Cinéma, mon amour ! de Driss Chouika: LA NOUVELLE VAGUE FRANCAISE, UNE ECOLE QUI A MARQUE L’HISTOIRE DU CINEMA

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La Nouvelle Vague s’est définie dès le départ par des techniques cinématographiques révolutionnaires et s’était inscrite dans le contexte socio-culturel historique de l’époque

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Cinéma, mon amour ! de Driss Chouika - ''LE SONGE D'UNE NUIT D'ETE '', UN  FILM D'AMOUR, DE REVE ET DE LEGENDE

« On m’a demandé ce que je pense de la “nouvelle vague“ : j’aime toutes les vagues. Ca remue! ». Francis Blanche. 

Les avis divergent à propos du mouvement de “La Nouvelle Vague“ française. Pour Laurance Liban par exemple ce fut « une affaire de jeunes hommes désireux de donner au cinéma le statut d'un art à part entière, c'est-à-dire une vision du monde à un moment donné de son histoire et plus encore une “participation à un destin commun” » (Lire. 1998). Le critique Raymond Borde lui l’a considérée comme un “truquage“, voire “une escroquerie“ et a accusé ses adeptes de défendre la “monarchie gaulliste“. En tout cas, entre les pour, les contre et les avis purement analytiques, ce fut l’une des écoles les plus originales et atypiques dans toute l’histoire du cinéma et qui a eu une grande influence à travers le monde, de l’Europe de l’Est, à l’Amérique Latine, l’Asie et jusqu’en Union Soviétique de l’époque.

La Nouvelle Vague s’est définie dès le départ par des techniques cinématographiques révolutionnaires et s’était inscrite dans le contexte socio-culturel historique de l’époque, ce qu’on avait appelé alors les “Trentes Glorieuses“, caractérisées par la forte croissance en Occident, les révoltes estudiantines, les guerres de libération, le mouvement de libération de la femme... Pour les créateurs du mouvement, le cinéma devait devenir le miroir de la société.

REINVENTER LE CINEMA

« La Nouvelle Vague » a constitué une nouvelle approche du cinéma, apparue à la fin des années 50, initiée par un groupe de jeunes critiques des Cahiers du Cinéma, qui voulaient devenir réalisateurs, animés par un désir d’un nouveau cinéma libre et libéré des conventions classiques. Il s’agissait, à la base, de François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, Eric Rohmer, Jacques Rivière et Jean Eustache, rejoints par d’autres, tels Agnès Varda et Alain Resnais, qui ont élargi le mouvement très vite transformé en phénomène socio-culturel universel. Le cinéma français de l’époque, qui était relativement dépourvu de créativité et d'originalité, se contentant très souvent d’adaptations de romans, était devenu du coup le centre névralgique d’une nouvelle conception cinématographique universelle. Les jeunes cinéastes de la « Nouvelle Vague » ont ainsi pris l’initiative de changer les règles en bousculant les fondements de base du cinéma. 

Le cinéma était à réinventer. Il fallait créer de nouvelles règles esthétiques et techniques, la règle essentielle étant de n’avoir pas de règles immuables. Ainsi, la règle de continuité, bousculée, n’est plus respectée, le point de vue du spectateur a commencé à être pris en considération dans les films par l’utilisation de “regards caméra“ et l’interpellation du spectateur, des mises en abyme qui questionnent différents points de vue cinématographiques, de fréquents arrêts sur image, ralentis, images saccadées et toute une panoplie de styles techniques ont été ainsi créés, enrichissant les techniques classiques. Le tout s'unissait ainsi pour que le film se démarque du carcan classique et acquiert une vie propre et significative. Il fallait instaurer un certain effet de réalisme. Le réalisateur ne cherche plus à tromper le spectateur avec du « faux vrai » mais doit montrer la réalité du cinéma comme elle est. La continuité des plans dans le temps n’est plus nécessaire, comme dans la règle classique et les décors n’ont plus qu’une valeur symbolique et ne doivent pas ressembler nécessairement à la réalité. Pour les adeptes de ce mouvement, un film ne doit pas reproduire la réalité comme elle devrait être, mais plutot à montrer la réalité du cinéma comme elle est.

Antoine De Baecque, dans son livre “la nouvelle vague, portrait d’une jeunesse“, illustre bien cette nouvelle conception du cinéma en précisant “La Nouvelle Vague multiplie donc les “dispositifs d’incertitude“, ces manières d’introduire, à certains moments, une “déroute“ qui piège les sens et la comprpréhension. Godard, lorsqu’il monte “A bout de souffle“, adopte ces signes d’imperfection, faux raccords systématiques, accélérations brusques des séquences par un cut omniprésent, suppression des scènes de transition traditionnelles. Le film va vite, comme son titre l’indique, mais pour mieux s’arrêter parfois sur les mots et les gestes qui construisent l’amour de Michel Poiccard et de Patricia, pour y revenir sans cesse – ainsi la longue séquence dans la chambre de patricia qui occupe près du tiers de la durée du film“. 

FILMS LES PLUS REPRESENTATIFS 

Voici une sélection des films les plus représentatifs de “La Nouvelle Vague“ :

“Ascenseur pour l’échafaud“ de Louis Malle (1958), “Hiroshima, mon amour“ d’Alain Resmais (1959), “Les cousins“ de Claude Chabrol (1959), “Les quatre cents coups“ de François Truffaut (1959), “A bout de souffle“ de Jean-Luc Godard (1960), “Les bonnes femmes“ de Claude Chabrol (1960), “Tirez sur le pianiste“ de François Truffaut (1960), “Lola“ de Jacques Demy (1961), “L’année dernière à Marienbad“ d’Alain Resnais (1961), “Adieu Philippine“ de Jacques Rozier (1962), “La jetée“ de Chris Marker (1962), “Jules et Jim“ de François Truffaut (1962), “Vivre sa vie“ de Jean-Luc Godard (1962), “Cléo de 5 à 7“ d’Agnès Varda (1962), “Muriel ou le temps d’un retour“ d’Alain Resnais (1963), “le feu follet“ de Louis Malle (1963), “Le mépris“ de Jean-Luc Godard (1963), “La peau douce“ de François Truffaut (1964), “Les parapluies de Cherbourg“ de Jacques Demy (1964), “Bande à part“ de Jean-Luc Godard (1964), “Pierrot le fou“ de Jean-Luc Godard (1965), “Alphaville“ de Jean-Luc Godard (1965), “Un homme et une femme“ de Claude Lelouch (1966), “Les demoiselles de Rochefort“ de Jacques Demy (1967), “Week-End“ de Jean-Luc Godard (1967), “Baisers volés“ de François Truffaut (1968), “Ma nuit chez Maud“ d’Eric Rohmer (1969), “Le genou de Claire“ d’Eric Rohmer (1970), “La maman et la putain“ de Jean Eustache (1973), “Céline et Julie vont en bateau“ de Jacques Rivette (1974).

 DRISS CHOUIKA

 

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