Politique : Le combat des femmes

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Nombreuses sont les péripéties du dernier congrès du PAM, mais celle qui choque le plus c’est l’attitude d’une poignée d’excités vis-à-vis de Fatima Zahra Mansouri. Celle-ci a rejoint le parti dès sa création, sûrement par désir de s’engager dans un projet, parce qu’elle n’avait pas besoin d’un marchepied politique pour une éventuelle ascension sociale. Elle a été élue maire de Marrakech, puis présidente du Conseil national du parti. C’est un engagement fort respectable qui nous rappelle que les femmes marocaines se sont toujours impliquées dans la chose publique.

Malika El Fassi est signataire du manifeste réclamant l’indépendance du Maroc en 1944. Des femmes ont participé de manière très active à la résistance et à la lutte armée. L’Istiqlal, puis l’Union nationale des forces populaires (UNFP) avaient leur section féminine. Dès les années 70, on a vu des femmes arriver aux conseils nationaux puis aux bureaux politiques. C’est de manière assez naturelle que l’on a vu Badiaa Skalli pour l’USFP et Latifa Bennani Smirès pour l’Istiqlal entrer au Parlement, bien avant les quotas.

Mais si le pays a opté pour la discrimination positive, le système des quotas, c’est bien parce que le machisme a la peau dure au sein des organisations politiques, mais aussi au sein de la société.

Les invectives lancées contre Fatima Zahra Mansouri sont abjectes et ne peuvent que susciter l’indignation. Mais imagine-t-on des adversaires politiques masculins user des mêmes accusations et quolibets lors de leurs différends ? Assurément non !

Le PAM, en tant que parti, ne peut être mis en cause. La preuve c’est que le congrès a élu madame Mansouri présidente du Conseil national. Mais les réactions excessives ne viennent pas de nulle part, elles sont issues d’une société où le machisme et les frustrations sexuelles se mélangent souvent, pour donner libre cours à des abjections innommables.

De manière institutionnelle, le Maroc a réalisé de grands pas. La femme est représentée au sein de l’Exécutif, du parlement, à la tête des conseils indépendants, des établissements publics, etc… Cela fait plusieurs années que nous avons plus de bachelières que de bacheliers. Le nombre de femmes chef de famille ne cesse d’augmenter. Mais la mentalité réactionnaire persiste fortement au sein de la société, entretenue par une doxa minorant la femme et la limitant à son corps considéré comme Tabou. Un long et patient travail attend la société pour enterrer cette vision moyenâgeuse et établir une véritable égalité entre tous les citoyens.

Fatima Zahra Mansouri a réagi en combattante, une vraie marocaine. Elle a affronté les critiques acerbes de manière très digne mais fermement, et a réussi à se faire élire. D’autres auraient peut-être jeté l’éponge devant tant de médiocrité. Cela mérite le respect, mais nous interpelle. Le combat pour l’égalité s’impose.

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