Au pied du mur : L’histoire de la paix israélo-arabe en trois dessins

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L’Éloquence du dessinateur. Ce dessin, publié par le site Arabi21.com, résume la grande farce du processus de paix arabo-israélien. S’y sont fourvoyés tête baissée aussi bien les Etats arabes que l’Organisation de Libération de la Palestine. Le dessin représente trois étapes fondatrices d’une colonisation (im)pure et simple de toute la Palestine. Sans partage. L’aboutissement de la défaite cinglante des armées arabe de juin 1967 et la conséquence de la ni défaite ni victoire de la guerre d’octobre 1973.Ils portent un nom à la hauteur de leur violence : l’accord du siècle.  J’y reviendrai plus loin.

La haine de Netanyahu pour les Palestiniens en particulier et pour les Arabes en général

Lundi 3 février. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est rendu à Entebbe en Ouganda où il a rencontré le leader présumé de la transition au Soudan, le général Abdel Fattah Al-Burhan qui, acculé comme beaucoup de chefs arabes, a cherché à améliorer les relations de son pays avec Israël. Dans l’espoir à peine dissimulé que la tête pensante et agissante du Grand Israël qui va du Nil à l’Euphrate plaide sa cause auprès de Washington. Peut-être qu’apitoyée la Maison Blanche le retirera de la liste des pays qui abritent le terrorisme et allège les sanctions que le Soudan subit depuis de longues années. Que risque-t-il d’y perdre sinon ses illusions ?

C’est un autre épisode dans cette longue série de concessions sans contrepartie à laquelle nous nous sommes désormais habitués et à laquelle nous répondons par des manifestations d’un dimanche matin sans lendemain. 

Ce qui me titille pour l’instant, c’est ce que Netanyahu en rencontrant Al-Burhan dans la résidence du président ougandais Yoweri Museveni, avait en tête. L’Ouganda qui figurait sur la liste initiale des pays retenus pour abriter le foyer juif dont rêvait Theodor Herzl avant que le choix ne se fixe sur la « terre promise » ? Ou la mémoire de son frère, le colonel Jonathan Netanyahu, le seul soldat israélien tué dans la spectaculaire « Opération Tonnerre » menée à Entebbe par le Tsahal pour libérer les otages israéliens retenus en 1976 dans l’ancienne capitale ougandaise par le Front Populaire de la Libération de la Palestine de Georges Habach ? 

Car ce que l’on oublie souvent, c’est que dans son implacable entreprise de destruction des Palestiniens, Benyamin Netanyahu est mû autant par le rêve du Grand Israël que par le noir désir de venger tant qu’il vivra son frère tombé dans le feu croisé de cette opération.  

Deux ans après, le président égyptien Anouar Sadat signait avec Menahem Begin les accords de Camp David sous la houlette du président américain Jimmy Carter. C’est l’objet du premier dessin. C’était le temps où Israéliens et Américains avaient encore besoin d’un interlocuteur arabe plus ou moins de poids qui avait quelque chose à donner et pouvait en conséquence exiger un retour. Sadat avait offert l’incapacité définitive des Arabes à faire la guerre en contrepartie de la récupération du Sinaï. Ça ne lui a pas porté bonheur, le moins que l’on puisse dire.

Deuxième dessin : Quinze ans plus tard, induction logique de Camp David, le président de l’OLP, Yasser Arafat, concluait à Washington avec Itzhak Rabin sous les auspices de Bill Clinton les accords d’Oslo rendant caduque la Charte de l’organisation palestinienne qui prônait la destruction de l’État d’Israël. En compensation, la promesse floue d’un État palestinien dans les territoires occupés. Comme les promesses n’engagent que ceux qui y croient, on sait aujourd’hui ce qu’il en est. Un plan qui porte aussi le nom d’un vague gendre de Donald Trump, Kushner.  

C’est l’objet du troisième dessin qui illustre l’inexorable logique du Droit international tel qu’il a été conçu et pratiqué par les empires qui se sont succédé sur notre mère la terre et que Jean de la Fontaine a admirablement résumé au 17ème siècle par la raison du plus fort est toujours la meilleure. 

Aux États Unis d’Amérique, elle s’est illustrée par la réduction des Indiens à des Réserves propriétés des États qui les abritent. En Palestine à des poches, pas plus grandes qu’un carré de mouchoir, surpeuplées et enclavées au pied du mur construit par I ’occupant israélien.