Un Livre Blanc de l’IRES sur le Sahara Marocain : un combat continu en faveur de notre intégrité territoriale - Par Abdeslam Seddiki

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A la fin du 19ème siècle, Carte à l’appui, le Maroc, qualifié parfois d’Empire Chérifien, s’étendait jusqu’au Cap Blanc, au Sud de la ville de Lagouira, laquelle met également en exergue le Sahara oriental. Ce territoire, riche en hydrocarbures, a été soustrait au Maroc par la France et annexé à "l'Algérie française". L’Algérie indépendante en a "hérité" en dépit du fait que la population de cette région avait clamé sa marocanité.

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Publier un livre blanc sur le Sahara Marocain en 50 pages est une gageure.  C’est à cet exercice que l’IRES (Institut Royal des Etudes Stratégiques) s’est livré. Et il a réussi parfaitement le pari. 

Ce Livre Blanc retrace les origines du différend concernant le Sahara marocain, rappelle les fondements de la souveraineté du Maroc sur ce territoire (partie de ses Provinces du Sud), présente la situation actuelle des populations qui y vivent, et met en exergue les progrès réalisés en matière de développement grâce aux efforts entrepris par le Maroc qui contrastent singulièrement avec les conditions de vie précaires dans les camps de Tindouf, sous la responsabilité de l’Algérie. Le document est élaboré, dans un style simple, allant droit au but sans détours inutiles qui risqueraient de faire perdre au lecteur le fil conducteur et le but recherché.  Les incursions historiques ne sont rappelées que pour jeter de la lumière sur la situation présente. 

On le sait, la colonisation du Maroc s’est effectuée d’une manière progressive et particulière en « charcutant » son territoire et en procédant à son partage entre les deux puissances coloniales : la France et l’Espagne. Le livre blanc remonte aux origines de la colonisation, plus exactement à l’achèvement de la Reconquista en 1492. L’Espagne conquiert alors des territoires stratégiques en vue de surveiller la Méditerranée et d’empêcher le retour des Musulmans dans la péninsule ibérique : Melilla en 1497, Peñón de Vélez de la Gomera en 1508-1522 et en 1564, Ceuta en 1580, les îles Alhucemas en 1673, Ifni en 1476-1524 et en 1860 et, enfin, les îles Zaffarines en 1844. La poursuite de la Reconquista se mue en colonisation à partir de la deuxième moitié du XIXème siècle.

A la fin du 19ème siècle, Carte à l’appui, le Maroc, qualifié parfois d’Empire Chérifien, s’étendait jusqu’au Cap Blanc, au Sud de la ville de Lagouira, laquelle met également en exergue le Sahara oriental. Ce territoire, riche en hydrocarbures, a été soustrait au Maroc par la France et annexé à "l'Algérie française". L’Algérie indépendante en a "hérité" en dépit du fait que la population de cette région avait clamé sa marocanité. 

Après le recouvrement partiel de son indépendance en 1956 et plus tard la récupération de la zone de Sidi Ifni, le Maroc n’a eu de cesse de revendiquer la marocanité de ses territoires spoliés. Ces efforts ont été couronnés par le recours de l’AG de l’ONU à la CIJ (Cour Internationale de Justice) lui demandant son avis. Chose faite. Le 16 octobre 1975, la Cour rendait son avis consultatif reconnaissant que des tribus du " Sahara occidental" étaient liées au Sultan du Maroc par les liens juridiques de l’allégeance (Bey’a). 

Le Royaume estima alors être en droit de récupérer son Sahara, en organisant la Marche verte, pacifique, le 6 novembre 1975. Il conclut avec l’Espagne et la Mauritanie, le 14 novembre, les Accords de Madrid (Déclaration de principes sur "le Sahara occidental") établissant les conditions du retrait espagnol et la partition du territoire entre les deux pays maghrébins. La Déclaration a été enregistrée le 9 décembre 1975 et publiée au Recueil des Traités des Nations Unies.

Les provinces du Sud sont parfaitement intégrées au reste du pays à telle enseigne, nous dit le rapport qu’il est impossible de distinguer entre la population du Sahara et le reste de la population marocaine, à l’exception de   l'usage de la langue Hassanya.

