Banque mondiale: Les transferts d’argent des migrants ''résistent, mais marquent le pas''

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Les remises de fonds devraient s’accroître de 1,4% pour s’établir à 656 milliards de dollars en 2023, dans "la perspective probable d’un ralentissement de l’activité économique dans les pays d’origine de ces fonds

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Washington - Les transferts d'argent des migrants vers les pays pauvres et à revenu intermédiaire continuent de s'accroître mais marquent le pas à cause d'un probable ralentissement de l’activité économique dans les pays d’origine de ces fonds, selon une nouvelle étude de la Banque mondiale.

Ces remises de fonds devraient s’accroître de 1,4% pour s’établir à 656 milliards de dollars en 2023, dans "la perspective probable d’un ralentissement de l’activité économique dans les pays d’origine de ces fonds qui limitera les possibilités d’emploi et de progression salariale chez les travailleurs migrants", indique l'institution financière dans sa dernière Note d’information sur les migrations et le développement.

S'agissant de la tendance au niveau du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, les envois de fonds des migrants ont diminué de 3,8% pour s’établir à 64 milliards de dollars en 2022 alors qu’ils avaient affiché une augmentation de 12,2% en 2021.

Selon la Banque mondiale, certaines économies de la région, parmi lesquelles plusieurs pays du Maghreb, ont cependant enregistré des hausses légères. En 2023, ces remises devraient augmenter de 1,7%, avec des projections qui diffèrent selon les sous-groupes de la région, en fonction de leurs principaux pays d’accueil et de leur degré d’exposition à l’inflation et à la volatilité financière.

Globalement, le nouveau rapport fait état d’une révision à la hausse des envois de fonds enregistrés l'an passé, qui ont augmenté de 8% pour atteindre 647 milliards de dollars.

En cette période d’après-COVID, qui se caractérise par un ralentissement de la croissance économique et une contraction des investissements directs étrangers, les envois de fonds des travailleurs à l’étranger revêtent, indique-t-on, une importance accrue pour les pays et les ménages.

"Les envois de fonds des travailleurs migrants complètent dans une très large mesure les transferts monétaires de l’État et revêtent une importance cruciale pour les ménages durant les périodes difficiles", explique Michal Rutkowski, directeur du pôle mondial d’expertise en Protection sociale et emploi de la Banque mondiale.

En 2022, ces envois de fonds ont bénéficié du niveau élevé des cours du pétrole dans les pays membres du Conseil de coopération du Golfe, qui a entraîné une augmentation des revenus des migrants, des importants transferts de fonds de Russie à des pays d’Asie centrale, et la robustesse du marché du travail aux États-Unis et dans les économies avancées où vont travailler les migrants.

Au niveau des régions de destination, les remises migratoires ont augmenté de 0,7% en Asie de l’Est et Pacifique, de 19% en Europe et Asie centrale, de 11,3% en Amérique latine-Caraïbes, de 12,2% en Asie du Sud et de 6,1% en Afrique subsaharienne. Elles ont diminué de 3,8% dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.


En 2022, les cinq principaux bénéficiaires de ces envois de fonds étaient l’Inde (111 milliards de dollars), le Mexique (61 milliards de dollars), la Chine (51 milliards de dollars), les Philippines (38 milliards de dollars) et le Pakistan (30 milliards de dollars).

À l’échelle mondiale, le coût du transfert de 200 dollars était, en moyenne, de 6,2% au quatrième trimestre de 2022, soit légèrement plus que les 6% enregistrés un an auparavant, et plus du double de la cible de 3% fixée par les Objectifs de développement durable, selon la base de données de la Banque mondiale sur le coût des transferts d'argent dans le monde.

Les banques sont les intermédiaires les plus coûteux (11,8% en moyenne), suivis par les bureaux de poste (6,3%), les opérateurs de transfert de fonds (5,4%) et les opérateurs de services mobiles (4,5%). Bien que ces derniers offrent les services les moins onéreux, ils ne traitent que moins de 1% du volume total des transactions.

 

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