Point de vue : LE MAROC DOIT FAIRE DU F.POLISARIO UN PARTENAIRE DE LA PAIX, AFIN DE SOLUTIONNER LE CONFLIT DU SAHARA-OCCIDENTAL

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*Ma?tre Takioullah Eidda est avocat au Qu?bec, Canada

C?est depuis 1991, date de l?instauration du cessez-le-feu au Sahara Occidental, que les n?gociations entre le Maroc et le F. Polisario se suivent et se ressemblent sans la moindre lueur d?espoir pour une solution consensuelle d?finitive.

Les parties sont taries d?id?es et souffrent de cette tare originelle, ? savoir que ni l?une ni l?autre n?a ?t?, ? ce jour, capable d?imposer une solution, encore moins se distinguer par une proposition originale r?solutoire du conflit. En un mot, chacune d?elles est fig?e dans sa position, incapable d?avancer une piste susceptible de permettre ? l?autre de passer le paillasson de la porte du blocage, qui dure depuis maintenant quarante ans. Il faut dire toutefois que le poids le plus lourd dans ce conflit, repose sur les ?paules du Maroc, bien plus que sur celles du F. Polisario, et ce, pour plusieurs raisons: C?est lui qui a annex? le territoire et jouit de sa possession effective. Il a proc?d? ? des investissements massifs dans le territoire, construisant ainsi ses infrastructures majeures et modernes. Sans parler du fardeau de maintien de l?ordre et de la s?curisation du territoire. Il est incapable d?imposer la marocanit? du Sahara Occidental, si bien qu?il est rest?, sans aucune reconnaissance internationale, enfarg? dans le carcan juridique Onusien, avec le statut de simple administrant du territoire. L?int?gration effective des sahraouis aux institutions marocaines, en tant que citoyens ? part enti?re, tant pour ceux qui sont ? l?int?rieur du territoire que ceux qui y sont revenus des camps du F. Polisario, se fait toujours attendre. Au point que la r?conciliation maroco-sahraoui, souhait?e par plusieurs, n?arrive pas ? se concr?tiser; tellement les sahraouis sont rest?s sur la touche et le clivage g?oculturelle perdure apr?s quarante ans d'administration continue. Il est donc du devoir du Maroc vis-?-vis des populations sahraouies, de l?opinion publique marocaine et internationale, de d?montrer une hauteur et une r?elle volont? de recherche d?une solution au conflit. ? cet ?gard, le Maroc ne peut plus adopter, dans sa recherche d?une solution au conflit, la m?me attitude que le F. Polisario, mouvement de lib?ration qui tire sa l?gitimit? du strict droit ? l?autod?termination, d?pendant de ses alli?s, ce qui le place, de fait, dans une position de tutelle et de pr?carit? existentielle. Certes, le Maroc propose au F. Polisario un plan d?autonomie ?largie au Sahara Occidental, avec un parlement et un gouvernement propres, mais du coup, il d?nigre, d?cr?dibilise ? outrance celui-ci, nie sa l?gitimit?, voire son existence! Pourtant, analys?e objectivement sur le plan pratique de sa mise ?uvre, l?autonomie ?largie propos?e par le Maroc porte intrins?quement dans ses plis et son sillage la reconnaissance implicite du F. Polisario, voire la n?cessit? d?en faire de lui un ?alli? strat?gique? sur le moyen et le long terme. Autrement, le plan marocain est pratiquement inapplicable, puisque le Maroc ne peut n?gocier avec lui-m?me la mise en ?uvre de son propre plan! S?il est vraiment sinc?re dans sa d?marche autonomiste qu?il propose au F. Polisario, en tant que partie au conflit, il doit n?gocier avec celui-ci en tant que potentiel partenaire et cesser son discours violent et visc?ralement belliqueux et n?gationniste ? son ?gard. J?irais m?me plus loin. Si le Maroc veut r?ellement une solution du conflit avec le F. Polisario sur la base de son plan d?autonomie, pour ainsi r?pondre aux imp?ratifs des r?solutions de Nations-Unies, notamment la r?solution 1514 de 1960, il doit d?fendre et renforcer politiquement ce m?me Polisario afin que celui-ci puisse se lib?rer des griffes des ennemis de la paix et ainsi d?cider librement de son destin, en tant que mouvement politique d?autod?termination au Sahara Occidental. En conclusion, le Maroc ne peut proposer au F .Polisario une solution, qu?il juge cr?dible, g?n?reuse et globalisante, demander ? la communaut? internationale de l?ent?riner, mais agir exactement dans le sens contraire. Autrement, continuer ? nier ou ignorer l?existence de l?incontournable c?est ?jouer ? l?autruche? et, ? mon avis, constitue une approche irrationnelle qui ne fait que perdurer ind?finiment le blocage en place, depuis quarante ans, et ce, au d?triment des populations sahraouies, lesquelles sont prisent, h?las, en sandwich entre les bellig?rants manifestement sans perspectives.

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