Le livre blanc passe en revue les moments forts de l’évolution de notre cause nationale. Il y avait l’annonce par le Roi défunt Hassan II à Nairobi en 1981 de l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Cette initiative a été contrariée par des manœuvres orchestrées par le régime algérien en demandant au Maroc d’engager des négociations directes avec le Polisario pour l’indépendance du Sahara.   En 1991, on assista à la mise en place de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un Référendum au "Sahara occidental" (MINURSO), dont le siège est à Laâyoune.

Le référendum dépassé, le Maroc commença à considérer les moyens de relancer le processus de règlement politique du conflit. Il prépara l’Initiative d’autonomie et déposa son plan à l’ONU en 2007. Ce dernier a été accueilli favorablement par la Communauté internationale en le jugeant crédible et comme seule solution politique valable. Il bénéficie du soutien de nombreux pays dans le monde. Outre les Etats-Unis, qui ont reconnu la marocanité du Sahara le 20 décembre 2020, de nombreux pays européens ont témoigné de leur soutien à l’Initiative de large autonomie. Il s’agit, notamment, de l’Allemagne, de la Belgique, de l’Espagne, de la France, de la Hongrie, des Pays-Bas, du Portugal, de la Roumanie, de la Serbie, …Près de 30 pays ont ouvert une représentation diplomatique à Dakhla ou à Laayoune. 

La région a connu entretemps des transformations majeurs suite aux investissements prodigieux qui y sont effectués : 120 MM DH entre 1975 et 2013 consacrés essentiellement au développement des infrastructures de base ; lancement en 2013 d’un Nouveau Modèle de développement de 77 MMDH dédiés aux projets structurants. Les résultats sont palpables, mesurables et visibles à l’œil nu.

A contrario, les habitants séquestrés dans les camps de Tindouf  vivent dans des conditions infrahumaines et soumis aux exactions multiples allant jusqu’à l’esclavagisme dénoncé par les organisations internationales de défense des droits de l’homme. Le livre blanc, en s’appuyant sur des témoignages crédibles émanant des Nations Unies et des ONG, décrit dans le détail la situation prévalant dans ces camps et la misère dans laquelle vivent ces populations, misère aggravée par le détournement de l’aide internationale au profit du soi-disant mouvement de libération dont les membres se sont reconvertis dans la contrebande. D’ailleurs, non seulement ce groupuscule n’a jamais été représentant des populations sahraouies, mais il est devenu un facteur de déstabilisation de l’espace sahélo-saharien.  Ses liens avérés aves Daesh et d’autres groupes terroristes ne font pas mystère.

Bien sûr, derrière le Polisario, il y a l’Algérie qui est partie prenante dans le conflit comme vient de le rappeler le dernier rapport du SG de l’ONU. C’est l’Algérie qui abrite ce mouvement, le finance, l’encadre et l’oriente dans l’objectif d’affaiblir son voisin le Maroc. Qui plu est, elle s’implique directement dans les instances onusiennes pour contrarier les droits légitimes du Maroc et ses propositions d’une autonomie élargie pour clore définitivement ce différend et promouvoir   l’intégration régionale dans le cadre du Grand Maghreb. 

 En attendant que nos voisins de l’Est reviennent à la raison et se mettent à l’évidence que l’époque de la guerre froide est révolue et que le monde a changé à leurs dépens, le Maroc poursuit sa marche paisiblement et consolide de plus en plus sa position dans ses provinces sahariennes récupérées. C’est irréversible !

Le document de l’IRES, dont la publication en plusieurs langues est en cours, y compris la langue amazighe, sera à coup sûr d’une grande utilité pour le corps diplomatique, les parlementaires et les groupes d’amitié, et pour tous les Marocains qui ont besoin d’informations précises et documentées les aidant à mieux défendre la cause de notre intégrité territoriale. A ce titre, le livre Blanc qui est un véritable « guide » mérite d’être actualisé   régulièrement et pourquoi pas enseigné dans les écoles.