L'étoile montante de l'Algérie

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Djmale Ould Abbes, qui a marqué son passage à la tête du FLN algérien par sa frivolité, a pratiquement fait long feu. A peine a-t-il réussi à gagner sa bataille contre l’ancien président de l’APN, chambre basse du parlement, qu’il a été débarqué.  Lui succède Moad Bouchareb, le « poulain » qu’il a soutenu pour prendre la présidence de l’APN, appelé à un avenir florissant

Tous les observateurs distants de la chose algérienne sont d’accords. Le modèle économique algérien, fondée sur une répartition des richesses artificielle, rentière et clientéliste est à bout de souffle. Fondée sur un prix du pétrole confortable et stable, elle est exposée actuellement aux bourrasques des fluctuations des cours avec une forte tendance baissière.

Cette situation n’est pas sans mettre à mal un système politique arrivé au terme de son parcours. Déjà affaibli par l’instabilité et les fragilités auxquelles l’expose  la lutte acharnée pour la succession à la tête du pouvoir, il n’arrive pas encore à dégager un nouveau commandant de bord. C’est qu’en dehors de l’armée, elle-même aux prises avec ses démons et ses limogeages, seul le parti historique, le FLN, et son appendice le RND d’Ahmed Ouyahya, arrivent plus ou moins à tenir le jeu sur une scène où toutes les autres formations comptent pour du beurre et sont réduites à faire de la figuration.  

Or même le FLN ne réussit pas à naviguer en suivant un cap précis et bien déterminé. Le brouillard algérien interdit toute visibilité condamnant les directions d’un parti aussi bien ancré que le FLN à tanguer au jour le jour au gré des évolutions des rapports de force au sein de celle que « l’homme le plus riche » d’Algérie, Issad Rebrab, PDG du groupe Cevital, nomme par euphémisme «la main invisible ».

Depuis le limogeage en 2013 de Abdelaziz Belkhadem, qui figurait parmi les puissants du système, son mandat aura duré 7 ans, ce paravent politique du conglomérat militaro-affairiste qui gouverne l’Algérie, peine à se donner d’une direction pérenne. Sans doute Amar Saadani (2013-2016) dont on moquait les « origines musicales », avait-t-il réussi à donner du relief à la fonction de secrétaire général du FLN en se distinguant notamment en prêchant pour l’émergence d’un Etat civil, ce qui n’était pas pour plaire aux généraux, et en osant affronter publiquement l’ex tout puissant patron de la sécurité (DRS), le général Taoufiq Mediene.

Dans sa suite Djmal Ould Abbes (2016-2018), qui a marqué son passage par sa frivolité, a pratiquement fait long feu. Alors qu’il venait de gagner sa bataille contre l’ancien président de l’APN, chambre basse du parlement, il a été débarqué sans sommation. Lui succède Moad Bouchareb, le « poulain » qu’il a soutenu pour prendre la tête de l’APN. Cet inconnu du grand public a été placé à titre intérimaire comme coordinateur d’une direction provisoire. Mais déjà on en parle, en raison de sa jeunesse relative, comme possible successeur possible d’Abdelaziz Bouteflika. Ce qui n’est certainement pas le meilleur service à lui rendre alors qu’à peine il émerge.

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