DGSN: Un Service qui ne dort jamais

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Dans le cadre du renforcement de son approche de communication, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) présente son bilan au titre de l'année 2018 ainsi que son programme d'action pour 2019. 

Dans le cadre de la poursuite des mesures visant à rapprocher les services de sûreté des citoyens et accompagner l'expansion territoriale des zones d'habitations et des nouveaux pôles urbains, la DGSN a créé 23 nouveaux services de sûreté, consistant en un nouveau district de police dans le périmètre du pôle urbain "Errahma" à Casablanca, des commissariats de police dans la municipalité d'El Marsa à Laâyoune et à Kariat Ba M'hamed à Taounate, onze arrondissements de police à Casablanca, Salé, Fès, Tan Tan et Taounate, et trois services des accidents de circulation à Rabat, El Hajeb et Safi, ainsi que cinq brigades pour la protection de sites sensibles, outre une brigade mobile pour le maintien de l'ordre à Imzouren.

Dans le cadre de la poursuite du processus de généralisation des salles de commandement et de coordination des unités mobiles de la police de secours, l'année 2018 a été celle de l'ancrage de ce système, dans les villes de Rabat, Salé, Témara et de Marrakech, sachant que ce dispositif est en phase d'expérimentation à Fès et à Tanger.

Cette opération a porté le nombre des appels de secours reçus à 127.770, engendrant 67.542 interventions policières sur la voie publique et dans les lieux fermés (domiciles et dépôts...), alors que les autres commandements qui utilisent toujours le système des salles de télécommunication ont reçu un total de 1.683.380 appels téléphoniques qui ont conduit à 678.283 interventions sécuritaires.

Dans le cadre de la répression de la criminalité et du renforcement du sentiment de sécurité, la DGSN a poursuivi le processus de soutien aux unités mobiles de lutte contre la criminalité à travers la création de deux brigades de lutte contre les bandes criminelles à Rabat et à Salé, l'activation de 19 unités de renseignement criminel au niveau des commandements de sécurité, ainsi que la création d'un Office national de lutte contre la criminalité liée aux nouvelles technologies et d’un service de veille économique relevant de la Brigade nationale de la police judiciaire. 

Hausse de 6% des opérations de police

Il a également été procédé au renforcement des structures scientifiques et techniques appuyant les enquêtes criminelles. A cet effet, une nouvelle spécialité a été instaurée en matière de dressage des chiens de police, basée sur la détection des devises transférées illégalement au niveau des passages frontaliers ainsi qu'un institut des sciences forensiques de la sûreté nationale en tant qu’instance regroupant toutes les branches de la police scientifique et technique. Cet institut intervient en consécration de l'obtention par le Laboratoire de la police scientifique de la certification qualité ISO 17025. Cette nouvelle structuration institutionnelle a permis de renforcer les opérations de police visant à lutter contre le crime, qui ont connu une hausse de 6% par rapport à l’année écoulée.

Le nombre de personnes arrêtées en flagrant délit ou sur la base d’un mandat de recherche a atteint 554.202, alors que celui des affaires répressives a été de 584.516, avec un taux de répression de 91%.

S'agissant des affaires de crimes violents, leur nombre s’est élevé à 56.878, soit 9,73% du paysage général du crime et un taux de répression d’environ 73%, tandis que le nombre des crimes des meurtres et d’agressions sexuelles a reculé de 7 et de 5%, respectivement. 

L’analyse qualitative de ces indicateurs fait ressortir que les services de la sûreté nationale ont procédé à l’arrestation de 37.851 individus en 2017 dans des affaires d'atteinte aux biens, le démantèlement de 495 réseaux criminels s’activant dans les vols avec violence et à main armée et l’interpellation de 603 organisateurs d’opérations de migration clandestine, contre seulement 294 en 2017. Le nombre de réseaux criminels démantelés dans ce domaine s’est élevé à 45 en 2018, contre 38 durant l’année précédente. 

Concernant les crimes de cybercriminalité, ils ont connu une augmentation de 33%, avec 1.091 affaires traitées contre 765 en 2017. Un tiers de ces affaires a été détecté grâce au système de veille adopté par la direction de police judiciaire.  

Quant au nombre des affaires de chantage sexuel via internet, il a atteint 435, ayant abouti à l'interpellation de 267 escrocs, pour un total de 435 victimes, dont 125 étrangers. 

