L’interdiction de la commercialisation et de la production de la burqa au Maroc continue toujours de susciter des remous. Dans une vidéo d’une dizaine de minutes diffusée le 10 janvier sur son compte Facebook, le prédicateur Abdelhamid Abou Naïm a décidé de faire part publiquement de son agacement concernant la fabrication et la vente de la burqa

La décision du ministère de l’Intérieur a déclenché une nouvelle vague de frénésie islamiste. Le salafiste Abou Naim est sorti de nouveau de sa coquille pour contester l’interdiction de la vente de la burqa au Maroc. Plus furieux que jamais, Abou Naim s’est dit prêt à combattre toutes les personnes qui encouragent la perversion des mœurs et la « fitna », qu’il n’hésite pas d’ailleurs à décrire comme des apostats, des libertins ou des infidèles. La témérité du prédicat va plus loin encore, quand il déclare ouvertement vouloir vendre la burqa proscrite, dans un geste de défi délibéré.

L’appel à la haine et à la violence de Abou Naim n’est pas le seul de son genre. La toile grouille d’exemples de publications et de vidéos incitant à la discrimination et au terrorisme. Pour rester dans le cadre de la décision des autorités de prohiber la vente de la burqa, un autre cheikh salifiste nommé Omar El Haddouchi a également fait sa sortie pour exprimer son mécontentement concernant cette interdiction. « A la place d’interdire les vêtements indécents, les autorités ont décidé de s’attaquer à la burqa, habit des femmes pieuses et respectueuses », a-t-il énoncé.

Malheureusement, les deux prédicateurs ne sont que l’image d’un groupe qui souhaite instrumentaliser le religieux et endoctriner la jeunesse avec des croyances extrémistes. Des prédicateurs qui n’hésitent pas à pointer du doigt une prétendue discrimination, arguant que pas toutes les femmes qui porte une burqa sont des terroristes. La même logique pourrait alors s’appliquer aux armes. Pas toutes les personnes qui possèdent une arme sont des criminels. Pourtant les armes sont interdites, parce que c’est dangereux. Les statistiques dans les pays où elles sont légales, parlent d’elles-mêmes.