chroniques
Un discours fondateur
Le Roi a balayé la propagande des adversaires au Maroc. Le seul leadership qui compte c’est celui de l’Afrique. Le Maroc revient à l’Union Africaine, pour porter la cause du continent
Dès que le Maroc a officiellement réintégré l’Union Africaine et à une majorité écrasante, S.M le Roi a rejoint le Sommet d’Addis-Abeba et a prononcé un discours, qui constitue une véritable charte. Le Souverain a d’abord déclaré sa flamme au continent : « ma maison, ma famille ». Cet aspect émotionnel a été très prégnant lors de ce discours. Le Roi a aussi voulu réitérer l’engagement du Maroc en faveur de son continent. Même en dehors des institutions de l’Union Africaine, le Maroc a œuvré pour la paix, en participant aux missions onusiennes, en initiant des processus en Libye et au Mali. En défendant, lorsqu’il était membre non permanent du Conseil de sécurité, une approche africaine pour la résolution des conflits.
Le Roi du Maroc s’est aussi longuement étalé sur l’approche marocaine du développement Sud-Sud. Rappelant ses visites aux pays d’Afrique, 46 au total dans 25 pays, il a souligné qu’à chaque fois, elles se soldaient par des actions, des programmes au profit de la population. Le projet du Gazoduc africain atlantique, par exemple, bénéficiera à toutes les populations de l’Afrique de l’Ouest et contribuera à « structurer un marché régional de l’électricité et constituera une source substantielle d’énergie au service du développement industriel ». Les différents projets ayant trait à l’agriculture, au développement durable, répondent à la première angoisse du continent, celle de la sécurité alimentaire. Le Maroc propose une expertise, mais aussi une place de leader sur le marché des fertilisants.
Le Roi a balayé la propagande des adversaires du Maroc. Le seul leadership qui compte c’est celui de l’Afrique. Le Maroc revient à l’Union Africaine, pour porter la cause du continent, la paix, la stabilité, le développement. Le Maroc récuse l’approche qui veut maintenir le continent dans un statut de pourvoyeur en ressources naturelles, rivé aux aides occidentales.
Le Roi n’a pas évoqué la question du Sahara. Il a juste acté la mort de l’UMA. Alors que d’autres ensembles régionaux fonctionnent, l’intégration économique, les échanges entre les pays du Maghreb sont ridiculement faibles.
Ce discours des sentiments est aussi celui de la vision d’une coopération africaine au profit des peuples. Il est historique parce que, justement, il rejoint le rêve des pères fondateurs d’un continent multipliant les synergies pour améliorer la vie de tout un chacun. C’est à Casablanca que ce rêve a été esquissé. Faut-il le rappeler ?