Génocide et hypocrisie - Samir Belahsen

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Manifestation dénonçant le génocide près de la maison d'hôtes du ministère japonais des Affaires étrangères à Tokyo, le 7 novembre 2023, où la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 devait débuter. Cette réunion des ministres des affaires étrangères du G7 est destinée à trouver une ligne commune sur Gaza, alors que les appels à un cessez-le-feu dans la guerre d’Israël contre la Palestine se multiplient. (Photo de Toshifumi KITAMURA / AFP)

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"La véritable hypocrisie est celle qui cache ses intentions derrière un masque d'altruisme." 

 George Orwell

"Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire." 

Albert Einstein

Pourquoi Génocide ?

Dans son acception large, un génocide  est un crime consistant en l'élimination concrète intentionnelle, totale ou partielle, d'un groupe national, ethnique ou encore religieux, en tant que tel, pour ce qu’il est. Des membres du groupe sont tués, brisés mentalement et physiquement, ou rendus incapables de procréer, en vue de rendre difficile ou impossible la vie du groupe ainsi réduit. La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948 précise qu’il est perpétré au moyen d’actes « commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».

Les tonnes de bombes qui sont déversées sur Gaza depuis le 7 octobre et l’entité sioniste et ses complices qui refusent tout cessez le feu après plus d’un mois de massacres confirment l’intention.

La terminologie est aussi révélatrice : éradication, extermination, déshumanisation, animaux…

Un ministre de l’entité sioniste n’a pas hésité à parler de bombe atomique. Nous assistons en direct et impuissants à un génocide du peuple palestinien.

Dans ce tumulte du génocide en cours à Gaza, une réalité troublante émerge. Les États, se présentant comme défenseurs inconditionnels des droits de l'homme et gardiens de la paix mondiale, semblent soutenir en silence le génocide strident qui se déroule à Gaza. 

Les discours prononcés par certains responsables occidentaux laissent penser à un “mandat de génocide” accordé par l’Occident à l’entité sioniste.

Cette contradiction flagrante entre discours et actions soulève des questions fondamentales quant aux valeurs morales et politiques que nous prétendons tous défendre.

Desmond Tutu disait : "Lorsqu'on parle avec douleur pour condamner les atrocités commises ailleurs tout en restant indifférent aux souffrances infligées près de chez soi, on devient complice tacite."  Les gouvernements occidentaux s'empressent souvent d'afficher leur engagement ferme envers les droits humains universels lorsqu'il s'agit d'autres pays ou régions du monde. Les leçons de morale sont assénées aux pays du Sud parfois quand les responsables occidentaux sont en campagne électorale et souvent même sans occasion.

Pendant 75 ans, quand il était question des drames humanitaires constants à Gaza causés par I ‘entité sioniste, ces mêmes États adoptaient une position ambiguë pour ne pas dire complaisante. Pour le génocide en cours, on est passé de de la complaisance à la complicité active. L’historien israélo-britannique Avi Shlaïm, qui a été professeur d'études internationales à l'Université d'Oxford et membre de la British Academy, a déclaré que “l’appui réactionnaire à Israël a été porté à un niveau jamais atteint dans la négation de l’historicité et de l’humanité palestiniennes”.

La géopolitique avant tout 

Henry Kissinger avouait clairement que "Dans ce monde impitoyablement régi par la realpolitik, nos idéaux sont souvent relégués au second plan."
Les intérêts géopolitiques invoqués comme influençant la position des États du nord dans le conflit arabo-sioniste vont de la crainte de perturber des alliances stratégiques, l'accès aux ressources naturelles à la stabilité régionale. Le dernier en date est la crainte de voir la région basculer dans un terrorisme islamique qui finirait par atteindre l’Occident. Une façon de convaincre leurs concitoyens par la peur. C’est la culture du déni qui vient, explique Noam Chomsky, un éminent linguiste, philosophe, théoricien cognitif américain, de l’emprise d’un système collectif de désinformation sur les esprits. Il appelle cela ‘’l’ problème Orwell’’ en référence à l’auteur de 1984, Georges de son prénom, où Big Brother formate et commande tout ce qui se passe dans la tête des gens. A cette différence que la désinformation en cours a gagné en habilité, en technicité et en sournoiserie par rapport à ce qui se passe dans l’ouvrage d’Orwell, mais n’en est pas moins criminelle.  

Selon les psychologues, le schéma des appels à la peur se décompose de trois phases, on accroche et on capte l'attention des individus puis on propose une conduite à suivre puis et on fait en sorte que l'individu ait confiance en ses capacités à mettre en pratique la conduite proposée. 

Heureusement,  il s’avère de plus en plus difficile de gérer les opinions publiques par la menace et la peur malgré l’appui massif des médias en meute. Les réseaux sociaux, les quelques médias indépendants et les atrocités évidentes du génocide contribuent à l’échec de cette stratégie.

La souffrance humaine insoutenable pour les Palestiniens finira bien par s’avérer plus forte que toutes les stratégies de peur et de mensonge. Déjà des retournements de l’opinion publique internationale sont perceptibles et provoquent de sueurs froides en Israël dont on voit les symptômes sur la chaine israélienne I24News.