Pour Sánchez, reconnaître l'Etat palestinien est dans l'intérêt de l'Europe

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En cas d'absence d'accord au sein de l'UE, le Premier ministre espagnol, dont le pays assure actuellement la présidence tournante du Conseil européen, n'a pas écarté l'éventualité d'une reconnaissance unilatérale par Madrid.

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Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a estimé jeudi qu'il était "dans l'intérêt" de l'Union européenne de reconnaître l'Etat palestinien, une étape selon lui nécessaire pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien et pour "stabiliser" la région.

"Il est évident que nous devons trouver une solution politique pour mettre fin à cette crise et cette solution passe, à mon avis, par la reconnaissance de l'Etat palestinien", a assuré le chef de gouvernement socialiste dans un entretien à la télévision publique RTVE.

Cette reconnaissance est "dans l'intérêt de l'Europe", pour "une raison morale, parce que ce que nous voyons à Gaza n'est pas acceptable", mais aussi "géopolitique", parce qu'elle contribuera à "stabiliser" la région, a-t-il poursuivi.

M. Sánchez, reconduit fin novembre pour un nouveau mandat de quatre ans dans le cadre d'une coalition avec l'extrême gauche, s'est engagé lors de son discours d'investiture à "œuvrer en Europe et en Espagne pour reconnaître l'Etat palestinien".

En cas d'absence d'accord au sein de l'UE, le Premier ministre espagnol, dont le pays assure actuellement la présidence tournante du Conseil européen, n'a pas écarté l'éventualité d'une reconnaissance unilatérale par Madrid.

Plusieurs pays européens ont déjà franchi ce pas, à l'image de la Hongrie, de la Pologne ou de la Roumanie. Mais la plupart l'ont fait avant d'entrer dans l'UE et aucun des principaux Etats membres ne figure dans cette liste, ce qui pourrait faire de l'Espagne un pionnier.

En 2014, le Parlement espagnol, sous un gouvernement conservateur, avait adopté une résolution appelant à cette reconnaissance, soutenue par l'ensemble des formations politiques. Ce vote, non-contraignant, n'a cependant pas été suivi d'effet.

"La situation a changé", estime Pedro Sánchez, qui évoque l'incompréhension des pays arabes face à l'UE. "Ces dernières années, nous avons vu comment Israël occupait de façon systématique le territoire palestinien", donc "je crois que nous devons aborder cette question", a-t-il dit.

Les prises de positions du responsable socialiste, l'une des voix les plus critiques au sein de l'UE vis-à-vis de l'Etat hébreu, ont suscité des tensions ces derniers jours avec Israël, qui a accusé Madrid de "soutenir le terrorisme" et convoqué vendredi l'ambassadeur espagnol après des déclarations de M. Sánchez à Rafah.

"Les pays amis doivent se dire la vérité", a défendu jeudi M. Sánchez, en rappelant avoir condamné sans équivoque l'attaque du Hamas le 7 octobre. "Mais nous devons dire à Israël avec la même conviction" qu'il doit agir en respectant le "droit international", a-t-il insisté. (AFP)

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