La génération Z, une génération robot ?

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La génération Z arrive sur le marché du travail, et avec elle une mentalité qui donne la priorité aux nouvelles technologies. Elle propulsera les entreprises encore plus loin dans l’ère du numérique, et creusera potentiellement un fossé entre les trois générations présentes au travail. Selon une étude de Dell Technologies, les Z ont confiance en leurs compétences numériques, mais craignent de ne pas avoir les compétences professionnelles attendues par manque d’expérience. Ils aspirent à plus de contacts humains au travail.

Selon une étude mondiale qui révèle le point de vue de la jeune génération sur les technologies et les métiers du futur, les personnes nées après 1996 -formant ce que l’on appelle la génération Z- ont une bonne compréhension de la technologie et de son potentiel de transformation de nos modes de travail et de vie.

Cette étude, commandée par Dell Technologies au cabinet d’analystes indépendant "Dimensional Research", en août et septembre 2018, a été réalisée en ligne auprès d’élèves de l’enseignement secondaire ou supérieur dans 17 pays à travers le monde. L’enquête a été traduite dans 12 langues et plus de 12.000 personnes âgées de 16 à 23 ans y ont répondu, a appris Quid.ma.

« Nous n’avons pas élevé une génération de robots. La génération Z voit dans la technologie non seulement un outil favorisant le progrès humain mais aussi un moyen d’égalité des chances pour l’accès à l’information. Sa combinaison de vision et d’optimisme est remarquable»,  affirme Danny Cobb, Corporate Fellow et Vice-président Stratégie technologique de Dell Technologies, cité par un communiqué de Dell Technology.

Selon l’étude, 98% des jeunes ont utilisé les nouvelles technologies dans le cadre de leur cursus. 91% en moyenne dans le monde, indiquent que le package technologique proposé par un employeur est un critère  de sélection pour un emploi. 80% souhaitent travailler avec des technologies de pointe. Parmi ceux-ci, 38% en moyenne dans le monde, se disent intéressés par les métiers informatiques, 39% par la cybersécurité et 46% par des activités de recherche-développement. 80% en moyenne dans le monde pensent que les nouvelles technologies et l’automatisation vont créer un environnement de travail plus équitable en évitant les préjugés et la discrimination. 

Une majorité importante 89% est consciente que nous entrons dans l’ère des partenariats homme-machine : 51% des participants à l’enquête pensent que les êtres humains et les machines vont coopérer au sein d’équipes intégrées, tandis que 38% en moyenne dans le monde voient les machines comme des outils auxquels nous pouvons recourir en fonction des besoins.

Compétences numériques et manque d’expérience

Alors que la plupart des Z ont confiance en leurs compétences numériques,  ils craignent de ne pas avoir les compétences professionnelles attendues par manque d’expérience. 73% d’entre eux jugent leurs compétences digitales bonnes voire excellentes, note le rapport de l'étude.

« S’il est quasiment acquis que ces natifs numériques possèdent des compétences poussées en matière de nouvelles technologies, la surprise réside cependant dans le niveau de maturité numérique qu’ils apportent au travail », commente Danny Cobb.

Au niveau mondial, 77%  sont disposés à servir de mentors pour des collègues plus seniors susceptibles d’être moins expérimentés sur le plan technologique. Pourtant, 94% des nouveaux diplômés nourrissent des inquiétudes quant à leur futur emploi.

En effet, seulement 57% des étudiants interrogés considèrent leur formation bonne ou excellente pour les préparer à leur futur métier. Et, seuls 52% des Z sont convaincus de posséder les compétences technologiques attendues par les employeurs mais pas nécessairement les autres compétences  professionnelles. 

De même, les collaborateurs seniors redoutent d’être dépassés et qu’une majorité des postes de direction à l’avenir soient occupés par ces enfants du numérique. Selon une précédente étude de Dell Technologies, 87% des dirigeants craignent que leur entreprise peine à assurer l’égalité des chances entre les générations.

Selon l’étude, les organisations doivent aider leurs collaborateurs à trouver un terrain d’entente à mesure qu’elles s’efforcent d’instaurer une culture donnant la priorité au numérique, à savoir : des équipes transversales pour encourager l’échange de connaissances, des stages, des programmes de rotation et autres opportunités de formation en début de carrière pour aider les collaborateurs junior à acquérir de l’expérience et à développer leurs autres compétences, des programmes de mentorat inversé pour étendre les compétences numériques au sein des organisations, sous l’impulsion de la génération Z.

Pour Danny Cobb, « ce sont les organisations qui apporteront leur support à l’ensemble des collaborateurs quel que soit leur génération qui prospèreront à l’ère des partenariats homme-machine. Les collaborateurs intégrés et mieux formés seront plus à même d’aider leur organisation à se transformer et à réussir dans l’avenir numérique ».

Aspirer au contact humain au travail

Bien qu’ayant interagi avec des terminaux numériques pratiquement depuis sa naissance et grandi avec les réseaux sociaux, la génération Z aspire à plus de contacts humains au travail, relaye le rapport de l’étude. 

Pour 43%, le face-à-face est la méthode privilégiée pour communiquer avec des collègues, suivie du téléphone (21%). 75% s’attendent à apprendre « sur le tas » auprès de collègues ou d’autres personnes plutôt qu’en ligne. 82% estiment que les réseaux sociaux peuvent être un outil précieux au travail. 53% en moyenne dans le monde préfèrent se rendre sur un lieu de travail plutôt que pratiquer le télétravail et 58% travailler au sein d’une équipe plutôt que de façon indépendante.

« Les jeunes professionnels d’aujourd’hui ont grandi dans un cadre éducatif collaboratif et ils attendent la même chose au travail », observe Maribel Lopez, analyste spécialisée dans les nouvelles technologies et conseillère stratégique pour le cabinet Lopez Research.

« Bien que la communication en face à face ne soit pas toujours possible dans l’environnement de travail moderne, des technologies immersives permettent à tous les membres du personnel, quelle que soit leur fonction, de collaborer aussi bien dans le monde physique que virtuel », souligne Maribel Lopez.

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