La succession des PDR ou le risque d’un développement régional ‘’en ligne brisée’’

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Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur – Même si le Plans de Développement Régional (PDR) s’inscrivent dans le dynamique de la décentralisation, le ministère de tutelle se doit de veiller à ce que leur réalisation, soumise à une ‘’ligne brisée’’ par les changements des Conseils régionaux, ne pâtissent pas de ce méfait collatéral de l’alternance démocratique. Le lancement de nouveaux appels à de nouvelles études pour l’établissement de PDR, doit s’inscrire dans la continuité et se limiter à l

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Par Hassan Zakariaa 

En ce début d’année 2022 qui a vu l’entrée en jeu du premier exercice des nouveaux conseils régionaux, la presse nationale fait état périodiquement du lancement des études pour l’établissement de Plans de Développement Régionaux (PDR) à coups de millions de dirhams, (quinze dans le cas d’une certaine région).

Trois réflexions viennent (ou devraient venir) à l’esprit de ceux pour qui le développement régional représente un espoir pour notre pays et ses populations.

La première consiste à savoir si les maîtres d’ouvrage des études qui sont lancées, les conseils régionaux en l’occurrence, ont bien précisé dans les termes de référence le besoin de procéder à une évaluation et une analyse critique du niveau de réalisation (physique et budgétaire) des programmes et des projets retenus par les PDR précédents, avec des budgets de plusieurs milliards de dirhams, pour l’exécution desquels les conseils régionaux n’ont disposé que de moins de trois exercices budgétaires (2019, 2020 et un peu de 2021), année électorale !!

La deuxième tient à la nécessité d’inscrire les PDR attendus de ces études dans la continuité de ceux qui les ont précédés en 2017-2018 et dont l’exécution est toujours en cours. Les Conseils régionaux en ont-ils tenu compte ? Le doute est permis

La troisième cherche à savoir si les donneurs d’ordre sont conscients que la vision qui doit être celle des PDR est une vision de moyen et long terme qui nécessite un accompagnement de suivi-évaluation’. Donc une vision qui ne peut se résumer en une succession de ‘’PDR quinquennaux’’ réalisés par les équipes de bureaux d’études, retenus sur la base des appels d’offres et suite aux résultats des consultations, qui font trois petits tours et s’en vont.

C’est qu’une telle vision exige des Conseils régionaux, en tant que maîtres d’ouvrage, d’éviter que le développement régional dont ils ont la charge ne soit une ‘’ligne brisée’’ constituée de programmes et de projets ne dépassant pas la durée de leur ‘’législature’’!!

 Le ‘’dépassement’’ qu’exige cette vision représente en fait le vrai apprentissage de l’exercice de la décentralisation et du management territorial en tant que socle du développement socio-économique du pays.

C’est sans conteste dans cet esprit que la régionalisation a été prévue par la Constitution de 2011. C’est donc à cet exercice que les conseils régionaux doivent s’atteler cette année qui est celle de la mise en œuvre du Nouveau Modèle de Développement (NMD), un modèle inclusif et équitable qui ne peut se concevoir qu’au niveau des territoires et ne peut se concrétiser que par les représentants des populations, avec la participation et l’implication des ces dernières.

Les orientations et les ajustements que nécessite cette vision doivent être arrêtés et entrepris en ce début d’exercice pour fixer, dès le départ, le cap à suivre et éviter toute possible ‘’dérive’’.

 

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