Dans le même sillage, les opérations de lutte contre la drogue et les psychotropes, menées en étroites coordination et collaboration avec les services de la direction générale de la surveillance du territoire national, ont permis la saisie de 1,65 tonne de cocaïne, de 1.346.180 comprimés psychotropes hallucinogènes et d'ecstasy, soit une hausse de 43% par rapport à 2017, et de 52 tonnes de chira et 693 kg de cannabis.

En ce qui concerne les affaires recensées aux abords ou dans le périmètre des établissements scolaires, elles ont été au nombre de 3.015, ayant permis l’arrestation de 3.102 individus, dont 587 mineurs, et la saisie de 6.493 kg de chira et 143 comprimés psychotropes.

Dans le domaine de la coopération sécuritaire internationale, les services de la sûreté nationale ont pris des mesures d’exécution de 80 commissions rogatoires internationales à l'étranger, dont 44 en lien avec des affaires de trafic illicite de drogue et de psychotropes et blanchiment d’argent.

De même, le Bureau central national (Interpol Rabat) a rendu public 55 mandats d’arrêt internationaux émis par les autorités judiciaires marocaines à l’encontre de personnes recherchées de différentes nationalités, soldés par l’arrestation de 49 individus qui faisaient l'objet de mandats d'arrêts internationaux.

La technologie au service de la justice

Mettant à profit les nouvelles technologies au service de la Justice, il a été procédé au renforcement du rôle de la police judiciaire et technique dans les investigations judiciaires, à travers la consolidation des paramètres d'identification des suspects que ce soit à travers le Système d'identification automatique par empreintes digitales (AFIS) ou le Système d'identification automatique par empreintes génétiques (CODIS). 

L'obtention par le Laboratoire de la police scientifique de Casablanca de la certification ISO 17025 constitue une reconnaissance du processus de modernisation emprunté par les services de la sûreté nationale dans ce domaine et une source de motivation pour développer les données de la police scientifique et technique qui a été érigée au rang d'Institut des sciences forensiques. 

En chiffres, les filières et services techniques ont réalisé 201 expertises balistiques, portant sur 108 armes à feu, 924 armes de réplique et 2.748 munitions. Quelque 906 expertises manuscrites ont été également réalisées sur 1.757 documents (obligations, des chèques bancaires et des documents d'identité), et 2.502 billets de banque, dont 1.562 de devises étrangères. 

Le Laboratoire central d'analyse des traces numériques a, pour sa part, traité 584 affaires qui ont été marquées par l’utilisation de téléphones portables, 124 affaires liées à l'informatique, comme il a participé au traitement de 704 affaires, contre 583 en 2017, soit une hausse de 13%. Quant au Laboratoire de la police judiciaire de Casablanca, il a reçu au cours de 2018 un total de 10.431 affaires, contre 9.294 l'année précédente, soit une hausse de 12%. Les demandes d'analyse d'ADN y représentent 81%, avec 8.409 affaires, talonnant la filière des incendies et des explosifs (761) et la filière de toxicologie et de drogues (977), entre autres.

Concernant les opérations d’identification visuelle sur la base des traits de visage et des doigts, la filière d'identification par les empreintes biométriques a traité 20.461 demandes permettant d'identifier 12.634 suspects, tandis que la filière de l'identification visuelle a traité 912 demandes, contre seulement 139 en 2017, permettant d’identifier 175 personnes.

Sur le volet de la sécurité routière, 1.806.801 infractions ont été enregistrées, dont 573.557 véhicules ont fait l'objet de procès d'infraction, tandis que 1.233.244 véhicules se sont acquittés d'amendes forfaitaires. Les services de sûreté nationale ont constaté 66.343 accidents de la circulation avec dommages corporels, contre 61.686 en 2017, soit une hausse de 7,55%, engendrant 964 morts, 3.748 blessés graves et 84.048 blessés légers, dépassant avec des taux variables le nombre de morts et de blessés enregistré en 2017. Les mois de juin, juillet, août et octobre ont connu ainsi le plus grand nombre de morts, tandis que le mois d'avril a été le moins mortel.

777 enquêtes administratives

Dans le domaine de la moralisation et la mise en oeuvre de la disposition constitutionnelle qui lie la responsabilité à la reddition des comptes, les commissions d'inspection relevant de la DGSN ont mené 777 enquêtes administratives, en hausse de 12% par rapport à 2017, et 50 opérations d'audit et de contrôle des services de police décentralisés, outre des enquêtes sur 1.096 réclamations déposées à l'encontre des fonctionnaires de police en fonction dans les différents commandements.

