Oujda la tolérante, la ville qui n’a jamais connu de Mellah

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Oujda, berceau de tol?rance : "Il n'y a jamais eu de Mellah juif dans la ville"?

Selon les donn?es historiques disponibles jusqu'? 1906, il n'y a jamais eu de "Mellah" dans ville d'Oujda, ce qui t?moigne de la profondeur des valeurs de tol?rance et de coexistence chez les habitants de cette ville, a affirm? le chercheur marocain Badr El Mkari. Si le terme "mellah" a ?t? utilis? de mani?re m?taphorique par certaines sources coloniales fran?aises, il d?signait en r?alit? le fait que la majorit? des juifs r?sidaient dans un espace g?ographique ouvert dans la m?dina d'Oujda, sur la route El Mazouzi et aux quartiers Ouled Amran et Ahl El Jamel, pr?cise Badr El Mkari, professeur de l'Universit? Mohammed 1er d'Oujda. Le chercheur marocain, qui a pass? des d?cennies ? ?tudier l'histoire du Maroc et de l'Oriental, s'est attard? sur certains des grands attributs des valeurs de coexistence et de tol?rance dans l'histoire des juifs d'Oujda, indiquant ? cet ?gard que la multiplicit? des racines juives de la ville n'a pas emp?ch? les trois temples juda?ques (Al Hibra, Ouled Yechou et Ouled Ben Deri?) d'impr?gner les sp?cificit?s de l'?cole marocaine juive. Parmi les signes de tol?rance de la part des habitants musulmans d'Oujda envers leurs concitoyens juifs, le respect de certains sites qui jouissaient d'un statut particulier aupr?s des juifs de la ville, notamment le site Makhlouf Ben Dahan El Yeznasni, mort aux alentours de 1800, et celui d'Omran Rouass, d?c?d? vers 1820, ou encore celui de Haim Amouyal qui a disparu vers 1875. El Makri a ?galement mis en exergue les similitudes vestimentaires et culinaires entre marocains juifs et musulmans, avec notamment le port de la djellaba et des babouches jaunes pour les hommes, ainsi que la pr?paration de mets et de sucreries comme la "dafina", les cornes de gazelles, le "makroute" ou la "chamia". Par ailleurs, le chercheur a relev? la passion des juifs d'Oujda pour la musique et la po?sie andalouses, expliquant que la musique juive de l'?poque ?tait chant?e en arabe et accompagn?e de m?lodies andalouses. Il a cit? ? cet effet, les chansons de Samy El Maghribi (1922-2008), l'une des voix les plus populaires de la musique juive dans les ann?es soixante. D'autre part, a-t-il not?, les juifs et les musulmans ne rechignaient pas ? choisir les m?mes pr?noms pour leurs enfants, notamment les pr?noms f?minins A?cha, Roukaya, Ma?mouna, Sultana, Masso?da, Yamna, Elalya, Zohra et Aziza. L'universitaire n'a pas manqu? de signaler la contribution des familles "Ameslem" et "Cohen" ? la cr?ation du club Mouloudia d'Oujda en 1946.

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