Lamjarred, la double peine

5437685854_d630fceaff_b-

1964
Partager :

Saâd, vous permettez que je l’appelle Saâd même si je ne l’ai jamais rencontré de ma vie, est solvable en la matière. Comme on ne prête qu’aux riches, c’est d’un potentiel Tabite (ou sa bite) qu’on sauve l’humanité en mettant Lamjarad derrière les barreaux. Vous y croyez ?

Des amies très sensibles à la chose féministe m’ont promis de me boycotter, c’est à la mode, si jamais je disais ce que j’ai à dire sur ce sujet Ô combien sacrilège. Grand mal m’en a pris de les sonder avant de commettre l’outrage.

Tant pis ! La décision de Hit Radio, à laquelle Radio 2M a allègrement emboité le pas, d’interdire les chansons Saâd Lamjarred m’a énormément déçu. C’est du Younès Boumehdi la tête à l’envers. Je le croyais à rebrousse, je le découvre dans le sens du poil. Les deux radios sont concurrentes sur la tranche jeunes, les voilà à qui mieux mieux sur une présumée défense de la gent, j’allais écrire junte, faible et persécutée.

Peu importe ma conviction intime sur la culpabilité ou l’innocence du chanteur de par deux fois accusé de viol, elle n’a pas lieu d’être. L’affaire est entre les mains de la justice, seule habilitée à juger.

Peu importe aussi la présomption d’innocence que les réseaux sociaux et ceux qui se laissent influencer ont décidé de fouler avec superbe et la bonne conscience des justiciers au nom du droit à l’émotion.

Je sais, un viol ça va, deux bonjour les dégâts ; le reste à l’avenant, l’actif du gugusse, si l’on croit tous les racontars, étant bien approvisionné. Saâd, vous permettez que je l’appelle Saâd même si je ne l’ai jamais rencontré de ma vie, est solvable en la matière. Comme on ne prête qu’aux riches, c’est d’un potentiel Tabite (ou sa bite) qu’on sauve l’humanité en mettant Lamjarad derrière les barreaux.  

Qu’il en soit ainsi. Mais qu’en même temps on interdise de diffusion son « œuvre », c’est la double peine avant terme. On appelle ça la justice populaire, celle de l’attroupement, de la foule et de l’effet d’entrainement. Il n’y a pas plus exécrable.

On a dansé, on a chanté, on s’est aimés sur les airs et les paroles de Saâd  Lamjarred. Subitement on découvre que ses textes sont misogynes et qu’on n’allait pas continuer à servir un contre modèle en exemple à notre jeunesse. Les grandes âmes.  

Je ne m’attarderai pas trop sur le producteur américain Harvey Weinstein dont les turpitudes ont donné une seconde vie à #Mee Too et autres balanceTonPorc. Personne n’a pensé à retirer de la circulation les films qu’il a produits.  Je me contenterai de Romain Polanski, grand réalisateur et néanmoins sacré violeur de mineur. Toute la bien pensance européenne s’est mobilisée pour empêcher son extradition vers les Etats Unis d’Amérique au nom de son artistique génie qui a continué à créer.

La comparaison  est excessive ? Sans doute. Comparaison n’est pas raison ? C’est moins sûr. Encore un  mot, Dominique Strauss Khan l’insatiable, il a pas mal de points communs avec Lamjarred.  Les menottes, le bracelet, le viol s’il s’avère, et éventuellement un arrangement financier avec les victimes. La seule discordance est qu’alors qu’on s’évertue à faire taire Lamjarred, aucun n’a songé à effacer les traces du travail que l’autre a accompli au FMI dont les méfaits sur les populations, à en croire les tiers-mondistes, sont des plus néfastes.