Dialogue social : le gouvernement relance les concertations autour des salaires, des retraites et du droit du travail

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Le Chef du gouvernement a ouvert mardi à Rabat la nouvelle session du dialogue social, marquée par des rencontres séparées avec les centrales syndicales UMT, UGTM, CDT et la CGEM.

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La session d’avril du dialogue social, présidée par le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, a réuni plusieurs ministres clés, témoignant d’un engagement intergouvernemental autour des enjeux sociaux et économiques majeurs du pays. Cette configuration reflète la volonté de l’Exécutif de donner un nouveau souffle aux réformes structurelles et aux négociations avec les partenaires sociaux.

Un dialogue multisectoriel autour des priorités sociales

Le Chef du gouvernement a ouvert mardi à Rabat la nouvelle session du dialogue social, marquée par des rencontres séparées avec les centrales syndicales UMT, UGTM, CDT et la CGEM. L’occasion de dresser le bilan des engagements déjà tenus, notamment l’augmentation générale des salaires dans le secteur public – 1000 dirhams nets en deux tranches – et la baisse de l’IR pour les classes moyennes.

Salaires minimums et conventions collectives en débat

L'accord d’avril 2024, salué pour sa portée historique, avait également acté une hausse de 10% du SMIG et du SMAG. Cette nouvelle session a permis d’aborder les engagements encore en cours, y compris les défis relatifs à la généralisation des conventions collectives et aux fonctionnaires des collectivités territoriales.

Réforme des retraites : la méthode en discussion

Le gouvernement et ses partenaires ont réitéré leur engagement envers la réforme des régimes de retraite, selon les principes posés dès l’accord d’avril 2022. La commission nationale dédiée à ce chantier stratégique sera relancée, afin de garantir un pilotage concerté.

Aziz Akhannouch a salué la dynamique de concertation établie depuis le début du mandat. Le dialogue social, a-t-il souligné, constitue un levier central de l’État social prôné par le Roi Mohammed VI, visant à améliorer le pouvoir d’achat et les performances économiques.

Les syndicats insistent sur les revendications sociales, la CGEM plaide pour un Code du travail rénové

Syndicats et patronat dans un climat jugé constructif ont discuté avec le gouvernement des revendications salariales, les retraites, la formation professionnelle et la réforme du Code du travail ont été au cœur des échanges.

Des revendications fortes des syndicats

 Les principales centrales syndicales marocaines (UMT, UGTM, CDT) ont réaffirmé, mardi, leurs revendications prioritaires, tant pour le secteur public que privé. L’augmentation générale des salaires et des pensions, l’abattement de l’IR, la revalorisation des allocations familiales ou encore l’unification du SMIG et du SMAG figurent parmi les principales attentes exprimées. Le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik, a insisté sur la nécessité d’un dialogue sectoriel renforcé dans les domaines sensibles comme l’éducation, la santé et les collectivités territoriales.

Réforme des retraites : entre inquiétudes et consensus

 La réforme des régimes de retraite reste un sujet délicat. Les syndicats rejettent toute mesure paramétrique imposée, notamment le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite ou la hausse des cotisations. Ils exigent qu’un consensus soit trouvé, tenant compte des spécificités des métiers pénibles. Ennaam Mayara (UGTM) et Khalid Alami Houir (CDT) ont tous deux rappelé que la réforme ne saurait se faire aux dépens des travailleurs.

Le patronat veut un cadre légal modernisé

Pour la CGEM, représentée par Chakib Alj, l’enjeu principal reste l’adaptation du Code du travail aux nouvelles réalités économiques et technologiques. Un cadre "équilibré" est nécessaire, selon lui, pour améliorer la compétitivité des entreprises et générer plus d’emplois. Il a également souligné l’urgence de réformer la formation professionnelle pour répondre aux exigences du marché et mieux soutenir les TPME.

Un climat propice à la réforme

La session d’avril s’est tenue dans un esprit jugé positif par l’ensemble des participants. Elle marque la volonté partagée d’ouvrir un cycle durable de concertation, de réforme et de consolidation de la paix sociale, dans le respect des équilibres économiques et sociaux.

Cette session s’est déroulée en présence de Mme Nadia Fettah, ministre de l’Economie et des Finances, de MM. Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget et Mustapha Baitas, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Relations avec le parlement, Porte-parole du gouvernement et de Mme Amal El Fellah, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’Administration.

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