dévoile la vérité de ces images qui envahissent nos écrans. Dans le mot d'ouverture de ce numéro, l'appel a été lancé pour que la revue devienne un cadre où s'affrontent les méthodes et les visions, afin que nos lectures, nos critiques, et nos théories sur le cinéma sortent du domaine étroit et timide pour adopter une vision fondée sur une méthode critique claire. » explique Mokhtar Ait Omar, directeur de publication de la revue.

« À travers les matériaux du premier numéro, le contexte dans lequel la revue évoluera dans ses diverses rubriques au fil des numéros deviendra clair. Le thème de ce numéro est d'abord le cinéma occidental, à travers des interrogations de Nour-Eddine Saïl, ainsi qu'une seconde lecture du film marocain par Khalil Damoun. La critique des films occupera une place particulière pour réaliser la transition de l'oral à l'écrit, avec des analyses de films comme Ibn Al-Sabil d'Abdel-Ahad Sbiti, Le Mirage de Mohamed Chouhob, ou le court-métrage La grott’ d'Abdelkarim Chigar, qui proposent une nouvelle approche de l'interaction du cinéma avec le domaine des arts plastiques marocains. Pendant ce temps, Nour-Eddine Afaya tente de rapprocher le lecteur du discours cinématographique de Michel Khleifi et de l’intérêt pour un cinéma différent dans ses problématiques et son discours esthétique. » ajoute M. Ait Omar.

Il est également à noter que le premier numéro comprenait, parmi ses principaux articles, la traduction d'un document référence publié en août 1974, issu de la rencontre maghrébine des clubs de cinéma tenue à Mohammedia. Ce document est le compte-rendu de la table ronde de cette rencontre, intitulée "La critique cinématographique maghrébine" (pages 66-68 du premier numéro).

« Ce document souligne l'absence totale de revues spécialisées dans le cinéma, et note que la presse écrite réserve un espace limité à la critique cinématographique, dominée par la subjectivité et le manque de fondements théoriques solides, tout en étant subordonnée au modèle cinématographique occidental. Cela empêche de penser à un modèle cinématographique différent de celui qui prévaut en Occident, et limite également l'accès à des outils ou des données théoriques capables de diriger la critique cinématographique maghrébine vers l'émergence d'un nouveau cinéma maghrébin. » ajoute M. Ait Omar.

Ce document a constitué le cadre théorique qui a orienté les diverses transformations ayant marqué les acteurs du domaine culturel cinématographique : au niveau de la critique (l'écriture), au niveau de la création cinématographique et au niveau de l'action culturelle. 

Et c’est dans ce contexte que la revue a continué à avancer en suivant une boussole qui oriente sa réflexion et encadre son action culturelle, ainsi que les articles qu'elle publie. Cela a été renforcé par la publication du sixième numéro consacré à la critique cinématographique au Maroc (numéro 6 - avril 1987), dont l'éditorial souligne que les discours sur le cinéma commencent à se caractériser par une maturité remarquable, et une réflexion intellectuelle et esthétique. De plus, les questions soulevées autour du film marocain commencent à être formulées de manière plus claire et précise... Le cumul du discours critique a donné, et donnera encore, des fruits. Ce phénomène constitue un véritable défi pour l'institution cinématographique officielle, tout en pressant les cinéastes à offrir des œuvres plus créatives (voir l'éditorial du sixième numéro). Un numéro qui revêt une importance capitale dans la mise en lumière des progrès de la critique cinématographique au Maroc, car ses articles reposent sur un événement marquant pour l'activité culturelle des clubs de cinéma, à savoir l'organisation de la Première rencontre cinématographique nationale par le Club de l’écran à Meknès, du 17 au 21 mars 1989, sur le thème "Les formes de la critique cinématographique au Maroc". Le dossier de ce numéro reflète les principales perspectives accumulées par l'expérience des critiques de cinéma au Maroc.

Aujourd'hui, grâce à sa numérisation, les 13 numéraux de la revue sont désormais disponibles en ligne gratuitement sur [www.armcdh.ma], permettant à un large public, y compris la jeune génération, de découvrir ou redécouvrir ces trésors oubliés.

Ce projet ambitieux a été rendu possible grâce à M. Mokhtar Ait Omar, Directeur et directeur de rédaction de la revue, ancien président fondateur de la fédération nationale des cinéclubs et actuellement Vice-président de l’ARMCDH. 

L’ARMCDH souhaite par cette première initiative de numérisation attirer l’attention à l’importance des archives du cinéma marocain et à la nécessité de les préserver pour les cinéastes comme pour les chercheurs, car Il faut bien connaitre l’histoire du cinéma marocain afin de bien préparer son avenir ….

Contact :

  1. Mokhtar Ait Omar : 0663185764

Accédez aux 13 numéros de la revue :

https://armcdh.ma/memoire-du-cinema-marocain/ 

https://armcdh.ma/ar/memoire-du-cinema-marocain/

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