Hôpitaux de Gaza: l'ONU veut une enquête internationale sur des fosses communes, 283 corps retrouvés à l'hôpital Nasser

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Des femmes palestiniennes hurlent leur douleur alors qu’on essaye de secourir des membres de leur famille après un bombardement israélien à l'hôpital Al-Aqsa Martyrs à Deir el-Balah, dans le centre de Gaza, le 22 avril 2024. (Photo par AFP)

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L'ONU a réclamé mardi une enquête internationale sur les fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza, soulignant la nécessité d'une enquête indépendante face au "climat d'impunité" actuel.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme s'est dit "horrifié" par la destruction du plus grand hôpital de Gaza, al-Chifa, et du deuxième plus grand établissement hospitalier du territoire palestinien, le complexe médical Nasser de Khan Younès.

Dans un communiqué, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Volker Türk, a demandé que des "enquêtes indépendantes, efficaces et transparentes soient menées".

"Compte tenu du climat d'impunité qui prévaut, des enquêteurs internationaux devraient être associés à cette démarche", a-t-il estimé.

"Les hôpitaux ont droit à une protection très spéciale en vertu du droit humanitaire international", a-t-il indiqué.

"Et tuer intentionnellement des civils, des détenus et d'autres personnes considérées +hors de combat+ est un crime de guerre", a-t-il ajouté.

Lundi, la défense civile de la bande de Gaza a affirmé avoir exhumé en trois jours environ 200 corps de personnes tuées et enterrées par les forces israéliennes dans des fosses communes à l'intérieur de l'hôpital Nasser de Khan Younès.

Quant à l'hôpital d'al-Chifa, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait indiqué début avril qu'il avait été réduit à une "coquille vide" jonchée de dépouilles humaines par la dernière opération israélienne contre lui.

Sous prétexte que les combattants de Hamas s’y cacheraient, l’armée israélienne a entrepris une destruction systématique des hôpitaux de la bande de Gaza pour réduire à néant toute possibilité de soigner des blessés des vies victimes de sa guerre d’extermination et rendre impossible la survie dans la bande .

Selon des responsables à Gaza, 283 corps ont été retrouvés à l'hôpital Nasser, un chiffre que le Haut-Commissariat de l'ONU ne dément pas.

"Les victimes auraient été enterrées profondément dans le sol et recouvertes de déchets", a déclaré lors d'un point de presse une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani, ajoutant que des personnes âgées, des femmes et des blessés figuraient parmi les morts. D'autres ont été "retrouvés les mains liées et sans vêtement".

Elle a par ailleurs indiqué que le chiffre avancé par l'armée israélienne de quelque 200 personnes tuées lors du dernier assaut contre l'hôpital al-Chifa, entre le 18 mars et début avril, pouvait être "sous-estimé".

A ce jour, a-t-elle dit, "nous ne pouvons pas corroborer les chiffres exacts" des personnes tuées dans les deux hôpitaux : "c'est la raison pour laquelle nous insistons sur la nécessité d'enquêtes internationales". 

La guerre génocidaire que mène Israël contre les Palestiniens est entrée mardi dans son 200e jour sans aucun signe de répit malgré les appels internationaux, à l'heure où les craintes d'une offensive israélienne sur la ville de Rafah s'intensifient.

Ces dernières 24 heures, les bombardements israéliens ont tué 32 Palestiniens, selon le ministère de la Santé du Hamas, portant le bilan total à 34.183 morts, dont plus de 18.000 enfants et de 13.000 femmes. Le nombre des blessés, passé sous silence, s’élève à des dizaines de milliers. Le désastre israélien qui s’est abattu sue Gaza rend leur décompte avec exactitude impossible. (Quid avec AFP) 

(Quid avec AFP)

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