Aux prises avec ses dissensions internes, la majorité gouvernementale n’a rien changé à la vie des Marocains

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Conseil-de-gouvernement

Existe-t-il encore une majorit? homog?ne?? La solidarit? gouvernementale est-elle toujours d?actualit??? Les partis au pouvoir sont-ils sur la m?me longueur d?ondes et jouent-ils la m?me partition?? A quelques ?mois des ?lections l?gislatives, ??Moubacharatan maakoume??, l??mission phare de 2M, a choisi mercredi soir d?ouvrir le d?bat sur la coh?sion de la coalition gouvernementale. Pour la circonstance, Jamaa Goulahcen a mis face ? face ?deux ministres de la majorit? et autant de leaders de l?opposition. ?

Avec Mostafa Khalfi, le porte parole du gouvernement Benkirane, Nabil Benabdallah, le ministre de l?habitat et de la politique de la ville qui est aussi et surtout secr?taire g?n?ral du PPS (et caution de gauche d?un gouvernement ultra conservateur) ?tait dans le r?le de la d?fense d?un bilan de l?Ex?cutif jug? ??honorable?? par les deux hauts responsables. ?En face, Mohamed Sajid, le patron de l?Union constitutionnelle et Mostafa Bakkouri qui pr?side aux destin?es du Parti Authenticit? et Modernit? ?taient tout ? la mise en perspective d?une majorit? dans tous ses ?tats qui n?a rien chang? ? la vie quotidienne des Marocains.

Deux ?v?nements ont retenu l?attention de l?opinion publique et occup? une bonne partie du d?bat de mercredi soir. ?D?abord le fond de d?veloppement rural dont l?article 30 de la loi de finances ? fait du ministre de l?agriculture, Aziz Akhennouche l?ordonnateur au grand dam du chef de gouvernement. On s?en souvient, Abdelilah Benkirane avait cri? au loup et contest? une telle mesure qu?il avait pourtant valid?e. L??change entre le premier ministre et son ministre a ?t? vif.? Les accusations de complot port?es ?contre Akhennouch ont m?me pouss? ce dernier ? ?faire un communiqu? ?pour ?menacer de d?mission. ?Une premi?re dans l?histoire des gouvernements qui se sont succ?d? au Maroc.

A l?insu du plein gr? de Benkirane

L?affaire a tenu en haleine le landerneau politique. Les m?dias ont particuli?rement suivi cet ?pisode r?v?lateur d?un malaise profond de la coalition au pouvoir, mettant en sc?ne un chef de gouvernement qui accuse deux de ses ministres ?-Akhennouch et Boussa?d en charge de l??conomie et des finances- ?et un responsable gouvernemental qui a choisi de r?agir ? la th?orie du complot en rendant publique toute la v?rit? sur cette affaire. Benkirane savait. Benkirane a donn? son accord pour que le ministre de l?agriculture soit en charge d?un tel fonds destin? ? sortir du d?senclavement et de la pr?carit? plusieurs milliers de douars.

L??pisode du fonds du d?veloppement rural ? peine termin?, voil? que surgit une seconde affaire qui met ? mal une fois de plus et une fois de trop la suppos?e homog?n?it? de la majorit?. Cette fois, c?est le ministre de l??ducation nationale qui est dans le viseur de M. Benkirane. Mardi 1er d?cembre, Abdelilah Benkirane passe son grand oral devant la chambre haute. Et c?est du haut de la tribune parlementaire dans une s?ance parlementaire mensuelle et ?publique que le patron de l?Ex?cutif d?cide de d?savouer Rachid Belmokhtar. La s?quence est m?morable. Et elle est diffus?e en direct par la t?l?vision marocaine. En cause, la d?cision ?prise par le ministre de l??ducation nationale de franciser les math?matiques et les sciences physiques ?d?s la rentr?e prochaine. Le r?quisitoire d?Abdelilah Benkirane contre son propre ministre de l??ducation nationale a les accents d?un r?glement de comptes qui fait d?sordre au sein d?une coalition o?, ? l??vidence, les islamistes au pouvoir veulent faire cavalier seul.

??Des ?piph?nom?nes, des petits couacs sans importance?? a tent? d?expliquer le PJDiste Mostafa El Khalfi sur le plateau de 2M avant de r?citer une interminable ?tirade sur le bilan gouvernemental.

Un discours lourd de sous-entendus

Sur la question du d?sordre dans la majorit?, le discours tenu par Nabil Benabdallah, a ?t? lourd de sous entendus, ajoutant plus encore ? la confusion. ?En bon ?l?ve de la coalition, le leader des anciens communistes a en effet laiss? entendre qu? ??on?? ne laisserait pas le chef de gouvernement exercer l?ensemble de ses pr?rogatives ? l?ombre de la constitution de 2011. ??On?? prendrait des d?cisions ? son insu. Ce qui suppose, m?me si Benabadallah ne le dit pas directement, que les ministres technocrates ?puisque ce sont eux qui ont servi de r?v?lateur ? la non coh?sion du gouvernement- ne seraient pas autonomes. ?Le ministre de l?habitat et de la politique en dit-il trop ou pas assez?? Il est en tout cas sur la ligne de ??laissez-nous gouverner au nom de la d?mocratie??.

A quelques mois des l?gislatives, le bilan de la majorit? au pouvoir ne se r?sume pas ? ses seules dissensions. ?Mais c?est comme quand le thermom?tre montre que la fi?vre est mont?e ? 42. Ce qui est symptomatique de quelque chose de profond et inqui?tant??, l?che le secr?taire g?n?ral du PAM.

Sur le plateau, des chiffres volent. La fin de la compensation est mise en avant. Le Ramed est brandi comme argument de vente, m?me si le syst?me est au bord de la faillite. Les ?quilibres macro-?conomiques sont explicit?s en long et en large.

Mohamed Sajid, le SG de l?union constitutionnelle, l?ve les yeux au ciel. ??La vie des Marocains a ?t-elle chang? depuis que vous ?tes aux commandes du pouvoir. ?A l?h?pital, la prise en charge du citoyen est-elle meilleure?? Quand ce m?me citoyen envoie ses enfants ? l??cole publique est-il satisfait?? Son pouvoir d?achat s?est-il am?lior??? Messieurs, ce ne sont pas les ?quilibres macro-?conomiques qui am?liorent l?ordinaire des Marocains?!?? conclut-il.

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