Révolution de palais en Arabie Saoudite : La nuit du destin de Mohamed Bensalman

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La promotion de Mohamed Bensalman à la succession de son père est une révolution de palais qui a été mené de main de maitre et qui a commencé avec la mise à l’écart du prince Moukrin, prince héritier à l’avènement du roi Salman

MBS, c’est ainsi qu’on le surnomme dans les milieux diplomatiques à Ryad, Mohamed Bensalman, jusque-là vice-prince héritier, poste unique dans l’univers monarchique, a été promu par son père, le roi Salman, prince héritier.

Alors que la crise avec le Qatar bat sont plein, les Saoudiens ont appris à l’aube du 21 juin, la veille de la nuit du Destin, que leur souverain a bouleversé l’ordre de succession dans le royaume par un décret. Il prend ainsi la place du  ministre de l’intérieur Mohammed Ben Nayef, 57 ans, qui a été relevé de toutes ses fonctions.

Mohammed Ben Salman, 31 ans, connu pour ses ambitions, est l’instigateur de la grande réforme, Vision 2030, destinée à sortir son pays de sa dépendance au pétrole et à réduire le rôle des religieux  dans  la société.

Si cette subite nomination  relance les rumeurs sur l’état de santé du roi saoudien, elle était toutefois prévisible depuis le jour, juste après son avènement, le roi Salman avait désigné avait désigné en 2015 son fils comme vice-prince héritier, procédure inédite au royaume des enfants de Abdelaziz.

Le nouveau prince héritier  a été également nommé vice-premier ministre, tout en restant maitre de la défense, poste d’où il a pu  déclencher et superviser la guerre du Yémen. Déjà homme fort du pays, cet enfant de l’école américaine, a désormais la main sur toutes les affaires de l’Etat. Ce bouleversement de la succession marginalise quasi définitivement Mohammed Ben Nayef, évincé du ministère de l’intérieur, où il n’aurait pas montré de grandes compétences dans la lutte contre le terrorisme. Son il remplaçant à ce poste est un prince, Abdel Aziz Ben Saoud Ben Nayef, ouvre la voie au nouvel homme fort à la main mise sur tous les leviers du royaume.

Selon  l’agence de presse saoudienne a fait savoir que la décision du roi avait été entérinée par 31 des 34 membres du Conseil d’allégeance.  « C’est la première fois, notent les observateurs, que le pouvoir communique le résultat de ses délibérations, tenues jusqu’à présent secrètes. » C’est une révolution de palais qui a été mené de main de maitre et qui a commencé avec la mise à l’écart du prince Moukrin, prince héritier à l’avènement du roi Salman.

On dit le nouveau prince peu diplômé et peu expérimenté, mais dernière son « intronisation » par son père  émerge une individualisation du pouvoir qui était une affaire de familles de princes et consorts. Ce qui risque de ne pas plaire à tout le monde.

 

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