Le développement territorial de la région de Tanger au cœur des débats d’une table ronde

5437685854_d630fceaff_b-

581
Partager :

Une table ronde sous le thème " Développement territorial de Tanger et sa région : vers quels nouveaux paradigmes ? " a été organisée, mercredi dernier dans la ville du détroit, par le think tank Al Mountada. Faisant l’objet "d’échanges fructueux et pragmatiques", ce rendez-vous a  permis de mieux comprendre les enjeux auxquels fait face la région, et d’identifier les leviers d’un développement harmonieux et inclusif en phase avec les aspirations des Tangérois.

"Première région industrielle, à l’horizon 2030"

« La ville de Tanger a connu ces dernières années un développement inouï, que ce soit dans les métiers mondiaux, le développement des infrastructures ou encore l'attraction des investissements directs étrangers. La région sera, à horizon 2030, la première région industrielle du Royaume dépassant ainsi celle de Casablanca-Settat », indique-t-on dans un communiqué d’Al Mountada parvenu à Quid.ma.

En revanche, « il reste à déployer des efforts considérables en matière de formation professionnelle afin d’accompagner les besoins du secteur privé, et ensuite à accélérer le développement de l’intégration des filières », ajoute la même source.

Pour en débattre, le think-tank a fait appel à des professionnels, des responsables du milieu associatif et des chercheurs, à savoir : Hakim Abdelmoumen, président de la Fédération de l’automobile, Omar Moro, président de la Fédération marocaine des CCIS, Karim Cheikh, président du GIMAS, Adil Rais, président de la CGEM Nord, Mohamed Abdi, auteur d’un rapport sur les migrations pour le CESE, Rachid Taferssiti, écrivain et président de l’Association El Boughaz, et les enseignants chercheurs Abderrahman Sedikki, Yasmina Alaoui et Mostapha Abakouy, rapporte la même source.

Pour le président de la Fédération marocaine des CCIS, Omar Moro, il est important de croire en l’industrie mais pas seulement, le secteur touristique est aussi très important pour la région. D’autres secteurs, notamment le commerce et l'artisanat, qui représentent pourtant d’importants bassins d’emploi ne sont pas priorisés par les politiques publiques et il conviendrait d’y remédier.

Lors de son allocution, le président de la Fédération de l’automobile a attiré l’attention sur le fait que "ce n'est pas l'automobile qui va développer tout le territoire national. D'autres secteurs pourraient être développés, comme par exemple le secteur de l’électroménager". D’ailleurs, "les métiers mondiaux ne peuvent répondre eux seuls à tous les problèmes, mais pourraient être considérés comme un modèle de développement", a-t-il ajouté.

Pour Karim Cheikh, les efforts doivent être déployés sur "la formation, le talon d'Achille du développement", or selon lui aujourd’hui, les techniciens formés sont soit débauchés à l'étranger, soit par les entreprises concurrentes au sein de l’écosystème. 

Cité également par le communiqué, Adil Raïs a affirmé que « Tanger aujourd’hui, de par ses infrastructures : autoroutes, TGV dernièrement, ports est un pôle d’attraction exceptionnel au Maroc et je dirai au niveau africain également ». 

Mohamed Abdi, auteur d’un rapport sur les migrations pour le CESE, a affirmé que "le smic d'une ville est sa propreté et sa sécurité". Tanger dispose de ce point de vue d’atouts majeurs : qualité de vie, infrastructures importantes et patrimoine valorisé. Par ailleurs, la Région de Tanger est centrale sur la question migratoire : "Face à la crise migratoire qui s’abat sur la méditerranée, le danger et les coûts élevés de passage par le couloir libyen, le passage obligé des flux migratoires par le couloir tangérois a fait que le Maroc n’est plus seulement un pays de transit mais aussi d’accueil " relaye-t-on.

En ce qui concerne Abderrahman Sedikki, la question est de savoir "comment concilier le développement et ses retombées pour les habitants ?". Une partie qui est loin d’être gagnée d’avance, puisque "les métiers mondiaux n’ont créé que peu d'emplois", a-t-il déclaré. Pour lui, c’est toute l’approche adoptée qui doit être changée. 

lire aussi