La consommation des ménages en légère hausse et l’inflation à 6,1%,

5437685854_d630fceaff_b-

Le déficit pluviométrique chronique depuis plus de deux années et les chaleurs exceptionnelles auraient eu un impact négatif sur les rendements des cultures

1
Partager :

Rabat - La consommation des ménages devrait enregistrer une hausse de 1,2% au premier trimestre 2024, en variation annuelle, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).

"La demande intérieure serait tirée par l’amélioration des dépenses de consommation des administrations publiques, qui devraient, en outre, renforcer leurs investissements durant cette période", précise le HCP dans son point de conjoncture du quatrième trimestre 2023 et des perspectives pour le premier trimestre 2024.

"La décélération des revenus, fortement ressentie dans les régions rurales en raison de conditions climatiques défavorables, impacterait les dépenses des ménages, mais serait quelque peu atténuée par l’accroissement des transferts publics", explique le HCP.

En revanche, les investissements des entreprises non financières ralentiraient, dans un contexte de maintien de la hausse des coûts de financement bancaire, indique la même source.

Par ailleurs, le HCP relève que pour le troisième trimestre consécutif, la contribution des échanges extérieurs à l’activité économique demeurerait négative, amputant la croissance économique globale de 1,8 point.

"Malgré la solidité de la demande étrangère pour les produits automobiles et la progression continue des exportations de dérivés du phosphate, la croissance du volume des exportations de biens et services ralentirait à 11,4% au premier trimestre 2024, contre 15,5% au trimestre précédent, en raison du ralentissement des services", estime le HCP.

Parallèlement, la croissance des importations resterait soutenue, stimulée par l’amélioration de la demande intérieure et la relance des achats en demi-produits.

L’inflation aurait atteint +6,1% au titre de l’année 2023, après +6,6% en 2022

Cette évolution traduit principalement le reflux des pressions inflationnistes importées et le maintien des tensions sur les prix des produits alimentaires locaux, comme les produits frais, les viandes et l’huile d’olive, sur fond du renchérissement des coûts de production, notamment de l’irrigation, des engrais et des aliments de bétail, explique le HCP dans son point de conjoncture du quatrième trimestre 2023 et des perspectives pour le premier trimestre 2024.

L’inflation sous-jacente serait, pour sa part, passée de +5,8% en 2022 à +5,9% en 2023, en lien avec la progression plus soutenue des prix des services, fait savoir la même source.

Au quatrième trimestre 2023, l’inflation aurait de nouveau diminué, poursuivant son processus de décélération ininterrompu depuis trois trimestres. La progression annuelle de l’indice des prix à la consommation aurait ralenti, pour atteindre +3,9%, après +4,9% au troisième trimestre et +6,8% au deuxième.

Ce recul limité aurait résulté d’une progression moins soutenue des prix des produits alimentaires, s’établissant à +8,1% sur un an, après avoir atteint +10,7% au troisième trimestre et d’une évolution des prix des produits non-alimentaires au même rythme du trimestre précèdent, soit +1%, en glissement annuel.

L’apaisement de la hausse des prix aurait concerné toutes les composantes à l’exception de l’énergie qui aurait affiché une baisse moins marquée que le trimestre précédent (-1,5%, après -5,1%), précise le HCP.

L’effet de base baissier, lié aux prix très élevés des produits pétroliers à la même période en 2022, aurait été, en partie, compensé par le renchérissement des prix des carburants au mois d’octobre.

L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix soumis à l’intervention de l’État et les produits à prix volatils, aurait, pour sa part, poursuivi sa descente, passant de +5% au troisième trimestre à +3,6% au quatrième.

Elle aurait profité de l’allègement des pressions inflationnistes sur les produits alimentaires, les produits manufacturés et les services, en lien avec le recul des prix de certaines matières premières importées. Malgré cette dynamique désinflationniste, l’inflation aurait peiné à retrouver son niveau d’avant 2022.

Les prix seraient restés toujours supérieurs à ceux qui prévalaient avant la guerre en Ukraine, en dépit de l’atténuation des tensions sur les prix des matières premières, surtout pour les produits alimentaires, dont les prix auraient continué à évoluer à des niveaux encore élevés.

En particulier, les prix des produits frais auraient affiché l’augmentation la plus élevée au quatrième trimestre (+17,3% sur un an).

Le déficit pluviométrique chronique depuis plus de deux années et les chaleurs exceptionnelles auraient eu un impact négatif sur les rendements des cultures, induisant un resserrement de l’offre de produits agricoles sur le marché local et des pressions sur la formation de leurs prix.

 

lire aussi