Guerre d’Israël contre les Palestiniens: les combats vont se poursuivre en 2024, prévient l'armée

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Une fille dans sa maison détruite par un bombardement israélien dans le camp de réfugiés de Rafah, au sud de la bande de Gaza, le 1er janvier 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (Photo par AFP)

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Israël a prévenu que la guerre contre les Palestiniens allait se poursuivre "tout au long" de l'année 2024 après une nuit du Nouvel An marquée par des frappes incessantes sur le territoire palestinien assiégé et des tirs de roquettes sur Tel-Aviv.

Près de trois mois après le début de la guerre d’extérmination, le porte-parole de l'armée Daniel Hagari, a annoncé dimanche soir aux troupes que certains réservistes feraient une pause dans la guerre, afin de se préparer à des "combats prolongés".

L'armée "doit planifier à l'avance car nous serons sollicités pour des tâches et des combats supplémentaires tout au long de cette année", a-t-il poursuivi.

La campagne militaire israéliennes à Gaza, dont des bombardements aériens intensifs, a fait jusqu’à maintenant près de 22.000 tués, à 70%  des enfants et des femmes, ont été tuées depuis le début de la guerre. La bande de Gaza a été réduite en ruines à 80%.

Sur le terrain, des tirs d'artillerie et des frappes aériennes visant notamment les villes de Rafah et Khan Younès (sud) la nuit du Nouvel an, ont été rapportés par un correspondant de l'AFP.

Au moins 24 personnes ont été tuées dans ces frappes, selon le ministère de la Santé du Hamas. Toujours selon cette source, 15 cadavres de la même famille ont été récupérés lundi sous les décombres d'une maison bombardée dimanche soir à Jabaliya, dans le nord de Gaza.

"C'est la pire année de notre vie. Ils ont tué nos fils", a déclaré à l'AFP Sami Hamouda, 64 ans.

L'entrée dans la nouvelle année a aussi été rythmée par des sirènes d'alerte dans plusieurs parties d'Israël. Des journalistes de l'AFP à Tel-Aviv ont été témoins de l'interception des roquettes par les systèmes de défense antimissile israéliens à minuit précise.

- "Terrifié" -

Des personnes qui célébraient le Nouvel An dans une rue festive ont couru se mettre à l'abri, tandis que d'autres continuaient à faire la fête.

"J'étais terrifié, c'était la première fois que je voyais des missiles, c'est terrifiant, voilà la vie que nous vivons, c'est dingue", a déclaré à l'AFP Gabriel Zemelman, 26 ans, devant un bar de Tel-Aviv où il s'était rassemblé avec ses amis pour le réveillon.

Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas au pouvoir à Gaza, ont revendiqué cette attaque dans une vidéo publiée sur leurs réseaux sociaux, affirmant avoir tiré des roquettes M90 en "réponse aux massacres de civils" perpétrés par Israël.

L'armée israélienne a confirmé les tirs de roquettes, sans faire état de victimes ou de dégâts.

Dans la bande de Gaza assiégée, où 85% de la population a été déplacée et où la situation humanitaire est désespérée, les bombardements continuent sans relâche. La guerre se poursuivra encore pendant "de nombreux mois", a prévenu le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, malgré des appels pressants à un cessez-le-feu.

La veille, au moins 48 Palestiniens avaient été tués dans des frappes sur la ville de Gaza, et une autre frappe sur le campus de l'Université Al-Aqsa de Gaza avait fait au moins 20 morts, selon la même source.

L'armée israélienne a indiqué avoir tué plus d'une dizaine de combattants ennemis lors d'affrontements au sol, de frappes aériennes et de tirs de chars, ajoutant avoir localisé des tunnels du Hamas et des explosifs dans une école maternelle.

La guerre a provoqué d'immenses destructions et un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, placée par Israël en état de siège total depuis le 9 octobre, où la famine menace et où la plupart des hôpitaux sont hors service.

"L'année 2023 a été la pire de ma vie", raconte à l'AFP Ahmed al-Baz, 33 ans, qui a dû quitter son domicile dans la ville de Gaza pour un camp de fortune à Rafah, dans le sud du territoire. "Nous avons vécu une tragédie que même nos grands-parents n'ont pas connue", poursuit-il. "Nous avons vécu l'enfer et côtoyé la mort elle-même."

Tensions régionales -

Les médiateurs internationaux, menés par le Qatar et l'Egypte, négocient depuis quelques semaines en vain une pause dans les combats, après une trêve d'une semaine fin novembre ayant permis la libération de plus de 100 détenus israéliens.

Une délégation du Hamas s'est rendue vendredi au Caire pour transmettre "la réponse des factions palestiniennes" à un plan égyptien prévoyant la libération des détenus israéliens et une pause dans les hostilités.

La guerre à Gaza, qui fait craindre un embrasement régional, a ravivé par ailleurs les tensions à la frontière entre le Liban et Israël, théâtre quasi quotidien de frappes de l'armée. Elle a également annoncé dimanche soir avoir identifié et intercepté une "cible aérienne hostile" en provenance de Syrie, ainsi qu'un "avion hostile" qui se dirigeait vers son territoire.

En mer Rouge, l'armée américaine, en protecteur d’Israël, a annoncé dimanche avoir coulé trois bateaux des rebelles yéménites Houthis, accusés d'avoir attaqué un porte-conteneurs. Dix d'entre eux ont été tués par cette attaque de "l'ennemi américain", a confirmé sur X (ex-Twitter) le porte-parole des rebelles Yahya Saree. (Quid avec AFP)

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