Rabat: tout en poésie, l’expo’ ''A mille chants du naufrage'' de Mohamed Hmoudane

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Chez lui, le choix des couleurs, n’est jamais neutres. Il apporte "une sorte de réponse à un appel intérieur très profond".

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Rabat – Jeudi dernier, vernissage de l’exposition "A mille chants du naufrage" de l’écrivain et artiste plasticien maroco-français Mohamed Hmoudane, à l’Espace Rivages de la Fondation Hassan II des Marocains Résidant à l’Etranger.

Du 18 au 28 janvier, cette exposition est une invitation à la découverte d’un monde de poésie et de peinture, se convergeant pour livrer un rendu unique, où l’art s’exprime en toute liberté à travers des ombres, des formes, des superpositions de couleurs et des teintes fascinantes.

Dans une volonté de renforcer le lien qui existe entre la poésie et la peinture, Hmoudane, accompagné du luthiste Abdelhak Tikerouine, a livré une lecture poétique de certains de ses poèmes, à l’occasion du vernissage de son exposition.

"Le travail de la matière est ce qui l’importe le plus", expliqué-e Hmoudane dans une déclaration à la MAP, soulignant l’importance de "la forme" dans son travail artistique.

Chez lui, le choix des couleurs, n’est jamais neutres. Elles apportent, dit-il, "une sorte de réponse à un appel intérieur très profond".

"La peinture ne saurait être, pour moi, un simple appendice de la poésie, qu’il faut traiter ou, le cas échéant, ablater carrément. Elle est la poésie même; elles constituent un même corps qui se manifeste, à chaque fois, autrement", a-t-il fait savoir dans une interview accordée à e-taqafa, le centre culturel virtuel de la Fondation, et reprise dans le livret dédié à l’exposition.

Pour l’écrivain Salim Jay, cité dans la même brochure, les tableaux de cette exposition constituent un récit, fait d’un geste métaphorique innovant, de l’infiniment immense au plus "trivial" et du cosmique au tellurique.

Né en 1968 à Maâzize, dans la région de Khémisset, Mohamed Hmoudane réside en France depuis 1989. Il est une des voix les plus importantes de la littérature francophone de sa génération. Ses textes poétiques et romanesques ainsi que ses créations plastiques portent les "passions du sujet" à leur expression la plus fulgurante, faisant exploser les frontières génériques si bien que cet écrivain-artiste transfrontalier fraternise avec les "brûleurs de frontières".

En somme, le geste créateur de Hmoudane n’est pas un retrait du monde, mais le frayage d’un chemin de feu dans le verbiage de l’actualité, pour déconstruire le tout communicationnel, faire éclater les cloisonnements rassurants.

"A mille chants du naufrage" est la deuxième exposition individuelle de Hmoudane au Maroc, après une première exposition intitulée "Terre à venir" (2023), organisée à l’Espace Moukhtab’Art de Rabat.

Mohamed Hmoudane compte de nombreux ouvrages à son actif, tels que "Devenir" (Poésies 2003-2021) publié en 2021 aux éditions Le Fennec, "Etat d’urgence" (2016), "Plus loin que toujours" (2015), "Le Ciel, Hassan II et Maman France" (2010), "Poésie prise, Parole donnée" (2007), "French Dream" (2005), "Blanche Mécanique" (2005), "Incandescence" (2004), "Attentat" (2003), "Poème d’au-delà de la saison du silence" (1994), "Ascension d’un fragment nu en chute" (1992).

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