Cinéma, mon amour ! de Driss Chouika - ''LE SONGE D’UNE NUIT D’ETE '', UN FILM D’AMOUR, DE REVE ET DE LEGENDE

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Le film du réalisateur américain Michael Hoffman “Le songe d’une nuit d’été“ (1999), adapté de la pièce éponyme de Shakespeare, est réellement un film d’amour, à cheval entre le rêve, la légende et la réalité

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Cinéma, mon amour de Driss Chouika : LE CINEMA NATIONAL DE LA ''RICHESSE''  A UNE ''PAUVRETE '' THEMATIQUE ET ESTHETIQUE

« L’amour peut transformer les objets les plus vils, le néant même, et leur donner de la grâce et du prix ». William Shakespeare. 

Après cette déferlente de films violents qui remplissent tous les écrans, je ressens une forte envie de parler d’Amour. Surtout que la violence en question est souvent gratuite, en ce sens qu’elle n’est là que pour attirer un maximum de spectateurs qui s’y sont accoutumés à force d’habitude et de matraquage publicitaire. J’ai alors pensé à un film qui pourrait me permettre de ne parler que d’amour dans la présente chronique. Très vite, a ressurgi dans ma mémoire l’exemple type de ce genre de films : “Le songe d’une nuit d’été“. 

Plusieurs pièces de théâtre de William Shakespeare ont été adaptées au cinéma, dont la plus originale, à mon avis, est “Ran“ (1985) de Akira Kurosawa, d’après “Le Roi Lear“, magnifique inspiration qui transpose l’histoire au Japon du XVIème siècle ravagé par la guerre et les dissensions claniques qui ont plongé le pays dans le chaos.

Mais le film du réalisateur américain Michael Hoffman “Le songe d’une nuit d’été“ (1999), adapté de la pièce éponyme de Shakespeare, écrite entre 1594 et 1595, dont l’histoire a été transposée au XIXème siècle en Toscane, est réellement un film d’amour, de rêve et de légende ayant pu rendre fidèlement le traitement initial de l’auteur, à cheval entre le rêve, la légende et la réalité. C’est au spectateur de choisir sa propre lecture.

En tout cas, cela nous change de ces images de violence qui envahissent les écrans de cinéma, dans lesquelles les coups partent de tous les côtés, les armes tirent en rafales et le sang coule en rivières. Cela est plus reposant et nous rappelle les fondements de notre humanité, desquelles nous nous éloignons de plus en plus.

 

UNE INTRIGUE AMOUREUSE

Shakespeare a bien dit “Le fou, l’amoureux et le poète sont farcis d’imagination“. Et effectivement, l’intrigue de la pièce/film est d’une débordante imagination, preuve que Shakespeare est bien un fou de l’amour et de la poésie :

A quatre jours de célébrer son mariage avec la belle Hippolyte, le Duc Thésée reçoit la visite d'Egée qui se plaint amèrement que sa fille, Hermia, refuse l'époux qu'il lui a choisi, Démétrius, et veut épouser Lysandre dont elle croit être amoureuse. Thésée ordonne à la jeune fille d'obéir à son père et lui accorde un délai de grâce. Elle s'enfuit alors avec Lysandre dans un petit bois, après s'être confiée à son amie Héléna. Cette dernière, qui aime Démétrius et souhaite conquérir son cœur, l'entraîne donc sur les traces des fuyards. Dans ce même bois, Obéron  et Titania, roi et reine des fées, se querellent. Obéron charge alors Puck d'user d'une fleur magique pour rendre amoureux la reine de la première personne qu'elle verra. Il demande également à Puck d'utiliser la fleur magique sur Démétrius pour le rendre réciproquement amoureux d'Héléna. Mais Puck se trompe d'amant et envoûte Lysandre. S'ensuit une dispute entre Hermia et les deux jeunes hommes qui n'ont désormais d'yeux que pour Héléna. Le monde des fées doit trouver une solution pour lever cet imbroglio.

SAVANT DOSAGE REVE/REALITE 

Sur un ton plastique et énivrant, le réalisateur raconte ce conte original d’une manière intelligente et agréable à suivre. Les dialogues, fidèles aux rimes et aux métaphores de Shakespeare, sont bien rendus par un casting de choix, comprenant des comédiens impressionnants.

Faisant s’entrecroiser le monde bien réaliste des nobles et des artisans avec celui, magique, des fées, le film a réussi un dosage subtil entre rêve et réalité, fiction et légende. Et si les valeurs humanistes de l’amour et de la tolérance sont biens mises en évidence, les anciennes valeurs patriarcales demeurent aussi bien présentes. Mais l’ensemble est savamment orchestré par d’excellents dialogues, surtout entre les couples amoureux, souvent captivants et drôles, et enluminé par une musique merveilleuse.

Bref, le film est resté fidèle à l’esprit de la pièce dont il est adapté, un chassé-croisé de rencontres amoureuses qui allient légèreté, charme et drôlerie dans des espaces fascinants et enchanteurs, habités par des fées et hantés par l’esprit mystérieux et vagabond d’Eros. C’est bien Eros qui, avec la douceur du rêve et la délicatesse des sentiments d’amour, mène le bal, faisant tourner les têtes, les cœurs et les corps. Avec une vive liberté, le film exalte la magie de ce conte aux multiples facettes humaines et sociales.

Si Shakespeare a bien dit “Il ne suffit pas de parler, il faut parler juste“, il faut bien reconnaitre que les scénaristes et le réalisateur ont bien respecté cette approche.

Enfin, si Jacques Brel, dans sa belle chanson “Ne me quittes pas“, a bien promis à sa bien-aimée “Je ferai un domaine, où l’amour sera Roi, où l’amour sera Loi, où tu seras Reine“, Michael Hoffman lui a bien su aménager aux amoureux, supposés ou véritables, un bois fleuri et des espaces de merveille, propices à l’amour et au rêve.

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