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Fès expose l’architecture andalouse : un dialogue visuel entre le Maroc et l’Espagne

En filigrane, cette exposition propose bien plus qu’un parcours visuel. Elle offre une immersion dans un univers architectural où chaque pierre raconte une rencontre
À l’Institut Cervantes de Fès, les murs vibrent d’histoire. Mercredi soir, l’établissement culturel a accueilli le vernissage d’une exposition photographique exceptionnelle : *« Architecture andalouse : Point de rencontre entre Occident et Orient islamique ». Une initiative conjointe de l’ambassade d’Espagne au Maroc, de la Fondation El Legado Andalusí et de l’Institut Cervantes, qui met à l’honneur un patrimoine architectural commun, profondément enraciné des deux côtés de la Méditerranée.
Une exposition, miroir d’un héritage partagé
À travers une cinquantaine de clichés soigneusement sélectionnés, les visiteurs sont invités à découvrir l’essence de l’architecture andalouse. Palais majestueux, minarets élancés, bains traditionnels, tours fortifiées et citadelles imposantes se dévoilent sous l’objectif des photographes, témoins d’un passé où les influences orientales et occidentales se mêlaient harmonieusement.
L’exposition raconte plus qu’une histoire esthétique : elle illustre un héritage séculaire, né de la coexistence culturelle entre l’Espagne musulmane médiévale et le Maghreb, et perpétué par des siècles d’échanges, de migrations, et de transferts de savoirs.
Un hommage à la civilisation andalouse
Dans son discours inaugural, Oscar Pujol Riembau, directeur de l’Institut Cervantes de Fès, a rappelé l’importance de cette exposition comme un acte de mémoire et de transmission. « Ces photographies immortalisent la grandeur de la civilisation andalouse, berceau de l’architecture islamique en Europe. Elles nous rappellent combien cette culture a façonné non seulement les paysages urbains, mais aussi les valeurs de tolérance, de dialogue et d’innovation. »
Huit siècles de mémoire entre deux rives
Présente à Fès pour l’occasion, María de la Concepción de Santana Fernández, directrice de la Fondation El Legado Andalusí, a souligné l’objectif fondamental de cette initiative : faire rayonner un patrimoine commun vieux de plus de huit siècles. « Il est essentiel que les jeunes générations s’approprient cette mémoire, qu’elles en soient les gardiens pour demain. Cette exposition n’est pas un simple regard sur le passé, mais une passerelle vers l’avenir », a-t-elle déclaré.
Un lien vivant entre passé et présent
L’aspect académique n’a pas été en reste. Mustapha Ijaali, président de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès, a insisté sur la dimension éducative et diplomatique de cette exposition. Il a affirmé la volonté de son institution de renforcer les partenariats avec les universités espagnoles et de contribuer activement à la valorisation de ce legs culturel.
« Ce dialogue architectural est aussi un dialogue humain, un rappel que le Maroc et l’Espagne, au-delà de leur proximité géographique, partagent une mémoire vivante », a-t-il ajouté.
Une invitation au voyage et à la redécouverte
En filigrane, cette exposition propose bien plus qu’un parcours visuel. Elle offre une immersion dans un univers architectural où chaque pierre raconte une rencontre, chaque voûte symbolise un pont entre civilisations. À l’heure où les identités se redéfinissent dans un monde globalisé, ces images agissent comme un rappel discret mais puissant : notre richesse vient aussi de ce que nous partageons.