78 milliards de dollars nécessaires pour ancrer le Maroc sur une trajectoire de résilience et bas carbone d’ici 2050

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Le vice-président de la BM pour la Région MENA, Ferid Belhaj (Photo) - Le climat et le développement du Maroc vus par la Banque Mondiale, un rapport qui ‘’éclaire’’ (Nizar Baraka)

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Rabat - Le Rapport sur le climat et le développement (CCDR) du Maroc, élaboré par la Banque mondiale (BM), a été présenté jeudi à Rabat, lors d'une conférence marquée par la présence du ministre de l’Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka.

Les CCDR sont un nouvel outil de diagnostic de la Banque mondiale ayant pour objectif d'étudier les liens entre climat et développement et de cerner les interventions prioritaires pour renforcer la résilience et atténuer les émissions de carbone tout en soutenant la croissance économique et en réduisant la pauvreté.

Le rapport sur le climat et le développement du Maroc identifie trois enjeux prioritaires en soutien à une action climatique urgente : lutter contre la pénurie d’eau et les sécheresses, améliorer la résilience aux inondations et décarboner l’économie en se penchant également sur les enjeux transversaux que constituent le financement, la gouvernance et l’équité.

Ce rapport, selon Nizar Baraka, est de nature à enrichir le débat sur le sujet du changement climatique au Maroc et surtout éclairer et conforter l'action publique déjà initiée depuis plusieurs années, et qui se poursuit "avec force".

Le ministre a rappelé que grâce aux orientations du Roi Mohammed VI, l’État marocain a entrepris des efforts importants sur des sujets majeurs, objets de ce rapport, mettant en avant les actions menées en faveur du développement des énergies renouvelables, ainsi que celles relatives à l'efficacité énergétique, au traitement des eaux, à la lutte contre la pollution et à la décarbonation.

Le changement climatique fait peser de grands risques sur les pays du monde entier, particulièrement les pays en développement mettant en difficulté les économies et les conditions de bien-être humain, a-t-il fait observer, appelant à utiliser ces risques comme opportunité de croissance, de développement, d'inclusion et d'équité.

Pour le directeur général des Opérations de la BM, Axel van Trotsenburg,  le rapport explore les liens entre le climat et le développement dans un contexte de crises multiples, notamment la crise climatique, que le monde ne peut se permettre d'ignorer.

Ces crises présentent des conséquences dévastatrices chez les populations et les économies et que d'autant plus, ce changement climatique représente un défi supplémentaire notamment pour les personnes les plus vulnérables.

Le rapport consacré au Maroc est le premier publié pour un pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), a-t-il noté, relevant que le CCDR identifie les domaines des actions prioritaires sur lesquelles il faut revenir pour renforcer la résilience et réduire les émissions tout en soutenant la croissance économique.

De son côté, le vice-président de la BM pour la Région MENA, Ferid Belhaj a indiqué que la complémentarité entre le climat et le développement se révèle chaque jour et que le rapport s'inscrit dans un cadre de dialogue et d'échange sur le sujet.


Revenant sur les investissements nécessaires au développement économique, M. Belhaj a souligné l'importance d'avoir une plateforme ouverte et propice aux investissements privés.

Et de soutenir que le rôle de l’État dans l'économie doit être revu et que le rôle du secteur privé dans la promotion et le développement économique doit être prééminent, en tirant davantage profit des potentialités du secteur privé, de l'entrepreneuriat et de la créativité.

Chiffres clés du Rapport 

- Environ 78 milliards de dollars (en valeur actuelle) est le montant total des investissements nécessaires pour ancrer solidement le Maroc sur une trajectoire de résilience et bas carbone à l’horizon 2050;

- Un niveau optimal d’investissements dans la gestion du risque de catastrophe permettrait de couvrir l’équivalent de 15 à 20% des pertes moyennes annuelles, soit un montant annuel d’investissement moyen compris entre 67 et 90 millions de dollars;

- Plus de 85% de l’électricité pourrait être produite à partir d’énergies renouvelables d’ici 2050, contre 20% en 2021. Avec, à la clé, la création d'au moins 28.000 emplois nets par an (soit 140.000 emplois en cinq ans) dans les seuls secteurs du renouvelable et de l’efficacité énergétique;

- Environ 53 milliards de dollars est le coût de la décarbonation au cours des trois prochaines décennies, sachant que ces investissements seront en grande partie pris en charge par le secteur privé, sous réserve de la mise en œuvre de politiques sectorielles adaptées;

- Les besoins d’investissement en matière d’atténuation et d’adaptation nécessiteraient environ 23,3 milliards de dollars d’ici 2030 (dont les deux tiers consacrés à l’adaptation), 25 milliards de dollars entre 2031 et 2040, et 29,5 milliards de dollars entre 2041 et 2050

 

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