ONU SAHARA MAROCAIN: BANCO POUR LE ROYAUME ! - Par Mustapha SEHIMI

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Le Roi Mohammed VI procédant, le 8 février 2016, au Port de Dakhla, à l'inauguration de la barge de désalinisation d'eau de mer «Oued Massa».

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Le Maroc s'est félicité officiellement de la résolution 2703 votée par le Conseil de sécurité le lundi 30 octobre courant relative à la question nationale. Une consécration de sa diplomatie du bien-fondé de ses droits légitimes et de sen titres historiques. Un échec patent de l'Algérie et du mouvement séparatiste...

C'est là un texte qui a été adopté par treize voix et deux abstentions (Russie, Mozambique). Des précisions sont à donner à cet égard. L'ambassadrice américaine, Kelly Craft, avait préparé l'avant-projet. Une tradition convenue où le chef de la mission diplomatique américaine est le "pen holder" (porte-plume); il a en charge la base du rapport du secrétaire général de 1'ONU rendu public le 3 octobre et du briefing de l'envoyé personnel de ce responsable onusien, Staffan de Mistura et du chef de MINURSO, Alexander Ivanko, en date du 16 octobre devant cette même haute instance onusienne. Suivent des contacts avec les quatorze autres membres du Conseil pour arrêter un projet on l'appelle un papier"bleu" dans le vocabulaire du palais de verre de Manhattan. Ce projet a été inscrit à l'ordre du jour de la réunion du Conseil fixé au lundi 30 octobre à 15 heures.

La représentante US a souligné le soutien de son pays à la proposition marocaine d'autonomie comme étant "sérieuse, crédible et une approche potentielle qui pourrait satisfaire les "aspirations" à une solution pragmatique, durable et basée sur le compromis". Elle a également réaffirmé le soutien de Washington à De Mistura et exprimé encore la préoccupation américaine de la situation dans les camps de Tindouf. Dans ce même registre, il vaut de souligner les termes de l'explication de l'ambassadeur français de son vote favorable. Voici un an, il avait voté mais sans sacrifier à un commentaire... Cette fois-ci, il a rappelé la "préoccupation (de Paris) concernant les violations de cessez-le-feu". Plus encore: il a ajouté que "la France soutient d'une manière historique le plan d'autonomie marocain qui est sur la table depuis 2007 doit avancer". Soutien "historique", nécessité d'appliquer ce plan: des termes nouveaux qui traduisent bien une forte inflexion de 1a position de Paris à propos de la cause nationale. Une évolution qui témoigne désormais d'une meilleure prise en compte des avancées de la diplomatie marocaine et de la dynamique qui les accompagne. Celle-ci est illustrée par la trentaine de consulats généraux ouverte à Laâyoune et Dakhha par des pays africains, arabes et d'Amérique latine mais aussi que 84% den 193 États membres de l'ONU favorables à l'initiative marocaine d'autonomie en date du 11 avril 2007 déposée au Conseil de sécurité. Le vote abstention de Moscou reprend celui d'octobre 2022 et même celui des années précédentes. Sauf qu'en 1'espèce, le représentant russe a été plus "activiste" : il a récusé le projet de résolution "déséquilibré"; il a aussi récusé le format des tables rondes avec les quatre parties en proposant des négociations directes entre Rabat et le mouvement séparatiste. Nul doute que Rabat prendra en compte cette position dans la réévaluation des relations avec ce pays...

Dans sa conférence de presse tenue le journal même, au siège des Nations-Unies, 1'ambassadeur du Royaume, Omar Hilale, a mis en relief les fondamentaux de cette Résolution. Pour ce qui est des projectiles sur Es-Semara, i1 a précisé ce qui suit: qu'une enquête a été ouverte à la diligence du procureur général près la cour d'appel de Laâyoune; qu'elle fera l'objet d'une transmission à la MINURSO et au Conseil de sécurité; que les responsabilités seront alors bien déterminées et que le Maroc apportera alors les réponses les plus appropriées. Sur d'autres points, il a de nouveau mis en cause 1'Algérie, citée cinq fois dans la résolution, s'obstinant dans le refus de s'insérer dans le format des tables rondes avec les quatre parties (Maroc, Algérie, Mauritanie et mouvement séparatiste) et refusant de surcroît de préciser sa position. Il a aussi relevé le satisfecit donné au Royaume à propos de l'action du CNDH et de ses délégations régionales (Laâyoune) dans les provinces sahariennes récupérées en interaction avec les organismes spécialisés onusiens alors que les camps de Tindouf, eux continuent à accuser de graves violations et répressions ; et que les réfugiés ne sont pas enregistrés par le résolution du Conseil de sécurité et qu'ils sont ainsi soustraits  avec été treizième Résolution à la protection des conventions internationales sur les réfugiés.

Cela dit, que retenir dans cette révolution 2703 ? Le primat d'une "solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, basée sur le compromis". La demande d'une coopération plus intense entre les quatre parties en vue d'une participation accentuée au processus politique, laquelle ne peut contribuer à "la stabilité et à la sécurité dans la région du Sahel" et à la croissance dans la région. L'importance du rôle de la MINURSO a été soulignée avec la nécessité de son "réapprovisionnement sûr et régulier" référence est faite ici à la mise en cause directe, il faut bien le dire, du mouvement séparatiste qui a multiplié les obstacles et les obstructions dans ce domaine alors que le Maroc lui apporte son total concours.

La rupture du cessez-le-feu par le "Polisario" est une profonde inquiétude" pour le Conseil de sécurité. Deux jours auparavant seulement, dans la nuit du 28 octobre, quatre roquettes ont été tirées sur Dakhla, faisant un mort et trois blessés. Tout au long de l'année écoulée, des centaines d'incidents militaires ont été relevés par la MINURSO avec d'ailleurs des communiqués fantasmagoriques.

La Résolution insiste, par ailleurs, sur la nécessité d'"une plus grande volonté politique des parties de parvenir à une solution". A cette fin, leurs propositions respectives doivent être approfondies; les engagements doivent aussi être renouvelés sur des bases de "réalisme et d'esprit de compromis". Enfin, ceci: la situation des réfugiés dans les camps de Tindouf et ce à tous égards (malnutrition, maladie,...). L'Algérie refuse toujours leur identification par le Haut-Commissariat aux Réfugiés. La cause est entendue. La position de ce pays est de nouveau mise à nu par le Conseil de sécurité. Et le Maroc capitalise de nouveau la consécration de ses positions. Banco ? Oui ! Veille et vigilance en même temps...

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