La représentativité des marocaines dans l’administration publique est croissante

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La présence de la femme dans l’administration a connu « une évolution soutenue », vu que le taux de féminisation dans l’administration publique est passé de 38,6 % en 2012 à 39,5 % en 2015, a indiqué, ce jeudi 9 mars à Rabat, le ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’administration (MFPMA) par intérim, Driss Merroun.

« Ce taux a également augmenté au niveau des postes de responsabilité et de décision en passant de 16 % en 2012 à 21,5 % en 201 », a-t-il souligné lors d'une rencontre organisée sous le thème "Les bonnes pratiques de l’égalité des sexes dans l’administration publique’’ en commémoration de la journée mondiale de la femme. 

La femme occupe de plus en plus des postes importants dans les administrations, les institutions politiques, les instances syndicales et associatives, participant ainsi activement à la chose politique et économique de pays, a dit Driss Merroun, rappelant que les femmes parlementaires marocaines jouissent d’une importante représentativité (81 femmes contre 395 députés, contre 67 femmes en 2011), soit une augmentation de 20,5 %.

Il a, dans ce sens, rappeler que le Maroc a approuvé la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, et a adopté la stratégie nationale pour la lutte contre la violence à l'égard des femmes et le Plan Gouvernemental pour l'Egalité (PGE) 2012-2016 « ICRAM », ainsi que le code de la famille, le code de la nationalité, outre l’incrimination de la violence conjugale dans la loi pénale et du harcèlement sexuel dans la loi du travail. 

De même, il s’est félicité de la coopération fructueuse avec l’ONU Femmes, rappelant la conclusion d’une convention de partenariat pour l’accompagnement et le soutien de la stratégie visant le processus d’institutionnalisation de l’égalité des sexes dans la fonction publique durant la période 2017-2019.

Merroun a, de même, annoncé la création d’un réseau régional de l'approche genre dans la fonction publique de la région MENA, qui regroupe l'Egypte, la Tunisie, la Jordanie et le Maroc.

Le ministre, qui a, par la même occasion, présidé la séance de clôture de la troisième session de formation "Femmes d’Avenir en Méditerranée", a noté que la célébration de la journée internationale de la femme est un moment de bilan pour évaluer le processus d’intégration des femmes dans le cadre de l’égalité des sexes dans l’administration publique et mettre en exergue les réalisations et les acquis des femmes au sein de l’administration et dans le domaine de la gestion de la chose publique.

Il a, par la suite, procédé à la remise des attestations aux participantes à la troisième session de formation Femmes d’Avenir en Méditerranée au profit des femmes provenant notamment d’Egypte, de la Jordanie, de la Tunisie et du Maroc.

De son côté, la représentante du Bureau multi-pays de l’ONU femmes pour le Maghreb, Leila Rhiwi, a souligné que de nombreuses avancées ont été réalisées en matière de promotion de la parité et de l’égalité des sexes dans la fonction publique, mais il reste encore de nombreux défis à relever, principalement en termes d’accès des femmes aux postes de responsabilité et instances de prise de décision.

« Bien que la représentativité des femmes dans la fonction publique soit de 35%, bien que les femmes soient majoritairement cadres et qu’elles ne représentent que 10% du personnel d’exécution, l’accès des femmes aux postes de responsabilité et aux instances de décision reste très faibles », a-t-elle martelé, observant que seulement 13% des femmes occupent le poste statutaire de directeur, tandis que 7,41 % pour le poste d’inspecteur général et 12% pour celui de secrétaire général.

Elle a également salué l’étape décisive qu’a constituée l’adoption en mai 2016, de la stratégie nationale d’institutionnalisation du genre dans la fonction publique, marquant un pas important dans la lutte contre les discriminations envers les femmes et l’atteinte de la parité dans la fonction publique.

Cette stratégie qui s’inscrit dans le cadre des engagements internationaux du Maroc et de sa constitution, prohibe la discrimination fondée sur le genre et établit l’égalité hommes femmes dans tous les domaines et promeut la participation économique, politique et civile des femmes, a-t-elle dit.

Pour sa part, la ministre de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, Bassima Hakkaoui, a noté que la présence de la femme dans l’administration publique n’est pas satisfaisante, en plaidant pour la concrétisation d’une parité réelle à 50 %, et ce conformément à l’esprit de la constitution de 2011.

Malgré les programmes et stratégies élaborés au Maroc en matière de promotion de la situation de la femme, l'autonomisation de la femme n’a pas atteint le niveau escompté, a relevé Bassima Hakkaoui, citant 25 % des femmes actives contre 71% hommes, et entre 10 et 12 % des femmes entrepreneures.

Par ailleurs, elle a fait remarquer que les femmes ont pris, depuis plusieurs années, l’initiative de créer leurs propres entreprises, se félicitant qu'environ 40 % de ces femmes sont parvenues à monter leur propre projet avec succès.

 

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