Le conseil de discipline de la DGSN a tenu au titre de cette année 14 réunions, à l'issue desquelles il a décidé des sanctions disciplinaires à l'encontre de 2.505 fonctionnaires, dont 152 ont été suspendus provisoirement pour cause de poursuite judiciaire ou de dysfonctionnements professionnels, tandis que 111 ont été radiés des rangs de la sûreté nationale. Des mesures correctionnelles ont été prises à l'encontre de 3.782 autres fonctionnaires, allant de la formation correctionnelle aux mises en garde ou avertissements.

En ce qui concerne la gouvernance de la gestion financière et le développement de l'infrastructure informatique des services de sûreté nationale, au servir de la sécurité des citoyens et de la qualité des services policiers, la Direction générale de la sûreté nationale a poursuivi sa politique de rationalisation des dépenses, enregistrant un recul au niveau des charges des télécommunications, soit une baisse de 19% par rapport à la même période un an auparavant et de 11% au niveau des dépenses de l'entretien du parc automobile.

Chantiers de modernisation

Dans le cadre de la poursuite des chantiers de modernisation qui sont au service de la sécurité du citoyen, cette année a connu l'équipement des salles de pilotage et de coordination avec un nouveau système informatique dédié à la gestion des demandes de secours reçues via la ligne téléphonique gratuite 19, visant à faciliter la réception d'un grand nombre d'appels et assurer l’efficacité des interventions de la police de secours. 

En plus de l'acquisition des cameras mobiles au profit de la police de la circulation et celle chargée des services d'ordre, pour permettre une traçabilité des opérations et pallier tout éventuel abus et toute irrégularité. Il s'agit aussi d'importantes subventions financières allouées à l’acquisition de nouveaux équipements au profit du laboratoire de la police scientifique de Casablanca, et de 120 chiens de police dressés en vue de les préparer pour de nouvelles spécialités sécuritaires, à savoir la détection des trafics illégaux d'argent au niveau des postes frontaliers, des stupéfiants, d'explosifs et d'éléments radioactifs.

Les services de la DGSN ont également poursuivi la généralisation du système de gestion informatisée des postes frontières SGPF, qui a concerné cette année 15 postes frontaliers aériens dans la perspective de le généraliser dans le délai imparti, et du système relatif à la gestion informatisée des arrondissements de police GESTAR, couvrant ainsi 9 préfectures, dans l'attente de la mise en œuvre des dernières retouches pour la couvertures de 3 autres préfectures, en vue de simplifier les procédures de l'émission des certificats administratifs et l'enregistrement des plaintes des citoyens.

Dans le même sillage, il a été procédé au développement du système de la personnification automatique des empreintes, à travers des applications qui permettent aux services externes de la sûreté d’avoir accès aux données personnelles et d'effectuer les investigations nécessaires d'une manière rapide et efficace. Cette mesure est désormais mise en application au niveau de l'aéroport Mohammed V, dans l'attente de sa mise en œuvre au niveau des autres postes frontières. 

La DGSN a également poursuivi la généralisation du Système de communications sans fil TETRA, afin de couvrir cette année de nouvelles villes, à savoir Marrakech et Meknès. Ce système permet de transmettre les communications et les données d'une manière cryptée. Il comprend des coordonnées de géolocalisation, en plus de la possibilité de le déconnecter du réseau en cas de perte. 

En ce qui concerne la modernisation du réseau informatique, les services de la sûreté nationale ont émis 2.185.909 cartes d'identité nationale (CIN) biométriques et s’apprêtent à lancer au cours de l’année prochaine une nouvelle génération moderne de CIN, respectant les mesures de sécurité renforcée.

La DGSN a également réalisé 1.197.795 fiches anthropométriques, à travers l’adoption d’une nouvelle application informatique pour le traitement des demandes de séjour des étrangers, ce qui a permis de liquider tous les dossiers en suspens et de réduire le délai de leur traitement. 

Ainsi, la DGSN a réalisé 53.328 cartes de séjour au profit de ressortissants étrangers établis dans le Royaume et 67.642 visas d’entrée au niveau des postes frontières nationaux, 4.309 permis de séjour exceptionnels et 840 prolongements de séjours.

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