Exit le PPS ?

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Nabil Benabdellah et ses camarades ne doivent plus suivre Khalid Naciri et ses semblables, prêts à toutes les reculades. C’est une question de survie, sauf s’ils choisissent « la voix de la sagesse », c’est-à-dire l’abandon de toute autonomie

Le séisme politique a sa réplique. On pensait que le PPS avait bu la coupe jusqu’à la lie, il lui faudra faire un autre effort pour expier son crime, s’être allié avec le PJD sans l’accord des architectes. En effet, le parti de Nabil Benabdellah avait accepté de rester au gouvernement et proposé 6 noms pour les deux postes dont il  été éjecté. Six semaines après la tendance est toute autre.

C’est le RNI qui monte au créneau pour demander un remaniement plus vaste que le juste remplacement des partants. Ce principe est, dit-on, acté.

Mais le RNI va plus loin. Il voudrait ramener le PPS à son résultat électoral, ce qui ne lui donnerait droit qu’à un secrétariat d’état supplémentaire. Dès lors, le parti de la colombe veut deux ministères (Habitat et Santé) pour lui et l’UC.

Ces calculs ne mobilisent pas les foules, loin de là. Mais les problèmes politiques sont réels. Si l’on considère que le RNI, l’UC et l’USFP sont dans la même alliance, que le mouvement populaire n’en est pas éloigné, il est clair que le PJD est minoritaire au sein de la majorité qu’il est sensé conduire.

L’effacement proverbial du chef du gouvernement facilite la manœuvre. Le fait qu’El Othmani et Ramid s’attaquent publiquement à El Ouardi qu’ils traitent de ministre « failli » n’est pas du tout troublant. C’est une pique envers Benkirane qui ne tarit pas d’éloge sur son ministre de la santé, et surtout vis-à-vis du PPS. Il n’est pas possible d’éliminer l’hypothèse que la direction du PJD est elle aussi d’accord pour pousser le PPS vers la sortie.

Nabil Benabdellah et ses camarades ne doivent plus suivre Khalid Naciri et ses semblables, prêts à toutes les reculades. C’est une question de survie, sauf s’ils choisissent « la voix de la sagesse », c’est-à-dire l’abandon de toute autonomie de décision et l’acceptation d’un rôle de croupion. Après tout l’USFP l’a fait. Les gnous se suicident collectivement, c’est peut-être l’avenir de ce que fut la gauche ?

 

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