Un communiqué conjoint couronne la visite de responsables de l'UE et espagnol à Rabat après le drame de Mélilia

5437685854_d630fceaff_b-

De D à G : Abdelouafi Laftite, ministre de l’Intérieur marocain, son homologue espagnol Fernando Grande-Marlaska et Ylva Johansson commissaire européenne aux Affaires intérieures – Rabat le 8 juillet 2022 – Photo MAP

1
Partager :

Des responsables européen et espagnol ont rencontré vendredi à Rabat le ministre marocain de l'Intérieur après le drame de Mélilia qui a coûté la vie à 23 migrants africains qui ont pris d’assaut la ville occupée et fait 140 blessés parmi les forces de l’ordre marocains.

La Commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson et le ministre espagnol de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska ont été reçus en fin de matinée par le ministre Abdelouafi Laftit, selon des sources officielles.

Cette visite survient à la suite de la tentative de passage en force de quelque 2.000 migrants en situation irrégulière, en majorité des Soudanais, le 24 juin à Melilla à partir du territoire marocain.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez avait promis une "collaboration totale" de son gouvernement avec les enquêtes et fustigé les mafias qui se livrent au trafic d'êtres humains".

Au Maroc, une mission d'information a été lancée par le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), et 65 migrants sont poursuivis devant la justice, notamment pour "entrée illégale sur le sol marocain".

Le Maroc a critiqué un "acte prémédité d'une violence inhabituelle" des clandestins et le "laxisme délibéré" de l'Algérie dans le contrôle aux frontières avec le Maroc.

A Rabat, les responsables européens et Marocains, tout en mettant en exergue les résultats probants de leur coopération basée sur la responsabilité partagée dans le domaine migratoire, ils ont convenus de rénover leur partenariat pour faire face, ensemble, aux réseaux de trafic des personnes, notamment suite à l’émergence de nouveaux modes opératoires extrêmement violents adoptés par ces réseaux criminels, indique un communiqué conjoint publié à l’issue de cette rencontre, ajoutant qu’ils dénoncent les actions de ces réseaux, de leurs complices et de tous ceux qui les aident.

La commissaire et les ministres déplorent tous les décès des personnes qui essayent d’émigrer irrégulièrement, y inclus ceux qui ont eu lieu lors des derniers évènements douloureux du 24 juin 2022. Ils regrettent également les blessés, y compris parmi les forces de l’ordre marocaines et espagnoles, poursuit la même source.

Ces évènements, outre leur dimension de tragédie humaine, démontrent l’extrême dangerosité et violence des réseaux de trafic de personnes qui sont prêts à tous les risques, souligne le communiqué conjoint, notant que des enquêtes se poursuivent afin d’élucider les aspects en relation avec ces événements.

Parallèlement, la commissaire européenne et les deux ministres se sont félicités de la mission d’information effectuée par le Conseil National des Droits de l’Homme du Royaume du Maroc en vue d’établir les faits, le respect des droits fondamentaux étant une valeur partagée par le Maroc et l’Union Européenne, indique la même source.

Le nouveau partenariat opérationnel en matière de lutte contre le trafic de personnes entre la Commission et le Maroc pourra couvrir notamment le soutien à la gestion des frontières, le renforcement de la coopération policière, y compris les enquêtes conjointes, la sensibilisation aux dangers de la migration irrégulière, ainsi que le renforcement de la coopération avec les agences de l’Union Européenne chargées des affaires intérieures, explique-t-on.

Le communiqué conjoint affirme que le Maroc est un partenaire stratégique et engagé de l’Union Européenne avec lequel le partenariat en matière de migration remonte à plusieurs années, notant que la Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile (SNIA) constitue aujourd’hui un modèle de gestion migratoire des plus avancés, tant sur le plan législatif qu’institutionnel, ayant permis de régulariser la situation administrative de plusieurs milliers de migrants et de les intégrer dans la société marocaine.

Le Maroc est également l’un des États fondateurs du processus de Rabat et Sa Majesté le Roi Mohammed VI est désigné par ses pairs Chefs d’États africains comme leader du Continent africain dans les questions migratoires, poursuit-on de même source.

Les efforts opérationnels du Maroc empêchent des dizaines de milliers de départs irréguliers vers l'Europe avec un nombre important secouru en mer, rappelle le communiqué, notant que le Royaume a également procédé, durant cette même période, au démantèlement d’une centaine de réseaux criminels de trafic de personnes.

Dans le cadre du nouveau pacte sur la migration et l’asile, la Commission met en place des partenariats en matière de migration avec les pays d’origine, de transit et de destination pour lutter contre les réseaux de trafic de personnes, mais aussi s’attaquer aux causes profondes de la migration et améliorer les possibilités de migration légale, de sorte que les personnes ne ressentent pas le besoin de risquer leur vie lors de voyages dangereux, conclut le communiqué conjoint.

lire aussi