Safi move

5437685854_d630fceaff_b-

2293
Partager :

Safi : La poterie n’est plus un monopole masculin. Les femmes dirigent des ateliers, des jeunes filles suivent des formations au sein de l’OFPPT, elles ont investi cette activité

La fondation de Safi organise plusieurs événements en préparation de son forum international qui aura lieu fin septembre et qui sera réellement international. L’UNESCO sera présente puisqu’elle l’a inscrit sur son agenda. Portugais, Angolais, Brésiliens seront là parce qu’ils veulent créer une cellule atlantique dans le cadre de la préparation de la COP23. La fondation de Safi agit pour sa ville dans le cadre des villes à développement durable mais aussi dans le collectif des villes contre le la haine, le racisme et pour la tolérance.

Dans ce cadre, la fondation de Safi co-organise avec l’ENSA un colloque international de la céramique. Ce colloque existait mais avec le seul aspect scientifique. Cette année, grâce à l’intervention de la fondation de Safi, cet événement a pris une autre ampleur. Une exposition va avoir lieu. Elle sera nationale, représentant  toutes les villes potières du Maroc. Une soirée sera organisée pour mettre en valeur les artistes safistes, y compris une chorale féminine de très haut niveau et un hommage sera rendu aux grands céramistes de Safi.

C’est le clou de la soirée. Deux femmes seront gratifiées de cet hommage. La poterie n’est plus un monopole masculin. Les femmes dirigent des ateliers, des jeunes filles suivent des formations au sein de l’OFPPT, elles ont investi cette activité. Elles y apportent leur créativité et par leur sens du beau, portent la poterie de Safi à des niveaux artistiques très élevés.

La fondation organise aussi une soirée artistique. Elle exposera la chorale féminine, un groupe de femmes chantant un répertoire lié au gharnati, à l’andalous, aux chants judéo-andalous.

Cet événement n’est pas unique. La fondation de Safi a déjà organisé des pré-forums concernant les jeunes, les femmes et prépare d’autres activités, si elle arrive à avoir les soutiens nécessaires, ce qui, malheureusement, n’est pas ainsi.

L’activité de la fondation de Safi est déjà très bénéfique, un ensemble d’associations ont repris vie. Jusqu’ici l’ambiance était morose. Les safiots se sentaient marginalisés, à juste titre, les chiffres le prouvent. Mais au lieu des récriminations, Safi élève un nouveau soupir, celui de l’espoir.

Humblement, je peux témoigner que d’énormes forces s’inscrivent dans une ambition locale, qui elle-même s’inscrit dans le projet national.

Safi est une ville qui a été délaissée par les politiques d’investissement public, c’est un fait historique que nul ne peut contester. Safi est une ville qui a une histoire, celle d’une ville de la tolérance, de la créativité, du vivre-ensemble. Elle bouge, à la fois pour revendiquer son identité, sa part dans les projets de développement, tout en sachant qu’il faut mettre Safi au cœur du projet national et celui-ci dans la perspective universaliste. C’est le projet de la fondation de Safi mais aussi des autres acteurs de cette ville, atlantique, africaine tellement marocaine.